Gisela Passi et Rodrigo Rufino sont professeurs de tango argentin. Tous deux sont portègnes et parlent un français impeccable. Ils sont installés à Paris où ils donnent des cours réguliers en semaine, les mardi, mercredi et jeudi soir. Les week-ends, ils les passent par monts et par vaux à animer des stages, des pratiques et des milongas un peu partout en France et dans les pays limitrophes, au point qu’ils n’arrivent plus à proposer à leurs élèves parisiens les stages thématiques qu’ils leur réclament pourtant. Gisela et Rodrigo comptent parmi les (rares) très bons professeurs professionnels de tango argentin qui exercent en France et rassemblent pas mal de qualités, techniques et artistiques, qui m’ont décidé, il y a quelques années maintenant, à suivre leurs cours : ils sont exigeants, ils ont le courage de faire respecter les niveaux dans leurs cours même aux plus vaniteux des élèves de façon à disposer de groupes homogènes au sein desquels il est possible de progresser, ils n’enseignent pas des figures mais l’art d’improviser au gré de la musique à partir de bases techniques solides (et construites avec patience). Depuis des années, ils cherchent à transmettre à leurs élèves la richesse culturelle du tango, qui, comme le savent les lecteurs de ce blog, ne se réduit pas à une façon ou une autre de bouger les pieds ou de dissocier le torse et les hanches.
A la rentrée de septembre 2009, ils ont donc installé sur leur site trilingue (français, anglais, espagnol) un onglet Ecouter grâce auquel leurs élèves peuvent se faire l’oreille avant le cours et depuis au début de cette semaine, ils ont ajouté dans cette page les paroles à la musique, en mettant en ligne une version bilingue des deux tangos du répertoire que je leur ai envoyée afin que les élèves, même s’ils ne parlent pas un mot d’espagnol (ce qui est bien dommage, soit dit entre nous) puissent avoir une idée de ce que chante ce type, là-bas, dans les haut-parleurs, avec cet orchestre (qui est lequel d’ailleurs ?...).
Ce partenariat entre eux et moi devrait se poursuivre tout au long de cette année scolaire, à un rythme tranquille, compatible avec mon agenda un soupçon chargé entre la tenue de ce blog, la parution en 2010 de deux bouquins successifs qu’il va falloir aller présenter à droite et à gauche (on n’a rien sans rien en ce bas monde) et la préparation d’un projet, passablement dingue, qui devrait voir le jour, si Dieu lui prête vie, en octobre 2010 (Pugliese ! Pugliese ! Pugliese ! comme il faut dire à Buenos Aires pour que le nom du maestro, invoqué trois fois, porte bonheur. Sinon, on touche du bois, il paraît que l’effet est semblable, encore que Pugliese la Suerte, ce soit du solide !).
Une autre occasion pour mes lecteurs qui ne sont pas leurs élèves, ou qui le sont mais de loin en loin, le week-end, dans l’une ou l’autre des régions où ils sont invités, d’aller découvrir ce couple de profs, sur qui j’ai déjà publié deux ou trois articles dans Barrio de Tango.
En ce moment, sur le site de Gisela et Rodrigo, dont vous avez le lien fixe dans la Colonne de droite, dans la rubrique Eh bien dansez maintenant !, vous pouvez lire en mode bilingue Agua Florida (sur la nostalgie des jeunes filles des faubourgs parfumées au sens-bon à trois sous, par un grand poète montévidéen) et Tú, el cielo y tú (mélodrame de l’amour malheureux, raconté à sa façon par Héctor Marcó, qui a signé les letras d’une majorité de tangos à texte ou tango-canción de Carlos Di Sarli dans les années 40).
Pour aller plus loin :
Vous pouvez découvrir ce qu’est la poésie du tango, depuis Pascual Contursi, l’auteur de Mi noche triste, jusqu’aux poètes d’aujourd’hui, en cliquant sur le raccourcis Les poètes, dans la rubrique Les artistes, de la Colonne de droite, et dans les raccourcis personnels disposés dans la rubrique Vecinos del Barrio (habitants du quartier), un peu plus bas.
Vous pouvez accéder à l’ensemble des articles sur Gisela et Rodrigo en cliquant sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Vous pouvez aussi avoir accès à l’ensemble des articles (y compris celui-ci) que j’ai déjà publiés sur la danse, les cours, les milongas en cliquant sur le raccourci situé dans la rubrique Les artistes dans la Colonne de droite et à ceux qui décrivent ce qui se passe de ce côté-ci de l’Atlantique, en France, en Belgique et en Suisse (francophones), grâce au raccourci Ici, dans la rubrique Les grandes avenues (et dans le bloc des mots-clé, sous le titre du présent billet).