Le mois d'août n'était pas la meilleure époque pour profiter de l'ambiance festive du bicentenaire, qui battait son plein à la fin mai. Mais il en restait encore quelque chose...
La maison du Vice Roi Liniers, dans le rue Venezuela.
Une maison presque anonyme, que les Portègnes côtoient souvent sans même savoir de quoi il s'agit.
J'avais la chance d'habiter à à peine 100 mètres de là.
L'ancienne librería del Colegio, aujourd'hui librería de Avila, esquina Alsina y Bolivar, la plus ancienne librairie de Buenos Aires, fondée en 1785, alors que la ville a été fondée en 1580.
Les Portègnes ont donc vécu deux siècles sans pouvoir acheter un seul livre... alors que l'imprimerie occidentale est inventée vers 1450.
Magnifique temple de la culture qui mérite la visite de tous les touristes à Buenos Aires.
Le Colegio (comprenez ici lycée) qui lui a donné son nom se situe en face,
c'est le célèbre Colegio Nacional établi dans la Manzana de las Luces.
Le triste état de la Manzana de las Luces (dit, en français, le quadrilatère des Lumières, parce que les Jésuites y formèrent plusieurs décennies durant la jeunesse de la Ville, avant d'être expulsés des possessions du Roi d'Espagne).
Le bâtiment, immense, qui fut la maison provinciale des Jésuites du Río de la Plata, est aujourd'hui un centre culturel mais le tout est en bien triste état. L'église Saint Ignace est fermée pour des travaux de restauration.
Et les quatre côtés, lépreux, de la manzana (pâté de maison encerré entre quatre rues perpendiculaires généralement de 100 m de long) sont couverts d'avertissements, comme celui-ci, demandant aux passants de respecter ce lieu qui joué un grand rôle dans l'histoire du pays. Cause toujours ! Cela n'empêche pas les graffitis ici et là comme vous pouvez le constater...
La galerie (recova) du Cabildo, photographiée de nuit.
Les parois, blanchies à la chaux, ont été récemment restaurées
mais à la hauteur des jambes des passants, c'est l'horreur...
Les reflets sur les dalles polies par le temps sont naturels. Les dalles sont sèches.
L'une des opérations culturelles des fêtes du Bicentenaire :
les 25 courts-métrages pour un total de 200 minutes de cinéma,
25 pour le 25 mai 1810.
200 minutes pour autant d'années qui se sont écoulées depuis l'éviction du dernier vice roi, Baltasar de Cisneros, qui avait succédé au très populaire Jacques de Liniers (Santiago de Liniers).
Le bâtiment de l'INDEC, ce fameux institut des statistiques dont le travail est si décrié par les Argentins.
Sa façade affiche fièrement l'opération de recensement de la population en cours cette année.
Le slogan sur la banderole n'est autre que le vers final de la Marche Patriotique, qui fut adoptée comme Marche nationale par l'Assemblée le 11 mai 1813 et qui a été ensuite remplacée par ce qui est devenu l'hymne national actuel.
La Marche Patriotique et l'Hymne sont des commandes officielles et sont l'oeuvre du même binôme,
le compositeur espagnol Blas Parera et le poète romantique criollo, Vicente López y Planes
(qui a donné son nom au petit musée de la Sadaic).
A côté de l'INDEC, le PAMI, l'organisme des prestations complémentaires pour les retraités.
Lui aussi arbore la bannière bicolore et le médaillon jaune et bleu du Bicentenaire.
La Legislatura, ce parlement monocaméral de la Ville Autonome de Buenos Aires
dont je vous parle souvent.
La façade de la rue Perú,
celle qui prolonge vers le sud la rue Florida, exceptionnellement désertée :
on est dimanche, il pleut et il fait un froid de canard.
Tous les marchands de gadgets sont restés chez eux
et les gens passent à vive allure, un peu étonnés de me voir tenter de prendre cette photo.
La Casa Rosada, siège du gouvernement national, avec la Pyramide de la Place de Mai, fraîchement badigeonnée de blanc pour les fêtes. C'est autour de cette colonne, el Pyramide, que tournent tous les jeudis après-midi les Mères de la Place de Mai depuis 1977. La photo est prise le lundi 6 septembre depuis la Avenida de Mayo, côté impair, au pied du palais du Gouvernement Portègne, l'ancienne Intendencia Municipal. Je revenais d'être allée saluer une dernière fois les amis de la Academia et il y avait ces oiseaux qui tournoyaient dans le ciel immensément bleu...
Enfin, le blasphème (imbécile, il faut bien l'avouer) d'une marque de biscuits industriels, fondée il y a 50 ans. Le Darty local, Frávega, fêtait lui son centenaire mais avec beaucoup plus de subtilité (c'est dommage, je n'ai pas pensé à prendre de photos de affiches, beaucoup plus sobres et plus respectueuses du caractère politique de la fête).
L'année dernière, les publicitaires, toujours pleins de bon goût, de Jorgito, avaient inventé un autre slogan, dont je vous laisse juges : sur la photo d'un gros biscuit, fourré de dulce de leche, cette injonction : "Interdit de lécher l'affiche".
(1) Buenos Aires habillée en Bicentenaire.