Victor
Heredia est l'un des très grands artistes du folclore
argentin. C'est en Argentine qu'il a traversé les années
sombres de la dictature dont il est ressorti très affecté.
Une grande partie de sa famille fait partie des 30 000 disparus.
C'est un homme profondément impliqué dans la vie
politique du pays, un partisan des droits de l'homme et un
constructeur de la démocratie à travers la dimension
culturelle de son travail.
Ces
jours-ci, il sort un disque d'utopie révolutionnaire, où
il espère en un monde qui progressera, Algún día
(un beau jour). Il le présentera le vendredi 12 avril 2013, à
21h30, au Teatro Opera Citi, Avenida Corrientes 860, accompagné
du groupe qui a assuré l'enregistrement avec lui : le
guitariste Panchi Quesada, le bassiste Ricardo Zielinski, le batteur
Gustavo López et les pianistes Gabino Fernández et Babú
Cerviño jouant sur claviers électroniques. Ce nouvel
album se compose de dix chansons, dont quelques unes sont déjà
des classiques et d'autres constituent des nouveautés.
Par
ailleurs, il publie en même temps un quatrième roman,
Los Perros (les chiens, entendez les gens de rien, les gens de la
rue), l'histoire d'une famille qui vit dans une villa miseria, près
d'une décharge publique, et il le présentera à
l'occasion du tout prochain Salon du Livre de Buenos Aires, le grand
rendez-vous littéraire d'avril (Feria del Libro).
Página/12
lui consacre donc la première page de son supplément
culturel avec une longue interview dont je vous livre ici quelques
extrais qui m'ont interpelée...
–El álbum arranca con la melancolía de un bandoneón: en “Cenizas de ayer” usted admite que hoy, a sus 66, entiende lo que fue, un poco lo que es. ¿Qué fue y qué es?
–Soy
parte de una generación que fue muy vapuleada, en todo
sentido. Que fue feliz hasta los años setenta, diría. A
partir de entonces recibió la cachetada del “enemigo”, del
defensor de lo que se pretendía modificar. Un enemigo
importante, serio y maligno, que utilizó todo el aparato a su
alcance, incluso el del Estado, para derrotar a aquel que se le
oponía, justamente el movimiento popular. ¿Qué
fui? Un tipo esperanzado, con una mirada hacia el futuro muy
especial: creía que podíamos cambiar lo que teníamos
delante con sólo desearlo. Trabajamos muchos de la mano, con
inocencia, pero también con fuerza, y nos pegamos un porrazo
tremendo con la dictadura del ’76. La tortura, la desaparición,
los exilios, la muerte de amigos y las traiciones... ¿Qué
soy? Tengo la mirada más acotada, más limitada sobre lo
que pueda llegar a ser futuro. No quiere decir que haya cambiado la
expectativa de modificar cosas, pero sé que cuesta.
Victor
Heredia, in Página/12
- L'album
commence sur la mélancolie d'un bandonéon. Dans Cenizas
de ayer (Cendres d'hier), vous admettez qu'aujourd'hui, à 66
ans, vous comprenez ce que vous avez été, un peu ce que
vous êtes. Qu'avez-vous été et qu'êtes-vous
?
- Je
fais partie d'une génération sur laquelle on a beaucoup
cogné, en tous sens. Qui a vécu heureuse, je dirais
jusqu'aux années 70. A partir de ce moment-là, elle
s'en est pris plein la tête de la part de l'ennemi, le champion de ce
qu'on prétendait modifier. Un ennemi puissant, fort et malin,
qui a utilisé tout l'appareil à sa portée, y
compris celui de l'Etat, pour mettre en déroute quiconque
s'opposait à lui, c'est-à-dire précisément
le mouvement populaire. Ce que j'ai été ? Un type plein
d'espoir, avec le regard particulièrement tourné vers
le futur : je croyais que nous pouvions changer ce qui nous attendait
et qu'il suffisait pour cela de le désirer. Nous avons été
nombreux à travailler main dans la main, avec innocence mais
aussi avec force, et ils nous ont retiré le pain blanc de la
bouche avec la dictature de 1976. La torture, la disparition, les
exils, la mort des amis et les trahisons... Ce que je suis ? Mon
regard sur ce qui pourrait arriver dans le futur s'est restreint,
s'est limité. Cela ne veut pas dire que l'espoir de changer
les choses ait bougé mais c'est que j'en connais le prix.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
–De hecho, el disco abreva de a ratos en cierto escepticismo.
