mardi 2 avril 2013

La rentrée de Victor Heredia : un disque et un roman [Disques & Livres]


Victor Heredia est l'un des très grands artistes du folclore argentin. C'est en Argentine qu'il a traversé les années sombres de la dictature dont il est ressorti très affecté. Une grande partie de sa famille fait partie des 30 000 disparus. C'est un homme profondément impliqué dans la vie politique du pays, un partisan des droits de l'homme et un constructeur de la démocratie à travers la dimension culturelle de son travail.

Ces jours-ci, il sort un disque d'utopie révolutionnaire, où il espère en un monde qui progressera, Algún día (un beau jour). Il le présentera le vendredi 12 avril 2013, à 21h30, au Teatro Opera Citi, Avenida Corrientes 860, accompagné du groupe qui a assuré l'enregistrement avec lui : le guitariste Panchi Quesada, le bassiste Ricardo Zielinski, le batteur Gustavo López et les pianistes Gabino Fernández et Babú Cerviño jouant sur claviers électroniques. Ce nouvel album se compose de dix chansons, dont quelques unes sont déjà des classiques et d'autres constituent des nouveautés.
Par ailleurs, il publie en même temps un quatrième roman, Los Perros (les chiens, entendez les gens de rien, les gens de la rue), l'histoire d'une famille qui vit dans une villa miseria, près d'une décharge publique, et il le présentera à l'occasion du tout prochain Salon du Livre de Buenos Aires, le grand rendez-vous littéraire d'avril (Feria del Libro).

Página/12 lui consacre donc la première page de son supplément culturel avec une longue interview dont je vous livre ici quelques extrais qui m'ont interpelée...

El álbum arranca con la melancolía de un bandoneón: en “Cenizas de ayer” usted admite que hoy, a sus 66, entiende lo que fue, un poco lo que es. ¿Qué fue y qué es?


Soy parte de una generación que fue muy vapuleada, en todo sentido. Que fue feliz hasta los años setenta, diría. A partir de entonces recibió la cachetada del “enemigo”, del defensor de lo que se pretendía modificar. Un enemigo importante, serio y maligno, que utilizó todo el aparato a su alcance, incluso el del Estado, para derrotar a aquel que se le oponía, justamente el movimiento popular. ¿Qué fui? Un tipo esperanzado, con una mirada hacia el futuro muy especial: creía que podíamos cambiar lo que teníamos delante con sólo desearlo. Trabajamos muchos de la mano, con inocencia, pero también con fuerza, y nos pegamos un porrazo tremendo con la dictadura del ’76. La tortura, la desaparición, los exilios, la muerte de amigos y las traiciones... ¿Qué soy? Tengo la mirada más acotada, más limitada sobre lo que pueda llegar a ser futuro. No quiere decir que haya cambiado la expectativa de modificar cosas, pero sé que cuesta.
Victor Heredia, in Página/12

- L'album commence sur la mélancolie d'un bandonéon. Dans Cenizas de ayer (Cendres d'hier), vous admettez qu'aujourd'hui, à 66 ans, vous comprenez ce que vous avez été, un peu ce que vous êtes. Qu'avez-vous été et qu'êtes-vous ?

- Je fais partie d'une génération sur laquelle on a beaucoup cogné, en tous sens. Qui a vécu heureuse, je dirais jusqu'aux années 70. A partir de ce moment-là, elle s'en est pris plein la tête de la part de l'ennemi, le champion de ce qu'on prétendait modifier. Un ennemi puissant, fort et malin, qui a utilisé tout l'appareil à sa portée, y compris celui de l'Etat, pour mettre en déroute quiconque s'opposait à lui, c'est-à-dire précisément le mouvement populaire. Ce que j'ai été ? Un type plein d'espoir, avec le regard particulièrement tourné vers le futur : je croyais que nous pouvions changer ce qui nous attendait et qu'il suffisait pour cela de le désirer. Nous avons été nombreux à travailler main dans la main, avec innocence mais aussi avec force, et ils nous ont retiré le pain blanc de la bouche avec la dictature de 1976. La torture, la disparition, les exils, la mort des amis et les trahisons... Ce que je suis ? Mon regard sur ce qui pourrait arriver dans le futur s'est restreint, s'est limité. Cela ne veut pas dire que l'espoir de changer les choses ait bougé mais c'est que j'en connais le prix.
(Traduction Denise Anne Clavilier)


De hecho, el disco abreva de a ratos en cierto escepticismo.

