Le quotidien argentin Página/12 consacre la une de ses pages culturelles de ce dimanche à faire une recension des problèmes sociaux et économiques que rencontre en ce moment l'ensemble des orchestres publics dépendant du Ministère de la Culture de la Ville de Buenos Aires et le tableau n'est pas rose.
Déjà dans son numéro spécial pour ses 15 ans (voir mon article du 10 juillet 2010), la revue El Tanguata avait donné la parole à un des musiciens de la Orquesta del Tango de la Ciudad de Buenos Aires qui a fêté, il y a quelques semaines, les 30 ans de sa fondation dans l'indifférence générale, le ministère n'ayant pas mis les moyens requis pour promouvoir l'événement, contrairement à ce qui avait été fait l'année dernière pour les 40 ans de la création de Balada para un loco (voir l'article du 11 décembre 2009 par Solange Bazely, exceptionnelle envoyée spéciale de Barrio de Tango à Buenos Aires pour l'occasion).
Le constat était déjà terrifiant : non remplacement des musiciens partis à la retraite, absence de réparation des instruments, non payement des salaires des musiciens et ce non seulement à la Orquesta del Tango, mais aussi à l'Harmonie municipale, à l'Orcheste Philarmonique, à l'Orchestre du Teatro Colón qui n'est rien d'autre que l'opéra de Buenos Aires réouvert en grande pompe en mai dernier, pour les fêtes du Bicentenaire...
Bref, une situation catastrophique qui semble être la triste mais logique conséquence d'une politique culturelle qui n'est conçue qu'en termes de tourisme et de rentabilité par un gouvernement ultra-libéral issu du monde des affaires et qui gère la ville comme s'il s'agissait d'une entreprise (mais d'une entreprise qui va droit dans le mur, tant les décisions sont absurdes et l'organisation chaotique malgré le discours brillant de quelques huiles locales).
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