Où l'on s'aperçoit que plus d'enfants en bas-âge sont morts à Buenos Aires l'année dernière parce que les fonds, qui sont disponibles et qui ont été distribués, ne seraient pas allés aux actions auxquelles ils sont destinés...
Comme presque toujours, c'est Página/12, le quotidien qui s'oppose frontalement à la gestion macriste de la capitale argentine, qui soulève ce nouveau lièvre. Si vous regardez les articles consacrés à la vie politique dans la Ville Autonome de Buenos Aires (mot-clé GCBA, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus), vous allez constater que, depuis un an, les scandales politiques et sociaux se suivent à un rythme accéléré : nomination de Daniel Pastor, avocat partisan de la dictature et de ses sbires à la tête de l'école de police de Buenos Aires, ahurissante nomination d'Abel Posse, écrivain favorable à la Dictature au poste de Ministre de l'Education, inculpation de Mauricio Macri, le propre chef de gouvernement de la Ville Autonome, dans une affaire d'écoutes illégales particulièrement opaque et malodorante, et à présent des fonds nationaux et internationaux qui devraient servir au système de santé et à la protection de la maternité et de la petite enfance et qui sont laissés en déshérence, en particulier au détriment des quartiers sud de la ville, les plus pauvres et les plus défavorisés (voir mon article de mercredi 23 juin 2010 sur ces terribles statistiques officielles pour 2009).
Le scandale est révélé, une fois de plus, par les élus de la Legislatura, qui, aussitôt parues les statistiques alarmantes de la Ville pendant la semaine, ont exigé des explications du Ministère portègne de la Santé.
Ainsi le gouvernement dirigé par Mauricio Macri aurait reçu du Gouvernement fédéral de l'argent issu d'une aide de la Banque Mondiale qui finance un Plan Naître (Plan Nacer) en Argentine et 90% cet argent n'aurait pas été affecté aux hôpitaux et centres de santé participant au Plan Nacer auquel Buenos Aires a pourtant souscrit. Or le Plan Nacer prévoit des mesures de surveillance et d'accompagnement des futures mères, des mères et des enfants de moins de 6 ans dépourvus de protection sociale, ce qui, dans un pays où 40% de l'activité salariée se fait au noir, représente une importante minorité contrainte par le système. Le Plan Nacer prévoit aussi une enveloppe pour que les services sociaux de chaque entitée fédérée, Buenos Aires y compris, aillent chercher les personnes susceptibles de bénéficier du programme, car les habitants sont souvent très mal informés de leurs droits et peuvent donc, par ignorance, ne pas se présenter au centre de santé en mesure de les assister en cas de difficulté (grossesses difficiles, voire pathologiques, grossesses multiples, carences alimentaires, maladies infantiles et saisonnières, problèmes liés aussi au sida). Le Gouvernement portègne aurait aussi reçu neuf ambulances neuves qui n'ont jamais servi parce que jusqu'à présent, les services municipaux ont omis de les faire immatriculer (elles ne peuvent donc pas circuler en ville).
Comble du scandale, on vient de découvrir qu'en plus de son indemnité de ministre, le titulaire du portefeuille de la santé à Buenos Aires, Jorge Lemus, touche aussi 16 000 pesos en qualité d'expert auprès d'une mutuelle.
L'opposition prépare donc une séance corsée de questions au Premier Ministre portègne, Horacio Rodríguez Larreta, pour mercredi prochain...
Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 de ce matin.