Sí. Pareciera que a una parte de la generación de los que hoy tienen 40 le gusta el escepticismo. No soy escéptico, igual. Yo siento que las luchas no han sido en vano. Le han puesto almohada, colchón y plumas al escéptico, que existe porque antes había utopías. Se han modificado cosas para que el escéptico pueda seguir usando su escepticismo, porque de otra manera todos estaríamos buscando comida en los tachos de basura. Hay una generación que reconozco escéptica. Y lo es con alguna razón. No obstante, en el disco no quise dejar solamente el escepticismo que reconozco sobre algunas cosas que no se han podido modificar en el planeta, como la mirada de la humanidad sobre el medioambiente y sobre sí misma, que es muy pobre. La demostración de que el continente funciona mejor cuando los gobiernos son democráticos y tienen ese punto de vista sobre sus economías parece no hacerle mella a nadie. La gente permite que se tergiverse la realidad. América mejoró muchísimo y, sin embargo, en referencia a algunos gobiernos se habla de dictaduras populares. Le ocurre a éste. ¿Cómo puede compararse con una dictadura como la del ’76, que fue aberrante [...]? ¿Cómo pueden compararse esas dictaduras con los gobiernos de Chávez, Correa o Lula? Me parece una estupidez. El disco y esa primera canción hablan de eso.
Victor Heredia, in Página/12

- De fait, le disque verse parfois dans un certain scepticisme.
- Oui, il paraîtrait qu'une partie de la génération de ceux qui ont aujourd'hui 40 ans aiment le scepticisme. Je ne suis pas sceptique, ceci dit. Moi, je vois bien que les luttes n'ont pas été vaines. On lui a donné un oreiller, un matelas et des plumes au sceptique et s'il existe, c'est parce qu'avant il y avait des utopies. Pour que le sceptique puisse continuer à baigner dans son scepticisme, c'est que les choses ont changé parce que sans ça nous chercherions tous à manger dans les poubelles. Il y a une génération dont je reconnais qu'elle est sceptique. Et elle a quelques raisons de l'être. Cependant, dans ce disque, je n'ai pas voulu mettre seulement le scepticisme dont je reconnais qu'il existe sur deux ou trois trucs qu'on n'a pas pu changer sur la planète comme le regard de l'humanité sur le milieu naturel et sur elle-même, qui est très pauvre. La démonstration que le continent va mieux quand les gouvernements sont démocratiques et ont ce point de vue sur leurs économies, il y en a qui s'en fichent comme de leur premier mouchoir. Les gens laissent déformer la réalité. L'Amérique va beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux et, pourtant, quand on parle de quelques gouvernements, on parle de dictatures populaires. C'est ce qui ce passe pour le nôtre. Comme peut-on le comparer à une dictature comme celle de 1976, qui a été aberrante [...] ? Comme peut-on comparer ces dictatures [des années 70] aux gouvernements de Chávez, Correa ou Lula ? Cela me paraît une stupidité. Le disque et cette première chanson parlent de ça.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Los militares y los civiles detrás de la última dictadura le han hecho mal. En referencia a ésta, en la canción “Algún día” le pide a la patria que cierre la herida. ¿En qué sentido?

