Différentes associations et personnalités appellent aujourd’hui à signer une pétition qui réclame le départ immédiat du tout nouveau ministre de l’Education du gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires, le très controversé Abel Posse, écrivain, éditorialiste au quotidien La Nación et ancien diplomate sous le gouvernement anti-constitutionnel de la Junte, il y plus de 25 ans.
Si vous lisez régulièrement ce blog, vous savez que jeudi dernier, ce monsieur a créé le scandale en tenant des propos outranciers contre le gouvernement fédéral péroniste, en émettant des doutes sur le nombre des victimes de la Dictature et en réclamant l’arrêt des procès contre les criminels de ce régime anti-démocratique qu’il a lui-même servi. Pour lire ces articles antérieurs, vous pouvez cliquer sur le mot clé GCBA (Gobierno Ciudad Buenos Aires) dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Des tables vont donc être installées aujourd’hui à l'ombre des vieux arbres de la Avenida de Mayo pour permettre aux passants de signer la pétition.
Plusieurs syndicats enseignants, des associations de droits de l’homme comme Madres de Plaza de Mayo et Abuelas de Plaza de Mayo, des responsables de centres culturels (1), des universitaires (il y a plusieurs universités de renom à Buenos Aires), et des députés portègnes de l’opposition (au gouvernement de Mauricio Macri) participent à la campagne, qui se déclenche au lendemain d’une interview où Posse a maintenu et même approfondi ses positions dans Página/12 et quelques jours à peine après sa prestation de serment (c’était vendredi dernier dans l’après-midi).
Le contexte est d’ailleurs particulier : ouverture récente de deux procès phares contre des criminels de la dictature, celui du dernier chef d’Etat et celui d’un quarteron de tortionnaires dont le tristement célèbre capitaine Astiz, ainsi que le dépôt d’une plainte judiciaire de la part du Gouvernement pour menaces de mort proférées contre la Présidente de la République.
En effet, vendredi vers midi, à la suite d’une interférence de fréquence, la radio de l’hélicoptère présidentiel a capté des menaces de mort clairement exprimées contre Cristina Fernández, désignée en termes injurieux et particulièrement vulgaires. Bien évidemment, la justice est saisit et l’enquête est en cours. Le premier ministre (jefe de gabinete) voit dans ces menaces des tentatives d’intimidation provenant de groupuscules qui réagissent à l’ouverture du procès d’Astiz et consorts, tous des tortionnaires qui ont exercé comme officiers de la Marine.
Un article d’opinion, publié aujourd’hui dans Página/12, analyse comment, depuis le retour de la démocratie en Argentine, en décembre 1983, les défenseurs de la Junte se sont toujours exprimés sur le mode de haine, bien plus que les victimes partie civile.
Pour aller plus loin :
Lire l’article de Página/12 sur la campagne d’opinion contre Abel Posse
Lire l’article de Página/12 sur la culture de la haine
Lire l’article de Página/12 sur les menaces de mort contre la Présidente
Lire l’article de Clarín sur les menaces de mort contre la Présidente
Lire l’article de La Nación sur les menaces de mort contre la Présidente
Lire l’article de La Nación sur les réactions du couple présidentiel
(1) les centres culturels publics de la Ville de Buenos Aires ont pour autorité de tutelle le Ministère de l’Education portègne.