Le
blason du Pape François
Sous
le monogramme créé à la Renaissance pour et par
la Compagnie de Jésus (JHS : Jésus sauveur des hommes, en latin), les symboles héraldiques de la Vierge et de saint
Joseph,
considérés comme la Mère et le Père
de l'Eglise
La
devise, que le Cardinal Bergoglio avait choisie lors de son
ordination épiscopale (en 1992), est tirée d'une
homélie latine ancienne pour la fête de saint Matthieu,
ce publicain (paradigme du pécheur dans les Evangiles)
que le
Christ choisit (eligendo) comme disciple
et qui découvre dans
cet appel que ses péchés sont pardonnés
(miserando) (1).
Une allusion à une expérience
spirituelle décisive que le Pape a faite à l'âge
de 17 ans
et qui continue à vibrer dans nombre de ses propos.
Hier
après-midi, le Pape a donné consigne au Préfet
de la Congrégation pour la Foi d'agir avec détermination
contre les abus sexuels contre les mineurs et d'interdire aux
diocèses partout dans le monde de couvrir ces faits criminels
dès lors qu'ils viennent à la connaissance des
responsables. Désormais ces agissements doivent donner lieu à
une plainte devant les autorités judiciaires du pays concerné
et à des poursuites pénales selon le code de procédure
en vigueur dans le pays (ce qui dans certaines contrées peut mener le coupable à l'exécution capitale – les pédophiles ont donc intérêt à se tenir à carreau lorsqu'ils
appartiennent à l'Eglise).
Cela n'a rien d'un scoop, cela s'inscrit au contraire dans la suite logique de ce qui a précédé. C'était déjà le mot d'ordre donné par Benoît XVI et une préoccupation forte de l'archevêque de Buenos Aires, très choqué par le manque de courage de certains de ses confrères qui n'ont pas osé faire acte d'autorité en temps opportun pour combattre ce fléau. Le Cardinal Bergoglio est connu pour la détermination avec laquelle il a su, depuis qu'il exerce des fonctions d'autorité, dans la Compagnie de Jésus d'abord et dans son travail d'évêque ensuite, réglé des affaires parfois déplaisantes en prenant des mesures difficiles (2).
Bien entendu pour peu qu'on soit doté d'un soupçon de bon sens, une détermination contre les mauvais traitements à enfants fait consensus général...
Cela n'a rien d'un scoop, cela s'inscrit au contraire dans la suite logique de ce qui a précédé. C'était déjà le mot d'ordre donné par Benoît XVI et une préoccupation forte de l'archevêque de Buenos Aires, très choqué par le manque de courage de certains de ses confrères qui n'ont pas osé faire acte d'autorité en temps opportun pour combattre ce fléau. Le Cardinal Bergoglio est connu pour la détermination avec laquelle il a su, depuis qu'il exerce des fonctions d'autorité, dans la Compagnie de Jésus d'abord et dans son travail d'évêque ensuite, réglé des affaires parfois déplaisantes en prenant des mesures difficiles (2).
Bien entendu pour peu qu'on soit doté d'un soupçon de bon sens, une détermination contre les mauvais traitements à enfants fait consensus général...
Or
un tel soupçon ne manque ni à la rédaction de
Página/12 ni à celle de Clarín. Voici donc que
ce matin nos deux frères ennemis de la presse quotidienne
argentine ont fait à quelques phrases près le même
article sur le sujet... C'en est troublant !
Pour
aller plus loin :
lire
l'annonce faite par Radio Vatican en français
lire
l'annonce faite par Radio Vatican en espagnol (deux infos semblables
mais traitées de manière subtilement distincte en
fonction des différences culturelles entre ces deux aires
linguistiques) (3)
(1)
Un bon vieil ablatif absolu de bas latin tellement concis que ça donne un casse-tête chinois pour latinistes passionnés...
Et Dieu sait si le latin est une école de traduction et de
rédaction.
Il n'est pas impossible que cette expérience spirituelle fondatrice soit pour quelque chose dans la manière dont, en Argentine, il s'est si peu et si mal défendu (du point de vue tactique) contre ses détracteurs (Página/12, les ONG des droits de l'homme d'idéologie athée, l'ex-jésuite Orlando Yorio et sa sœur, le couple Kirchner lui-même...). Il ne rentre pas dans la logique de ce qu'on appelle "le monde" dans l'Eglise (c'est-à-dire l'humanité en tant qu'elle mène sa vie sans se référer à Dieu, comme si elle était à elle-même sa propre référence et sa propre source). Il préfère laisser tout ça de côté, se consacrer tout entier à sa mission et compter une fois pour toutes et sans regarder en arrière sur le soutien (la grâce) que Dieu ne peut manquer d'accorder à ceux qui lui font confiance. Et comme les militants de la gauche athée ne perçoivent pas la nature de cette démarche (ils ne peuvent pas la percevoir puisque elle est extérieure à leur univers conceptuel), ils ont pu se croire méprisés, ce qui a décuplé leur rage, alors que cette attitude n'a rien à voir avec du mépris pour les personnes. Elle relève en fait de ce qu'on appelle un "acte de foi".