–“Cierra tu herida” habla de esta trinchera que se ha abierto entre un sector y el otro, que es tremenda. En lugar de aquietarse, se hace más profunda, más seria y angustiante. Hoy no hay un debate lógico y argumentado respecto de posturas ideológicas o de clase. Lo que hay es un insulto. Para cerrar esa herida hay que reconocer lo que ha pasado, quiénes son los culpables y quiénes sus defensores. Cuando la gente empiece a darse cuenta de eso, la herida empezará a cerrar. Cuando toda la Argentina, su común denominador, incluso quienes son de derecha, se den cuenta de que es inaceptable vivir en un país sin decir la verdad, sin esgrimir justicia cierta y verdadera, la herida se cerrará. Vaticino un futuro en esa canción con respecto a los nietos recuperados: tendrán una mirada distinta y serán los combatientes de la Argentina que soñamos.
Victor Heredia, in Página/12

Les militaires et les civils derrière la dernière dictature ont fait du mal à l'Argentine. C'est en parlant d'elle que dans la chanson Algún día (un beau jour), vous demandez à la patrie qu'elle referme sa blessure. Dans quel sens ?
Cierra tu herida (referme ta blessure) parle de cette tranchée qui s'est ouverte entre un secteur et l'autre et qui est terrible. Au lieu de se combler, elle s'est approfondie, elle est devenue plus grave et plus angoissante encore. Aujourd'hui, il n'y a pas de débat logique et argumenté au sujet des postures idéologiques ou de classe (1). Ce qu'il y a, c'est l'insulte. Pour refermer cette blessure, il faut reconnaître ce qui s'est passé, qui sont les méchants et qui sont les gentils. Quand les gens commenceront à s'en rendre compte, la blessure commencera à se refermer. Quand toute l'Argentine, qui est leur commun dénominateur, y compris à ceux qui sont de droite, on se rendra compte qu'il n'est pas acceptable de vivre dans un pays sans dire la vérité, sans se battre pour une justice sûre et vraie, la blessure se refermera (2). J'augure d'un certain futur dans cette chanson au sujet des petits-enfants retrouvés : ils auront un regard différent et ils seront les combattants de l'Argentine dont nous rêvons.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
[...]

–“Breve historia de las islas Malvinas” es un track pícaro: sortea rítmicamente la tristeza del abordaje usual del tema. ¿Por qué?

Es que la escribí para Camilo, mi hijo de diez años. Con mucha inocencia, un día me preguntó: “Papá, ¿por qué todos dicen que las Malvinas son argentinas y allí viven ingleses?”. Le quise explicar y me di cuenta de que sabía muy poco. Entonces fui a indagar y refresqué algunas cuestiones que había olvidado. Recordé a Luis Vernet. Y fui aún más atrás, hasta Louis Antoine de Bouganville, que las colonizó para Francia. Luego aparece el reclamo de potestad de España, por la conquista de América, y el acuerdo por el que Francia vende las islas a 603 mil libras, una ganguita. Las recuperamos con la Revolución de Mayo. La participación de Vernet es muy importante. Mandado por Rosas, intenta establecer una cabecera de playa comercial en las islas. Más tarde, cuando una fragata de Estados Unidos ataca, en un acto medio alocado, los ingleses aprovechan, se meten y rompen todo. Cuento eso con una canción infantil, con un ritmo juguetón, lo cual no quiere decir que no mencione hechos dolorosos. De hecho, el final es un guiño a los ingleses.
Victor Heredia, in Página/12

- Breve historia de las islas Malvinas (Brève histoire des Iles Malouines) est un morceau curieux : elle évite par son rythme la tristesse avec laquelle on aborde habituellement le sujet. Comment cela se fait-il ?
- C'est que je l'ai écrite pour Camilo, mon fils de dix ans. En toute innocence, un jour, il m'a demandé : Papa, pourquoi tout le monde dit que les Malouines sont argentines et c'est des Anglais qui y vivent ? J'ai voulu lui expliquer et je me suis rendu compte que je ne savais pas grand-chose. Alors j'ai fait mon enquête et j'ai révisé quelques questions que j'avais oubliées. Je me suis souvenu de Luis Vernet (3). Et je suis remonté plus loin encore, jusqu'à Louis Antoine de Bougainville, qui les a colonisées pour la France. Après est venu la réclamation de l'Espagne sur ces îles, du fait de la conquête de l'Amérique, et l'accord par lequel la France a vendu les îles pour 603 000 livres, quelle aubaine ! On les a récupérées sous la Révolution de Mai. La participation de Vernet a été très importante. Envoyé par Rosas, il cherche à établir une tête de pont commerciale dans les îles. Plus tard, quand une frégate des Etats-Unis attaque, dans un acte à moitié dingue, les Anglais en profitent, rentrent dedans et cassent tout. Je raconte ça dans une chanson enfantine, avec un rythme enjoué, ce qui ne veut pas dire que ça ne parle pas de faits douloureux. En fait, c'est un clin d'œil aux Anglais.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
[...]

