vendredi 11 février 2011

Une liste d'écoute pour Deux cents ans après [Disques & Livres]

Capture d'écran (image inerte)

Sur ma page Myspace, vous disposez depuis quelques jours d'une liste d'écoute intitulée Deux cents ans après et qui reprend, en version audio, une trentaine de titres que j'ai traduits dans ma seconde anthologie bilingue, centrée sur le répertoire récent du tango et du rock, sur les 50 dernières années, et publiée à la fin du mois de janvier par Tarabuste Editions, dans la revue Triages dont elle constitue le Supplément 2010.

Parmi les morceaux à découvrir, deux oeuvres de l'auteur-compositeur-interprète Alorsa (La Guardia Hereje), le seul d'entre les auteurs rassemblés dans ce volume à nous avoir déjà quittés : les deux morceaux sont Ezeiza, qui ouvre mon anthologie, et La Pesadilla.

Vous pourrez aussi écouter d'autres morceaux : de la poète et chanteuse Marcela Bublik, de Verónica Bellini, la pianiste, compositrice et parolière du groupe China Cruel, de La Biyuya (Marina Baigorria et Pablo Dichiera), des poètes Horacio Ferrer, Héctor Negro et Luis Alposta, les trois dont il s'avère le plus difficile de trouver quelque chose sur le réseau Myspace, d'abord parce qu'ils n'en sont pas membres eux-mêmes et ensuite parce que rares sont les musiciens qui sélectionnent des pièces de leur plume pour montrer leur talent, alors même qu'ils les chantent en studio et sur scène ! Des tangos et milongas des poètes de la génération suivante, Raimundo Rosales et Alejandro Szwarcman, intègrent également cette liste.
Sans oublier que deux standards de Litto Nebbia, auteur-compositeur-interprète essentiel du rock argentin, dont l'un est interprété ici par Lucila Juárez, la fille de Rubén Juárez, grand bonhomme qui nous a lui aussi quittés l'année dernière.

Dans cette liste d'écoute, à consulter avec le livre en main ou avant d'acheter le livre (histoire de savoir un peu de quoi il peut s'agir), j'ai aussi intégré trois versions différentes de La Balsa, le grand succès fondateur du rock à texte d'expression hispanique qui a consacré Litto Nebbia alors qu'il n'avait pas encore 20 ans et qu'il n'avait pas entamé la carrière de soliste qui en a fait le monstre sacré qu'il est devenu aujourd'hui en Argentine et dans toute l'Amérique du Sud. Un must qu'il faut impérativement connaître, même si ce n'est pas du tango et même si, en l'occurence, La Balsa est chantée par d'autres interprètes que son papa.

Petit tour du côté des interprètes de la liste :
Cecilia Bonardi, avec son groupe Pulso Ciudadano, chante Preludio para el año 3001, un Piazzolla-Ferrer qui fait partie de ces perles si difficiles à trouver sur Myspace alors qu'il fait partie des 10 morceaux du duo les plus fréquemment interprétés (les autres letras de Horacio Ferrer contenues dans le recueil Deux cents ans après sont plus rares à trouver sur disque),
Viviana Scarlassa et China Cruel pour les cinq oeuvres de Verónica Bellini qui figurent dans cette nouvelle anthologie pour représenter cet ensemble traditionnel mais féminin,
Patricia Barone pour le plus connu des tangos de Alejandro Szwarcman, Pompeya no olvida (Pompeya n'oublie pas), sur une musique de son mari, le guitariste Javier González, qui m'a autorisée à publier à titre d'illustration deux extraits de partitions originales -qu'il en soit remercié ici...
la Maestra Beba Pugliese jouant Chicharrita, le tango qu'elle a composé en hommage à son père, Don Osvaldo Pugliese, sur un texte très ajusté et pourtant totalement fantaisiste du Maestro Horacio Ferrer : ce sont les deux que vous pouvez entendre, Beba Pugliese au piano et Horacio Ferrer dans un mélange de récitation et de chant qui n'appartient qu'à lui (l'autre version enregistrée de ce tango que je connaisse est une version instrumentale qui appartient à un album de Beba Pugliese).
Marina Baigorria pour Buenosairece et El Negro, deux tangos issus du troisième disque du groupe La Biyuya, dont je voulais à tout prix qu'ils participent de cette aventure bibliographique.

