Depuis décembre 2010, le Teatro Colón est en grève, plus ou moins perlée, plus ou moins longue, pour protester contre des licenciements disciplinaires qui ont été décidés par le Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires contre quelques syndicalistes qui avaient conduit un premier mouvement de grève plus tôt dans la saison et que le Gouvernement va même jusqu'à poursuivre en justice pour troubles à la programmation de l'opéra.
De nombreuses représentations ont ainsi dû être annulées, dont quelques soirées avec des vedettes internationales prestigieuses.
Avant-hier, une délégation des deux orchestres, l'orchestre résident du Colón et l'orchestre philarmonique de Buenos Aires s'est installée au soleil, sur le trottoir, devant l'entrée du théâtre pour donner un concert à ciel ouvert et dénoncer une nouvelle fois ce qu'ils estiment être la persécution dont ils sont l'objet de la part de Mauricio Macri. Ils demandaient une augmentation salariale et la suspension de toutes les mesures disciplinaires prononcées contre leurs collègues.
La grève a donc repris et menace désormais la saison 2011 du plus prestigieux théâtre lyrique d'Amérique Latine et l'une des toutes premières scènes du monde.
Ce n'est pas la première manifestation d'artistes contre ce Gouvernement portègne qui décidément n'aime pas les artistes. Entre le non paiement de la prime des écrivains (voir mon article du 6 février 2010), le non-paiement du salaire des danseurs du corps de ballet du Teatro San Martín (voir mon article du 12 février 2010) ou l'abandon des orchestres municipaux en général (voir mon article du 24 octobre 2010) et de l'orchestre de tango de la Ville de Buenos Aires en particulier (voir mon article du 10 juillet 2010, les scandales se succèdent les uns aux autres en parallèle avec les problèmes rencontrés dans les écoles, dont les plafonds tombent sur la tête des élèves ou dont le chauffage ne fonctionne pas en hiver et les problèmes rencontrés dans le secteur sanitaire, dont la hausse de la mortalité infantile depuis l'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri apporte la triste preuve (voir mon article du 14 février 2011 à ce sujet).
Pour aller plus loin sur la grève au Colón :
lire l'article de Clarín