La
jeune femme, dont l'identification vient d'être révélée,
est née pendant la captivité de sa mère en
octobre 1978. Et pour une fois, sa mère est vivante, elle a 59
ans, elle a d'autres enfants, dont trois l'accompagnaient hier à
la conférence de presse, et elle vient de retrouver vivante, et sans la rencontrer, l'aînée
qu'on lui a arrachée des bras dans la salle d'accouchement,
alors qu'elle était prisonnière politique à
Córdoba. Dans les minutes qui ont suivi la naissance, le bébé
a été remis à la pouponnière locale, où
l'enfant a été adoptée par un couple, dont
l'épouse travaillait au service social à l'enfance en
charge de la pouponnière, qui l'a déclarée comme
sa propre fille. Avant l'adoption et le changement de papiers d'identité de l'enfant, la soeur de la mère avait pu entrapercevoir le bébé à l'orphelinat. Dernièrement, l'adoption frauduleuse de ce couple est devenue une évidence et la jeune femme a été convoquée par la Justice. Elle a accepté la convocation et s'est prêtée sans résistance aux tests ADN.
Chose
exceptionnelle, c'est la mère qui assistait hier à la
conférence de presse donnée par l'association Abuelas
de Plaza de Mayo. L'identité de la jeune femme et les éléments
de son histoire, identité des parents adoptifs compris, ont
été couverts par le secret à la demande de
l'intéressée. On sait juste qu'elle a elle-même
deux enfants et que ses frères et soeurs avaient laissé leur ADN à la banque de données génétiques, comme l'avait fait leur mère en allant raconter son histoire à Abuelas.. En apprenant le résultat des tests, la jeune femme adoptée a demandé qu'on
lui ménage du temps avant de rencontrer sa mère biologique.
Dans
la plupart des cas, lorsque Abuelas identifie une personne, les
parents sont morts ou disparus, ce qui revient au même. Et la
rencontre, lorsqu'elle peut se produire, se fait avec des oncles et
tantes, des grands-parents quand ils sont eux-mêmes encore en
vie, des frères et soeurs plus âgés et des
cousins. Avec un des parents, c'est extrêmement rare.
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aller plus loin :