Descubrir en el discurso de determinados individuos la defensa de una simbología a la que nunca pertenecieron es hallar signos de hipocresía. Y la hipocresía está a la orden del día. Si la gente se pusiera a ver seriamente cuáles son las posturas ideológicas y qué se defiende detrás de cada una, sabría el camino a seguir. Esto no quiere decir que hay que estar a la derecha, a la izquierda o al centro. Quiere decir que hay que seguir lo posible. Los cambios tienen que ser auténticos. La gente tiene que recurrir a la realidad, no le pueden seguir contando el país. Tiene que enterarse de quiénes son los hombres y las mujeres que han hecho que nuestras vidas mejoren.
Victor Heredia, in Página/12

- Découvrir dans le discours de certains individus la défense d'un tas de symboles qui n'ont jamais été les leurs, c'est trouver des signes d'hypocrisie. Et l'hypocrisie est à l'ordre du jour. Si les gens pouvaient voir en vrai quelles sont les postures idéologiques et qui se cache derrière chacune d'elles, ils sauraient quel chemin prendre. Ceci ne veut pas dire qu'il faut être à droite, à gauche ou au centre. Cela veut dire qu'il faut continuer autant que faire se peut. Les changements doivent être authentiques. Les gens doivent revenir à la réalité, ils ne peuvent pas continuer à raconter des histoires sur le pays. Il faut qu'ils réalisent qui sont les hommes et les femmes qui ont vraiment amélioré notre vie.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
[...]

En “La veleta de Armando” canta: “Yo conozco bien a esos tipitos y el sermón/ que preparan siempre que presienten, como hoy,/ que está cerca el tiempo de empezar a cosechar/ todo lo sembrado a fuerza de amar y sangrar”. Habla de la izquierda.

Es el discurso de la supuesta izquierda purista, que siempre está reclamando lo que falta y niega lo hecho, en pos de su beneficio electoral. A veces es tan exagerada que pone en peligro situaciones democráticas que verdaderamente favorecen a la gente. Y pisan muy peligrosamente el terreno de la derecha, en contra de quienes intentan hacer cosas.
Victor Heredia, in Página/12

- Dans La veleta de Armando ( La girouette de Armando), vous chantez : Je connais très bien ces types à la noix et le sermon qu'ils préparent chaque fois qu'ils pressentent comme aujourd'hui que le temps est proche où la récolte va commencer, celle de tout ce qu'on a semé avec notre amour et notre sang. Cela parle de la gauche.
- C'est le discours de la soi-disant gauche puriste qui est toujours là à réclamer ce qui manque encore et qui nie ce qui a été réalisé, et tout ça par calcul électoral. Parfois, elle exagère tellement qu'elle met en danger des situations démocratiques qui bénéficient vraiment aux gens (4). Et ils piétinent allègrement le terrain de la droite, contre ceux-là qui cherchent à faire des choses.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

[...]

