Le
pianiste et compositeur, transfuge de El Arranque, Andrés
Linetsky, qui est maintenant à la tête de sa propre
formation, Vale Tango, sort en ce moment un nouveau disque, intitulé
Las huellas en el mar (les traces dans la mer).
Il
le présentera ce vendredi 5 avril 2013 au Café Vinilo,
Gorriti 3780, à Palermo, puis au cours d'un second concert au
Centro Cultural Orlando Goñi (Cochabamba 2536), dans le
quartier de Almagro (Abasto) le samedi 13 avril, une semaine plus
tard.
Dans
ce disque, Andrés Linetsky, qui se présente lui-même
comme un non-avantgardiste, avec une conception de l'avant-garde
quelque peu contestable (1), dit s'être libéré de
certains carcans ou certaines règles qu'il respectait au plus
près auparavant et s'être laissé aller à
l'inspiration du moment. Sur 18 morceaux qui composent l'album,
Linetsky en signe 16.
Morceaux
choisis de l'interview accordée à Página/12 qui
la publie ce matin :
“Hasta
este disco yo curtí mucho la línea de Salgán o
de Mederos, ellos fueron maestros míos y me transmitieron todo
un pensamiento, una posición tradicional respecto del género.
Digo, el tango tiene ciertas reglas que hay que cumplir y yo las
cumplí, no creo mucho en los vanguardistas”
André
Linetsky
Jusqu'à
ce disque, j'ai beaucoup suivi la ligne de Salgán ou de
Mederos, ce sont eux qui furent mes maîtres et qui m'ont
transmis tout une pensée, une position traditionnelle en ce
qui concerne le genre. D'après moi, le tango a certaines
règles qu'il faut respecter et moi, je les ai respectées,
je ne crois pas beaucoup aux avant-gardistes.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
“Siento
que esta vez no tuve respeto por nada. Dejé fluir lo que salía
y, como yo no soy un vanguardista, salió algo más bien
sencillo, accesible, agradable. No me interesa hacer música
para sorprender”
André Linetsky
Je
sens que cette fois, je n'ai rien respecté. J'ai laissé
couler ce qui venait et comme je ne suis pas un avant-gardiste, ce
qui est venu était beaucoup plus simple, accessible, agréable.
Cela ne m'intéresse pas de faire de la musique pour surprendre.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Dans
le monde actuel du tango, ce discours classe l'artiste dans la ligne
des conservateurs à qui manque un engagement ferme, une
croyance dans quelque chose, un contenu à défendre...
Dire de sa propre musique qu'elle est agréable, voilà
qui sonne mal aux oreilles de nos innovateurs regroupés autour
du Festival del Tango Independiente, de la revue Tinta Roja, de
l'émission Fractura Expuesta... Bref, ceux qui veulent que le
tango porte les préoccupations de notre temps, expriment notre
monde tel qu'il est, tout en bruit et en fureur...
Pour
en savoir plus :
lire
l'article de Página/12.
(1) Jugez-en par vous-même.