–Sí.
Pareciera que a una parte de la generación de los que hoy
tienen 40 le gusta el escepticismo. No soy escéptico, igual.
Yo siento que las luchas no han sido en vano. Le han puesto almohada,
colchón y plumas al escéptico, que existe porque antes
había utopías. Se han modificado cosas para que el
escéptico pueda seguir usando su escepticismo, porque de otra
manera todos estaríamos buscando comida en los tachos de
basura. Hay una generación que reconozco escéptica. Y
lo es con alguna razón. No obstante, en el disco no quise
dejar solamente el escepticismo que reconozco sobre algunas cosas que
no se han podido modificar en el planeta, como la mirada de la
humanidad sobre el medioambiente y sobre sí misma, que es muy
pobre. La demostración de que el continente funciona mejor
cuando los gobiernos son democráticos y tienen ese punto de
vista sobre sus economías parece no hacerle mella a nadie. La
gente permite que se tergiverse la realidad. América mejoró
muchísimo y, sin embargo, en referencia a algunos gobiernos se
habla de dictaduras populares. Le ocurre a éste. ¿Cómo
puede compararse con una dictadura como la del ’76, que fue
aberrante [...]? ¿Cómo pueden compararse esas
dictaduras con los gobiernos de Chávez, Correa o Lula? Me
parece una estupidez. El disco y esa primera canción hablan de
eso.
Victor
Heredia, in Página/12
- De
fait, le disque verse parfois dans un certain scepticisme.
- Oui,
il paraîtrait qu'une partie de la génération de
ceux qui ont aujourd'hui 40 ans aiment le scepticisme. Je ne suis pas
sceptique, ceci dit. Moi, je vois bien que les luttes n'ont pas été
vaines. On lui a donné un oreiller, un matelas et des plumes
au sceptique et s'il existe, c'est parce qu'avant il y avait des
utopies. Pour que le sceptique puisse continuer à baigner dans
son scepticisme, c'est que les choses ont changé parce que
sans ça nous chercherions tous à manger dans les
poubelles. Il y a une génération dont je reconnais
qu'elle est sceptique. Et elle a quelques raisons de l'être.
Cependant, dans ce disque, je n'ai pas voulu mettre seulement le
scepticisme dont je reconnais qu'il existe sur deux ou trois trucs
qu'on n'a pas pu changer sur la planète comme le regard de
l'humanité sur le milieu naturel et sur elle-même, qui
est très pauvre. La démonstration que le continent va
mieux quand les gouvernements sont démocratiques et ont ce
point de vue sur leurs économies, il y en a qui s'en fichent
comme de leur premier mouchoir. Les gens laissent déformer la
réalité. L'Amérique va beaucoup, beaucoup,
beaucoup mieux et, pourtant, quand on parle de quelques
gouvernements, on parle de dictatures populaires. C'est ce qui ce
passe pour le nôtre. Comme peut-on le comparer à une
dictature comme celle de 1976, qui a été aberrante
[...] ? Comme peut-on comparer ces dictatures [des années 70]
aux gouvernements de Chávez, Correa ou Lula ? Cela me paraît
une stupidité. Le disque et cette première chanson
parlent de ça.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
–Los militares y los civiles detrás de la última dictadura le han hecho mal. En referencia a ésta, en la canción “Algún día” le pide a la patria que cierre la herida. ¿En qué sentido?
–“Cierra
tu herida” habla de esta trinchera que se ha abierto entre un
sector y el otro, que es tremenda. En lugar de aquietarse, se hace
más profunda, más seria y angustiante. Hoy no hay un
debate lógico y argumentado respecto de posturas ideológicas
o de clase. Lo que hay es un insulto. Para cerrar esa herida hay que
reconocer lo que ha pasado, quiénes son los culpables y
quiénes sus defensores. Cuando la gente empiece a darse cuenta
de eso, la herida empezará a cerrar. Cuando toda la Argentina,
su común denominador, incluso quienes son de derecha, se den
cuenta de que es inaceptable vivir en un país sin decir la
verdad, sin esgrimir justicia cierta y verdadera, la herida se
cerrará. Vaticino un futuro en esa canción con respecto
a los nietos recuperados: tendrán una mirada distinta y serán
los combatientes de la Argentina que soñamos.
