C'est seulement la deuxième personnalité à recevoir cette récompense internationale à l'échelle du sous-continent. Le précédent était celui de l'écrivain uruguayen Eduardo Galeano en 2008.
C'est à Asunción, capitale du Paraguay, où se tient le 41ème sommet du Mercosur, l'union économique régionale qui réunit presque toute l'Amérique du Sud, et des mains du Président Fernando Lugo, mais en l'absence de Cristina de Kirchner (1), que la Présidente de l'ONG Abuelas de Plaza de Mayo (Grands-mères de la Place de Mai) a reçu une distinction à laquelle elle a aussitôt associé l'ensemble de ses camarades de lutte et surtout les grands-mères qui sont maintenant décédées et dont beaucoup n'ont pas retrouvé le ou les petits-enfants qu'elles recherchaient. Elle a étendu cette attribution aux autres associations, à Madres, à HIJOS, à Familiares et "à tous ces autres organismes qui, en Argentine, ne baissent pas les bras".
“Esta misión lleva 34 años y me ha permitido recorrer el mundo y decir lo que digo siempre: Este dolor de un país es el dolor del mundo y el mundo debe hacerse cargo de que no vuelva a pasar”
Estela de Carlotto, Asunción, 29 juin 2011, citée par Página/12
Cette mission compte déjà 34 ans et m'a permis de parcourir le monde et de dire ce que je dis toujours : ce malheur d'un pays est le malheur du monde et le monde doit s'organiser pour que ça n'arrive plus jamais.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Elle a été récompensée "en reconnaissance de son labeur pour la promotion et le respect sans restriction des droits de l'homme, tout comme sa lutte permanente pour la mémoire, la verité et la justice" (traduction de Denise Anne Clavilier)
“en reconocimiento a su tarea en la promoción y el respeto irrestricto de los derechos humanos, así como a su permanente lucha por memoria, verdad y justicia”.
cité par Página/12
C'est l'occasion pour le quotidien de gauche argentin de développer une petite notice biographique, rappelant aussi la vie courte et tragique de sa fille, Laura, assassinée après avoir donné naissance à un enfant mâle qu'elle avait prénommé Guido, comme son père, le mari, aujourd'hui décédé, de Estela de Carlotto (elle qui a choisi de se faire connaître sous ce nom d'épouse, une pratique qui n'est pas si courante dans l'aire hispanique).
Clarín se contente, lui, du minimum syndical, avec un entrefilet d'à peine trois phrases. Qu'il place dans ses pages économiques (il faut penser à aller l'y chercher, tout de même).
Rien dans La Nación, en tout cas sur le site Internet.
Pour aller plus loin :
(1) La Présidente argentine a subi un coup sur la tête, sans grande gravité, mais qui a nécessité quelques points de suture au niveau du cuir chevelu, et elle a suivi les conseils de ses médecins qui lui ont demandé d'éviter pendant quelque temps les déplacements en avion. C'est le ministre des Affaires étrangères qui représente le pays. Là encore, les journaux d'opposition exploitent l'incident pour tenter de semer le doute sur la capacité de Cristina de remplir sa tâche ou la réalité de son engagement au service du pays.