(2) Le Pape a démontré à plusieurs reprises déjà une grande capacité à prendre des mesures disciplinaires fermes et difficiles, au lieu de se montrer conciliant avec tout et n'importe quoi jusqu'à ce que tout parte en quenouille et n'ait plus ni queue ni tête (comme on le voit dans le monde politique avec l'affaire Cahuzac qui éclabousse un gouvernement conduit par des braves gens, dénués de cupidité, comme Hollande et Ayrault qui se font avoir par défaut de discernement). Cette capacité est même, d'une certaine manière, ce qui lui a valu cette longue persécution de la gauche athée argentine qui a épousé, sans l'ombre d'une hésitation, la rancœur développée à son égard par Yorio et le Père Jaliks sj (revenu depuis au bercail) : ils lui tenaient rigueur d'avoir préféré la mission spirituelle de l'Eglise, avec ce qu'elle peut avoir d'austère et même d'ingrat en apparence, au panache spectaculaire de leurs engagements politiques physiquement dangereux dans lesquels ils glissaient au risque de trahir ce qu'une vocation religieuse a d'essentiel (la proclamation humble du Christ mort et ressuscité pour le salut des hommes, salut qui, d'un point de vue chrétien, ne se réalise pas avec des moyens humains mais dépend de l'action de Dieu dans l'homme et de l'espace que ce dernier lui laisse en lui).
Il n'est pas impossible que cette expérience spirituelle fondatrice soit pour quelque chose dans la manière dont, en Argentine, il s'est si peu et si mal défendu (du point de vue tactique) contre ses détracteurs (Página/12, les ONG des droits de l'homme d'idéologie athée, l'ex-jésuite Orlando Yorio et sa sœur, le couple Kirchner lui-même...). Il ne rentre pas dans la logique de ce qu'on appelle "le monde" dans l'Eglise (c'est-à-dire l'humanité en tant qu'elle mène sa vie sans se référer à Dieu, comme si elle était à elle-même sa propre référence et sa propre source). Il préfère laisser tout ça de côté, se consacrer tout entier à sa mission et compter une fois pour toutes et sans regarder en arrière sur le soutien (la grâce) que Dieu ne peut manquer d'accorder à ceux qui lui font confiance. Et comme les militants de la gauche athée ne perçoivent pas la nature de cette démarche (ils ne peuvent pas la percevoir puisque elle est extérieure à leur univers conceptuel), ils ont pu se croire méprisés, ce qui a décuplé leur rage, alors que cette attitude n'a rien à voir avec du mépris pour les personnes. Elle relève en fait de ce qu'on appelle un "acte de foi".
(2) Le Pape a démontré à plusieurs reprises déjà une grande capacité à prendre des mesures disciplinaires fermes et difficiles, au lieu de se montrer conciliant avec tout et n'importe quoi jusqu'à ce que tout parte en quenouille et n'ait plus ni queue ni tête (comme on le voit dans le monde politique avec l'affaire Cahuzac qui éclabousse un gouvernement conduit par des braves gens, dénués de cupidité, comme Hollande et Ayrault qui se font avoir par défaut de discernement). Cette capacité est même, d'une certaine manière, ce qui lui a valu cette longue persécution de la gauche athée argentine qui a épousé, sans l'ombre d'une hésitation, la rancœur développée à son égard par Yorio et le Père Jaliks sj (revenu depuis au bercail) : ils lui tenaient rigueur d'avoir préféré la mission spirituelle de l'Eglise, avec ce qu'elle peut avoir d'austère et même d'ingrat en apparence, au panache spectaculaire de leurs engagements politiques physiquement dangereux dans lesquels ils glissaient au risque de trahir ce qu'une vocation religieuse a d'essentiel (la proclamation humble du Christ mort et ressuscité pour le salut des hommes, salut qui, d'un point de vue chrétien, ne se réalise pas avec des moyens humains mais dépend de l'action de Dieu dans l'homme et de l'espace que ce dernier lui laisse en lui).
(3)
Dans l'Eglise mexicaine, la blessure ouverte par le scandale du
fondateur des Légionnaires du Christ, un homme et un mouvement bien vus par Jean-Paul II pour autant qu'on le sache, n'est toujours pas refermée alors qu'on a la preuve à présent que ce type était un
prédateur sexuel, le père d'un certain nombre d'enfants
illégitimes (et pour cause) et le détenteur d'une
fortune matérielle d'origine douteuse et contradictoire avec
le vœu de pauvreté. En Argentine même, il y a eu comme en France des scandales liés à des individus pervers. Ces scandales ont donné lieu à procès et condamnation, dont les modalités ont parfois été contestées mais c'était la magistrature qui faisait preuve alors de laxisme et non pas le haut clergé (les décisions des magistrats en Argentine font trop souvent la part de considérations de classe ou de tabous sociaux, or flétrir un prêtre par une condamnation pénale fait partie de ces tabous). A cette heure, on n'a pas identifié de foyer de criminalité comme cela s'est produit aux Etats-Unis, en Irlande ou en Allemagne, où l'on a vu plusieurs affaires éclater à la suite les unes des autres dans un même diocèse.