Victor
Heredia, in Página/12
Les
militaires et les civils derrière la dernière dictature
ont fait du mal à l'Argentine. C'est en parlant d'elle que
dans la chanson Algún día (un beau jour), vous demandez
à la patrie qu'elle referme sa blessure. Dans quel sens ?
Cierra
tu herida (referme ta blessure) parle de cette tranchée qui
s'est ouverte entre un secteur et l'autre et qui est terrible. Au
lieu de se combler, elle s'est approfondie, elle est devenue plus
grave et plus angoissante encore. Aujourd'hui, il n'y a pas de débat
logique et argumenté au sujet des postures idéologiques
ou de classe (1). Ce qu'il y a, c'est l'insulte. Pour refermer cette
blessure, il faut reconnaître ce qui s'est passé, qui
sont les méchants et qui sont les gentils. Quand les gens
commenceront à s'en rendre compte, la blessure commencera à
se refermer. Quand toute l'Argentine, qui est leur commun
dénominateur, y compris à ceux qui sont de droite, on
se rendra compte qu'il n'est pas acceptable de vivre dans un pays
sans dire la vérité, sans se battre pour une justice
sûre et vraie, la blessure se refermera (2). J'augure d'un
certain futur dans cette chanson au sujet des petits-enfants
retrouvés : ils auront un regard différent et ils
seront les combattants de l'Argentine dont nous rêvons.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
[...]
–“Breve historia de las islas Malvinas” es un track pícaro: sortea rítmicamente la tristeza del abordaje usual del tema. ¿Por qué?
–Es
que la escribí para Camilo, mi hijo de diez años. Con
mucha inocencia, un día me preguntó: “Papá,
¿por qué todos dicen que las Malvinas son argentinas y
allí viven ingleses?”. Le quise explicar y me di cuenta de
que sabía muy poco. Entonces fui a indagar y refresqué
algunas cuestiones que había olvidado. Recordé a Luis
Vernet. Y fui aún más atrás, hasta Louis Antoine
de Bouganville, que las colonizó para Francia. Luego aparece
el reclamo de potestad de España, por la conquista de América,
y el acuerdo por el que Francia vende las islas a 603 mil libras, una
ganguita. Las recuperamos con la Revolución de Mayo. La
participación de Vernet es muy importante. Mandado por Rosas,
intenta establecer una cabecera de playa comercial en las islas. Más
tarde, cuando una fragata de Estados Unidos ataca, en un acto medio
alocado, los ingleses aprovechan, se meten y rompen todo. Cuento eso
con una canción infantil, con un ritmo juguetón, lo
cual no quiere decir que no mencione hechos dolorosos. De hecho, el
final es un guiño a los ingleses.
Victor
Heredia, in Página/12
- Breve
historia de las islas Malvinas (Brève histoire des Iles
Malouines) est un morceau curieux : elle évite par son rythme
la tristesse avec laquelle on aborde habituellement le sujet. Comment
cela se fait-il ?
- C'est que je l'ai écrite pour Camilo, mon fils de dix ans. En
toute innocence, un jour, il m'a demandé : Papa, pourquoi tout
le monde dit que les Malouines sont argentines et c'est des Anglais
qui y vivent ? J'ai voulu lui expliquer et je me suis rendu compte
que je ne savais pas grand-chose. Alors j'ai fait mon enquête
et j'ai révisé quelques questions que j'avais oubliées.
Je me suis souvenu de Luis Vernet (3). Et je suis remonté plus
loin encore, jusqu'à Louis Antoine de Bougainville, qui les a
colonisées pour la France. Après est venu la
réclamation de l'Espagne sur ces îles, du fait de la
conquête de l'Amérique, et l'accord par lequel la France
a vendu les îles pour 603 000 livres, quelle aubaine ! On les a
récupérées sous la Révolution de Mai. La
participation de Vernet a été très importante.
