On s'y attendait (1) mais ce n'en est pas moins très grave pour autant : la mortalité infantile a beaucoup augmenté sur la ville autonome de Buenos Aires par rapport à 2007, c'est-à-dire sous l'administration du présent Gouvernement portègne, dirigé par Mauricio Macri. Sur ces trois années de mandature, la mortalité des tout-petits a enregistré une hausse de 10% tandis qu'en moyenne dans le reste du pays, elle a baissé de 9%.
En 2010, 396 enfants de moins d'un an sont morts du fait de la dégradation incontestable du système de santé publique. C'est 76 morts de plus que ce qui se serait passé si la courbe de la mortabilité infantile à Buenos avait suivi celle du pays.
Página/12, le grand quotidien de gauche hostile à Mauricio Macri, dénonce déjà le phénomène depuis près d'un an et a publié hier un réquisitoire très sévère contre la politique suivi par le mandataire et ses effets pervers sur les populations les plus défavorisés. Dans cet article, Roberto Navarro fait le parallèle entre l'agravation de la situation socio-économique des plus défavorisés dans la capitale, la détérioration des services hospitaliers, laissés presque à l'abandon budgétaire depuis la prise de fonction de l'actuel Chef du Gouvernement (10 décembre 2007), et cette courbe de la mortalité des enfants.
Le journaliste conclut très sèchement son article par la liste de vetos opposés par Mauricio Macri aux lois sociales votées par la Legislatura (où l'opposition est majoritaire, mais très divisée). Voici l'intégralité de ce dernier paragraphe. C'est instructif et terrifiant :
Vetos: Mauricio Macri, que se presentó a la sociedad como el hombre que venía a cambiar la política, en tres años ejecutó 71 vetos a leyes surgidas de la Legislatura porteña. Varios de ellos impulsaban una mejora en la salud. La Ley 3332 incluía fondos para las libretas de salud de niños, niñas y adolescentes para el control sanitario imprescindible para cobrar la Asignación Universal por Hijo. Macri la vetó. La Ley 2566 impulsaba la creación de un laboratorio estatal de medicamentos que hubiese abaratado los remedios que compran los hospitales y que, cuando los pacientes lo necesitan, son entregados para tratamientos ambulatorios. Macri la vetó.
Página/12
Vetos : Mauricio Macri, qui s'est présenté à la société comme l'homme qui venait changer la politique, a en trois ans posé son veto sur 71 lois sorties de la Chambre de Buenos Aires. Plusieurs d'entre elles mettaient en route une amélioration en matière de santé. La loi 3332 incluait des fonds pour les carnets de santé des enfants et adolescents des deux sexes pour le contrôle sanitaire indispensable pour toucher l'Allocation familiale universelle (2). Macri a posé son veto. La loi 2566 mettait en place la création d'un laboratoire d'état pour les médicaments qui aurait fait baisser les prix des remèdes qu'achètent les hôpitaux et qui, lorsque les patients en ont besoin, sont distribués pour les traitements ambulatoires. Macri a posé son veto.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 d'hier.
(2) Une allocation nationale instituée il y a un an pour tous les enfants des foyers laissés pour compte dans le système social pré-existant : enfants de chômeurs, de travailleurs non déclarés, de domestiques. En contrepartie, les parents doivent faire la preuve que les enfants vont bien à l'école jusqu'à la fin de l'école obligatoire (12 ans) et qu'ils voient régulièrement un médecin (ce qui ne coûte pas aux parents, puisque la consultation médicale es gratuite à l'hôpital et dans les nombreux dispensaires mis en place par les collectivités locales, voire par les associations comme les clubs sportifs).