Je vous les laisse découvrir tous, ceux que j'ai pu nommer et ceux dont je n'ai pas cité encore le nom. Au reste, cette liste a vocation à s'enrichir. Cet article ne saurait donc être exhaustif.

Dans cette liste d'écoute, j'ai aussi disposé -quel luxe, me direz-vous- deux versions différentes de Soy (c'est moi ou je suis), le magnifique tango écrit par Marcela Bublik sur le drame des enfants disparus sous la dictature et recherchés depuis trente ans par Abuelas de Plaza de Mayo. Une de ces deux versions appartient à la page Myspace de Marcela elle-même, l'autre, celle du concours Tango x la Identidad, appartient à la page Myspace de l'ONG Abuelas (Marcela Bublik a remporé ce concours avec ce texte de tango). Elle a été enregistré au festival Tango por la Identidad de Abuelas de Plaza de Mayo, en public, le 1er décembre 2004 (le jour même de l'anniversaire de la poète) au Teatro Nacional Cervantes. C'est Ana María Cores, qui chante, accompagnée par la Orquesta Nacional Juan de Dios Filiberto.


Sur ce même thème dramatique de la recherche des enfants volés par la Dictature, il y a dans Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, deux autres oeuvres, l'une de Raimundo Rosales, l'autre de Alejandro Szwarcman, déjà citée. A eux trois, ils représentent en effet dans ce recueil cette génération née dans les années 50 et 60 et dont la Dictature a empoisonné les premières années de vie adulte... Tous les trois ont pratiquement l'âge des parents disparus.

Tout au long du livre, j'ai choisi ainsi d'éclairer certains thèmes historiques ou certains thèmes universels en en donnant la vision jamais redondante de plusieurs poètes différents. Ainsi la plaie de la corruption est-elle exposée par Alorsa dans sa parabole parlée Te morfaste las facturas (tu t'es boulotté les viennoiseries) et dans le tango (plus ancien) de Luis Alposta, De todo y para dos (de tout et pour deux), qui est ici chanté par Daniel Melingo, qui est l'auteur de la musique.

De Daniel Melingo, Deux cents ans après (le livre, couverture ci-contre) présente deux morceaux qui feront partie du prochain disque, qu'il a déjà présenté à Buenos Aires durant le festival d'août 2010 en faisant dument applaudir Luis Alposta, assis au parterre, un disque qui n'a pas encore trouvé son label définitif, qui sortira donc peut-être d'abord à Buenos Aires, peut-être d'abord à Paris. Qui vivra verra.

Le mardi 15 février 2011, à 20h, à l'Espace Tango Negro, aura lieu la première présentation du livre à Paris (71 rue Rochechouart, Paris 9, M° Anvers). Sur cette conférence, voir mon article du 5 février 2011.

Pour aller écouter la liste, cliquez sur le lien.
Pour accéder à l'ensemble de ma Page Myspace, cliquez sur le lien.
Pour connaître ou découvrir les artistes de l'anthologie, vous pouvez cliquer sur leur raccourci dans la rubirque Vecinos del Barrio, dans la partie haute de la Colonne de droite. Ces raccourcis vous ouvriront les ensembles d'articles que je leur ai déjà consacrés dans Barrio de Tango, ce blog.
Pour en savoir un peu plus sur Deux cents ans après, vous pouvez cliquer sur le mot-clé Ant Triages dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, sous lequel j'ai rassemblé l'ensemble des notes qui la concerne dans ce blog.