vendredi 5 octobre 2012

10ème Festival de Tango du Borda mercredi prochain [à l'affiche]



C'est en réalité plus une simple journée de fête qu'un festival au vrai sens du terme... Néanmoins pour la dixième année consécutive, l'organisation salariale de l'hôpital psychiatrique José T. Borda (1) et l'association des professeurs, danseurs et chorégraphes de tango argentin (AMBCTA) organisent le Festival de Tango du Borda, dans le cadre de l'atelier de tango du service 25B du docteur Guillermo Honing.

Concerts, cours de danse, démonstrations et pratiques le mercredi 10 octobre à partir de 10h30.

Entrée libre et gratuite.

Avec Omar Viola, comme animateur de la journée, les danseurs Juan Manuel Fernández, Gachi Fernández, Amanda Tedesco et Pepe Lapolla, la chanteuse Lidia Borda et le groupe musical La Chicana, de Acho Estol (guistariste et compositeur) et Dolores Solá (chanteuse).

Pour en savoir plus :
voir la page du site Internet de l'AMBCTA consacrée à l'événement.


(1) Le Borda est aujourd'hui un hôpital psychiatrique de pointe qui n'a rien à envier aux établissements les plus modernes d'Europe ou des Etats-Unis. C'est aussi depuis un an le lieu d'un conflit larvé puisque le Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires veut employer certains terrains de sa proximité (de sa propriété, selon le Borda) pour y construire une Cité Administrative pharaonique, en plein centre du sud populaire de la capitale argentine, probablement dans le but inavoué de faire disparaître les trois institutions hospitalières du secteur. Depuis l'arrivée à la tête de la ville de Mauricio Macri, c'est aussi un des symboles de l'abandon par cette équipe gouvernementale du secteur non-marchand et notamment du secteur de la santé. Faute de budget, le Borda n'est jamais chauffé l'hiver. C'est bien pour soigner les gens, non ? Mais le Borda, c'est aussi le visage contemporain de l'ancien asile de fous surnommé "el Vieytes", de l'ancien nom de la rue dans laquelle il est installé... Vous connaissez déjà bien cette maison car c'est l'asile dont s'est évadé le fou de Balada para un loco, le chef d'oeuvre de Astor Piazzolla et Horacio Ferrer, créé par Amelita Baltar en 1969 (Barrio de Tango, Ed. du Jasmin, p 316), au moment où il faisait difficilement sa mue d'asile en hôpital psychiatrique digne de ce nom. A la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, la maison accueillait surtout des patients au dernier stade de la syphilis, avec des crises de délire neurologique qu'on ne savait alors ni soigner ni soulager. C'est là que moururent en particulier Pascual Contursi et Dante A. Linyera, de grands poètes du tango à l'orée du 20ème siècle...