Envoyé par Rosas, il cherche à établir une tête
de pont commerciale dans les îles. Plus tard, quand une frégate
des Etats-Unis attaque, dans un acte à moitié dingue,
les Anglais en profitent, rentrent dedans et cassent tout. Je raconte
ça dans une chanson enfantine, avec un rythme enjoué, ce
qui ne veut pas dire que ça ne parle pas de faits douloureux.
En fait, c'est un clin d'œil aux Anglais.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
[...]
–Descubrir
en el discurso de determinados individuos la defensa de una
simbología a la que nunca pertenecieron es hallar signos de
hipocresía. Y la hipocresía está a la orden del
día. Si la gente se pusiera a ver seriamente cuáles son
las posturas ideológicas y qué se defiende detrás
de cada una, sabría el camino a seguir. Esto no quiere decir
que hay que estar a la derecha, a la izquierda o al centro. Quiere
decir que hay que seguir lo posible. Los cambios tienen que ser
auténticos. La gente tiene que recurrir a la realidad, no le
pueden seguir contando el país. Tiene que enterarse de quiénes
son los hombres y las mujeres que han hecho que nuestras vidas
mejoren.
Victor
Heredia, in Página/12
- Découvrir
dans le discours de certains individus la défense d'un tas de
symboles qui n'ont jamais été les leurs, c'est trouver
des signes d'hypocrisie. Et l'hypocrisie est à l'ordre du
jour. Si les gens pouvaient voir en vrai quelles sont les postures
idéologiques et qui se cache derrière chacune d'elles,
ils sauraient quel chemin prendre. Ceci ne veut pas dire qu'il faut
être à droite, à gauche ou au centre. Cela veut
dire qu'il faut continuer autant que faire se peut. Les changements
doivent être authentiques. Les gens doivent revenir à la
réalité, ils ne peuvent pas continuer à raconter
des histoires sur le pays. Il faut qu'ils réalisent qui sont
les hommes et les femmes qui ont vraiment amélioré
notre vie.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
[...]
–En “La veleta de Armando” canta: “Yo conozco bien a esos tipitos y el sermón/ que preparan siempre que presienten, como hoy,/ que está cerca el tiempo de empezar a cosechar/ todo lo sembrado a fuerza de amar y sangrar”. Habla de la izquierda.
–Es
el discurso de la supuesta izquierda purista, que siempre está
reclamando lo que falta y niega lo hecho, en pos de su beneficio
electoral. A veces es tan exagerada que pone en peligro situaciones
democráticas que verdaderamente favorecen a la gente. Y pisan
muy peligrosamente el terreno de la derecha, en contra de quienes
intentan hacer cosas.
Victor
Heredia, in Página/12
- Dans
La veleta de Armando ( La girouette de Armando), vous chantez : Je
connais très bien ces types à la noix et le sermon
qu'ils préparent chaque fois qu'ils pressentent comme
aujourd'hui que le temps est proche où la récolte va
commencer, celle de tout ce qu'on a semé avec notre amour et
notre sang. Cela parle de la gauche.
- C'est
le discours de la soi-disant gauche puriste qui est toujours là
à réclamer ce qui manque encore et qui nie ce qui a été
réalisé, et tout ça par calcul électoral.
Parfois, elle exagère tellement qu'elle met en danger des
situations démocratiques qui bénéficient
vraiment aux gens (4). Et ils piétinent allègrement le
terrain de la droite, contre ceux-là qui cherchent à
faire des choses.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
[...]
Declaración de principios
Llegó
el punto en el que Heredia se pudrió de escuchar que “los
artistas que apoyan este modelo lo hacen por dinero”. “Tienen
razón: hicimos un ahorro de exilio, censura y persecución
para cobrarlo ahora”, repite ahora una ironía que hizo carta
de respuesta a la “infamia” hace año y medio. “No,
estimados enemigos del progreso, no es por tan despreciable razón
que acompañamos este modelo. Nuestra militancia tiene tantos
años como cicatrices, tanta felicidad como lágrimas,
tanto ayuno como renovada esperanza. Somos parte de un proyecto que
comenzó hace mucho tiempo atrás y que fue encarcelado,
desaparecido, torturado y asesinado tantas veces como las que
resucitó”, subraya la misiva, que se reprodujo en sitios de
noticias, blogs y redes sociales. Si bien en ella reivindica los
“logros” del Gobierno –sobre todo los vinculados con los
derechos humanos, tema clave en su trayectoria– no dice
explícitamente si se autodenomina kirchnerista, etiqueta que
le endilgan en varias notas que gustan de agrupar artistas por
simpatía política. El cantautor de Paso del Rey, que se
ha presentado en varios recitales oficiales y de colectivos sociales,
dice que no. “Fui admirador de la propuesta política de
Néstor, pero soy cristinista –se define–. La Presidenta
está tratando de cumplir los sueños de los pibes que
fuimos. Desde ese lugar, los que reconocemos su trabajo no somos
ningunos boludos.”
