Les sénateurs cristinistes viennent d’obtenir une victoire au Sénat : ils ont fait voter une proposition de loi qui prévoit que les personnes qui ont pratiqué l’évasion fiscale et celle des capitaux se verront prélever des sommes pour constituer un fonds qui servira à rembourser au moins partiellement la dette contractée auprès du FMI sous le gouvernement néolibéral de Mauricio Macri un an et demi avant l’élection de l’actuel chef de l’État. Ce résultat de 37 voix pour et 31 contre (c’est-à-dire tous les députés de Juntos por el Cambio, alliance formée autour de Macri) est assez remarquable puisque Cristina n’a plus la majorité au Sénat. Cette victoire montre que Cristina, qui est celle qui provoque la désunion dans la majorité avec un comportement dont le caractère sectaire n’échappe qu’à peu de gens, conserve, au moins dans le microcosme parlementaire, une puissance politique que le président est obligé de tenir compte.
Cette loi viendrait contrecarrer l’accord que le ministre de l’Économie avait négocié avec le FMI et qui a été ratifié par le Congrès contre la volonté de Cristina Kirchner, la vice-présidente. Le vote intervient pendant que le président se trouve à l’étranger et que Cristina exerce de droit les pouvoirs du chef de l’État.
Si la proposition est votée à la Chambre des députés, l’opposition dit craindre qu’elle fragilise le secteur bancaire, qui a déjà été très malmené au moment de la crise de 2001.
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