jeudi 16 septembre 2010

Jorge Vidal est décédé [Actu]


Le chanteur Jorge Vidal, né le 12 août 1924, dans le quartier de Caballito, vient de s’éteindre à Buenos Aires, le 14 septembre, à l’âge de 86 ans.

Comme il avait été fait Ciudadano Ilustre de la Ciudad de Buenos Aires en 2003, sa veillée funèbre s’est déroulée dans les salons de la Legislatura dans la nuit de mardi à mercredi. Puis son corps a été porté en terre hier au cimetière de la Chacarita.

Les journaux n’en ont parlé que mercredi et aujourd’hui. Et ils restent très discrets, comme si l’artiste avait été quelque peu oublié depuis ses années de gloire.
Pourtant Jorge Vidal a été l’un des grands (et très beaux) chanteurs de l’orchestre de Osvaldo Pugliese, qui l’avait fait débuter en 1948, après quelques années passées à jouer au foot au Club de San Lorenzo, la grande équipe du quartier de Almagro, et il a enregistré avec lui en particulier trois tangos, des versions qui font référence encore aujourd’hui : Puente Alsina (1), Ventanita de Arrabal (grand succès de Carlos Gardel reconverti en succès de Pugliese) et Vieja Recova, tango emblématique de Enrique Cadícamo (sur une musique de Rodolfo Sciammarella). Après son passage dans l’orchestre de Pugliese, Jorge Vidal a fait une carrière de soliste. En 1989, il avait fondé l’Association Argentine des Chanteurs, organisation professionnelle représentative, dont il fut le président pendant une vingtaine d’années.

De temps en temps, malgré son grand âge, il lui arrivait encore de se produire ces dernières années avec le jeune guitariste Hugo Rivas, qui parle de lui avec tendresse et admiration dans l’article nécrologique que La Nación consacre au chanteur disparu sous le titre Despedida de un tanguero de alma y de profesión (Au revoir à un tanguero de cœur et de métier).

Pour aller plus loin :
La newsletter de la revue argentine El Tanguata lui rend hommage aujourd’hui avec un billet posté sur You Tube (cliquez sur le lien pour l'écouter chanter Vieja Recova, avec l’orchestre de Pugliese).

(1) Puente Alsina figure dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins (ed. du Jasmin), à la page 152. Justement parce que son interprétation m’avait frappée et touchée personnellement, ce qui me fit m’intéresser à ce morceau très ancien.