Victor
Heredia, in Página/12
Déclaration
de principe
Heredia
en a maintenant ras le bol d'entendre que "les artistes qui
soutiennent ce modèle [la politique actuelle de Cristina] le
font pour l'argent". "Ils ont raison : on a investi nos
économies d'exil, de censure et de persécution et
maintenant on touche les dividendes, répète-t-il
maintenant avec une ironie qui lui a servi de carton-réponse
contre l'ignominie il y a un an et demi. Non, chers ennemis du
progrès, ce n'est pas pour une raison aussi méprisable
que nous accompagnons ce gouvernement. Notre militance a autant
d'années que de cicatrices, autant de bonheur que de pleurs,
autant de jeûne que d'espoir renouvelé. Nous appartenons
à un projet qui a commencé il y a longtemps et qui a
été mis en prison, qui a disparu, qui a été
torturé et assassiné aussi souvent qu'il a ressuscité,
souligne la missive qui a été reproduite dans des sites
d'information, des blogs et sur les réseaux sociaux. Mais bien
qu'il revendique les réussites de ce Gouvernement, surtout
celles liées aux droits de l'homme, un thème-clé
dans son parcours, il ne dit pas explicitement s'il se définit
comme kirchneriste, étiquette qu'on lui a collée dans
plusieurs articles qui aiment classer les artistes par sympathie
politique. L'auteur compositeur interprète de Paso del Rey,
qui s'est produit dans plusieurs récitals de la majorité
et de collectifs sociaux, dit que non. J'ai été un
admirateur de la proposition politique de Néstor mais je suis
cristiniste, se définit-il. La Présidente est en train
d'exaucer les rêves des mômes que nous avons été.
De ce point de vue-là, nous qui reconnaissons son travail nous
ne sommes pas de couillons".
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12.
(1)
Voir à ce propos les articles classés sous le mot-clé
dialogue dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search,
ci-dessus. Un thème qui a beaucoup hanté la presse et
l'Argentine en général depuis l'élection du Pape
François et le revirement auquel le gouvernement en place a dû
se plier pour faire face à une situation toute nouvelle. Du
coup, même la gauche athée écoute les appels au
dialogue lancé par l'Eglise, qu'elle n'écoutait jamais
avant. Et c'est très intéressant de retrouver cette
thématique dans la bouche d'un artiste aussi engagé et
aussi batailleur que Heredia... Comme quoi, les esprits sont en
marche. Et c'est une excellente nouvelle pour ce pays.
(2)
Il fait ici allusion aux disparus, les fils et les filles de Madres
de Plaza de Mayo (les deux associations), et aux enfants volés,
recherchés par Abuelas de Plaza de Mayo.
(3)
Luis María Vernet, né à Hambourg en 1792 et mort
à San Isidro, près de Buenos Aires, en 1871, fut le premier commandant
argentin des Iles Malouines. Il a été destitué
de sa fonction en 1832 pour avoir quitté les îles alors
attaquées par les Etats-Unis (il allait chercher du secours
auprès de la capitale). Il a été enterré
au cimetière de La Recoleta, au début de l'épidémie
de fièvre jaune qui a ravagé la capitale et sa région
pendant tout l'été 1871.
(4)
Je pense qu'il vise ici quelqu'un
comme Pino Solanas qui est en train de négocier un accord
électoral avec Elisa Carrió, une personnalité
politique très instable qui se présente volontiers
comme de centre-gauche, mais c'est un centre qui penche beaucoup vers
la droite et qui rejoint la droite autant qu'elle le peut.