Cela fait plus de quatre ans que les travaux de réfection paralysent l’opéra de Buenos Aires, le célèbre Teatro Colón (ci-dessous photographié pendant les travaux en août 2007), qui a reçu le nom du découvreur du Nouveau Monde, Christophe Colomb (Cristobal Colón)...
Le théâtre aurait dû réouvrir ses portes en 2008 pour le centenaire de sa fondation (1908). Mais les bisbilles incessantes entre Gouvernement national et Gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires, les coupures budgétaires, les frais supplémentaires non prévus au devis initial et les retards habituels sur ce type de chantier ont déterminé une nouvelle date symbolique pour la reprise des activités : le mois de mai 2010, alors que l’Argentine fêtera les 200 ans de sa première déclaration d’indépendance (25 mai 1810).
On pense que Inés Urdapilleta, qui vient de terminer son mandat de députée de la Legislatura Porteña où elle présidait la Commission culturelle avec beaucoup de fougue, devrait intégrer le Conseil d’Administration du théâtre remis à neuf. Je vous ai parlé à deux reprises de cette dame qui joue un rôle certain dans le monde culturel à Buenos Aires : historienne de formation et ancienne directrice de musée, elle a, en sa qualité de présidente de la Commission culturelle de la Legislatura, composé un livre sur la milonga qu’elle a présentée en mai dernier à la Feria del Libro (lire mon article) et son travail de promotrice du tango a été salué à la fin décembre à la Academia Nacional del Tango, qui lui a remis un Gobbi d’or (lire mon article).
Ayant eu la chance et l’honneur d’être reçue longuement en août à la Legislatura par Inés Urdapilleta et son conseiller spécifique pour le tango, je tenais à la saluer et à lui souhaiter le meilleur dans cette nouvelle phase de sa carrière au service de la culture de son pays.
Actuellement, la saison du Teatro Colón se donne au Teatro Cervantes, un autre théâtre national de la même zone de la ville. C’est au Cervantes qu’ont été données en 2008 les deux séries de représentations de María de Buenos Aires pour les 40 ans de la création (production qui est ensuite partie à l’opéra d’Athènes). C’est au Colón qu’a été filmé le final du documentaire Café de los Maestros (voir mon article sur ce film). C’est au Colón que Osvaldo Pugliese, Aníbal Troilo ou Astor Piazzolla ont donné quelques uns des concerts historiques entrés dans les anales du tango. Le concert de Osvaldo Pugliese et celui de la Orquesta Escuela de Tango (Emilio Balcarce) sont disponibles sous forme de disques encore aujourd’hui...
Pour en savoir plus :
Lire l’article de La Nación où vous remarquerez que le nom d’Inés Urdapilleta est écorché. C’est de bonne guerre : Inés Urdapilleta est péroniste. La Nación est anti-péroniste. Alors zou, on écorche le nom... Et toc !