Declaración de principios

Llegó el punto en el que Heredia se pudrió de escuchar que “los artistas que apoyan este modelo lo hacen por dinero”. “Tienen razón: hicimos un ahorro de exilio, censura y persecución para cobrarlo ahora”, repite ahora una ironía que hizo carta de respuesta a la “infamia” hace año y medio. “No, estimados enemigos del progreso, no es por tan despreciable razón que acompañamos este modelo. Nuestra militancia tiene tantos años como cicatrices, tanta felicidad como lágrimas, tanto ayuno como renovada esperanza. Somos parte de un proyecto que comenzó hace mucho tiempo atrás y que fue encarcelado, desaparecido, torturado y asesinado tantas veces como las que resucitó”, subraya la misiva, que se reprodujo en sitios de noticias, blogs y redes sociales. Si bien en ella reivindica los “logros” del Gobierno –sobre todo los vinculados con los derechos humanos, tema clave en su trayectoria– no dice explícitamente si se autodenomina kirchnerista, etiqueta que le endilgan en varias notas que gustan de agrupar artistas por simpatía política. El cantautor de Paso del Rey, que se ha presentado en varios recitales oficiales y de colectivos sociales, dice que no. “Fui admirador de la propuesta política de Néstor, pero soy cristinista –se define–. La Presidenta está tratando de cumplir los sueños de los pibes que fuimos. Desde ese lugar, los que reconocemos su trabajo no somos ningunos boludos.”
Victor Heredia, in Página/12

Déclaration de principe
Heredia en a maintenant ras le bol d'entendre que "les artistes qui soutiennent ce modèle [la politique actuelle de Cristina] le font pour l'argent". "Ils ont raison : on a investi nos économies d'exil, de censure et de persécution et maintenant on touche les dividendes, répète-t-il maintenant avec une ironie qui lui a servi de carton-réponse contre l'ignominie il y a un an et demi. Non, chers ennemis du progrès, ce n'est pas pour une raison aussi méprisable que nous accompagnons ce gouvernement. Notre militance a autant d'années que de cicatrices, autant de bonheur que de pleurs, autant de jeûne que d'espoir renouvelé. Nous appartenons à un projet qui a commencé il y a longtemps et qui a été mis en prison, qui a disparu, qui a été torturé et assassiné aussi souvent qu'il a ressuscité, souligne la missive qui a été reproduite dans des sites d'information, des blogs et sur les réseaux sociaux. Mais bien qu'il revendique les réussites de ce Gouvernement, surtout celles liées aux droits de l'homme, un thème-clé dans son parcours, il ne dit pas explicitement s'il se définit comme kirchneriste, étiquette qu'on lui a collée dans plusieurs articles qui aiment classer les artistes par sympathie politique. L'auteur compositeur interprète de Paso del Rey, qui s'est produit dans plusieurs récitals de la majorité et de collectifs sociaux, dit que non. J'ai été un admirateur de la proposition politique de Néstor mais je suis cristiniste, se définit-il. La Présidente est en train d'exaucer les rêves des mômes que nous avons été. De ce point de vue-là, nous qui reconnaissons son travail nous ne sommes pas de couillons".
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Pour aller plus loin :


(1) Voir à ce propos les articles classés sous le mot-clé dialogue dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Un thème qui a beaucoup hanté la presse et l'Argentine en général depuis l'élection du Pape François et le revirement auquel le gouvernement en place a dû se plier pour faire face à une situation toute nouvelle. Du coup, même la gauche athée écoute les appels au dialogue lancé par l'Eglise, qu'elle n'écoutait jamais avant. Et c'est très intéressant de retrouver cette thématique dans la bouche d'un artiste aussi engagé et aussi batailleur que Heredia... Comme quoi, les esprits sont en marche. Et c'est une excellente nouvelle pour ce pays.
(2) Il fait ici allusion aux disparus, les fils et les filles de Madres de Plaza de Mayo (les deux associations), et aux enfants volés, recherchés par Abuelas de Plaza de Mayo.
(3) Luis María Vernet, né à Hambourg en 1792 et mort à San Isidro, près de Buenos Aires, en 1871, fut le premier commandant argentin des Iles Malouines. Il a été destitué de sa fonction en 1832 pour avoir quitté les îles alors attaquées par les Etats-Unis (il allait chercher du secours auprès de la capitale). Il a été enterré au cimetière de La Recoleta, au début de l'épidémie de fièvre jaune qui a ravagé la capitale et sa région pendant tout l'été 1871.
(4) Je pense qu'il vise ici quelqu'un comme Pino Solanas qui est en train de négocier un accord électoral avec Elisa Carrió, une personnalité politique très instable qui se présente volontiers comme de centre-gauche, mais c'est un centre qui penche beaucoup vers la droite et qui rejoint la droite autant qu'elle le peut.