mercredi 15 juin 2011

Dernière chronique tango de la saison : Pichuco sur les ondes de France Musique [ici]

Jean-Louis Mingalon consacrera sa dernière chronique de la saison au "plus grand bandonéoniste de Buenos Aires", selon la formule du poète Julián Centeya, Aníbal Troilo, dit Pichuco, dit aussi El Gordo (1914-1975).


Ce sera pour conclure la prochaine émission de Benoît Duteurtre, Etonnez-moi Benoît, qui est diffusée le samedi, de 11h à 12h30, sur France Musique, et qu'il est possible de podcaster pendantn une semaine, après la diffusion en direct.

Aníbal Troilo, on ne le présente plus, en tout cas plus sur Barrio de Tango, dont les lecteurs le connaissent désormais très bien (cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, pour accéder à tous les articles que j'ai déjà consacrés au souvenir vibrant qu'il a laissé à Buenos Aires). Bandonéoniste, chef d'orchestre, compositeur de très nombreux chefs d'oeuvre, dont le tango Barrio de Tango, soit dit en passant, il est un personnage fondateur de l'histoire du genre et on le rencontre à tous les coins de rue à Buenos Aires, sous toutes les formes : la caricature, le fileteado, les plaques commémoratives, les références à ses oeuvres... Il a inventé le chanteur d'orchestre, celui dont la voix est l'un des instruments de la formation, par opposition au estribillista des années 30 qui ne faisait que chanter un refrain au milieu d'un arrangement en majeure partie instrumental. Il a donné au bandonéon ses lettres de noblesse définitives, après les pionniers que furent Eduardo Arolas, Pedro Maffia et Pedro Laurenz. Il a accepté d'accueillir dans son orchestre un jour un troublion très doué, Astor Piazzolla, et les deux hommes deviendront des amis inséparables. Le répertoire du tango, instrumental comme chanté, regorge de morceaux qui lui rendent hommage, dont Ese muchacho Troilo ou El Gorde Triste pour citer deux oeuvres de deux grands poètes, Homero Expósito et Horacio Ferrer (1) qui furent aussi de ses très nombreux amis (2).

Pour écouter l'émission, allumez votre radio si vous habitez en France ou dans les régions frontalières. Sinon, connectez-vous au streaming de la station sur le Portail de Radio France ou à la page de l'émission et abonnez-vous au podcast dont vous trouverez la liste sur la gauche de la page d'accueil du site de France Musique. Si vous ratez les 7 jours qui suivent la diffusion, vous pouvez encore écouter l'émission jusqu'à 30 jours plus tard.

La partie principale de l'émission sera consacrée à Jacqueline Boyer.

(1) Les deux pièces font partie de mon anthologie, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, ed. du Jasmin, respectivement aux pages 247 et 302.
(2) Il y a deux ans, Horacio Ferrer a sorti une biographie consacrée à Aníbal Troilo, aux Ediciones del Soñador, une épaisse somme accompagnée de deux CD, avec le soutien de la Ville de Buenos Aires. Voir mon article du 19 septembre 2009 sur la sortie de cet ouvrage. Aníbal Troilo a également son fascicule de la collection Historia del Tango, aux éditions Corregidor (c'est le n° 16).