Aerolineas Argentinas est la compagnie d’aviation récemment revenue dans le giron de la République argentine après une quinzaine d’années de privatisation catastrophique tant sur le plan commercial que sur le plan social. Actuellement, l’entreprise, qui a récupéré une bonne partie de son ancienne qualité de service, je peux en témoigner pour voyager à bord de ses avions, traîne toujours avec elle le déficit abyssal qu’elle a hérité de son ancien propriétaire, le groupe de tourisme espagnol Marsans.
La Présidente Cristina Fernández de Kirchner a assisté hier à la livraison de deux des nouveaux aéronefs commandés à l’avionneur brésilien Embraer, dont je remarque qu'on voit de plus en plus les appareils sur les aéroports européens. L’un des points capitaux du rétablissement de la compagnie est en effet de renouveler sa flotte, très ancienne et dont Marsans avait laissé s’abîmer l’intérieur des cabines, laissant ainsi les voyageurs faire de longs vols dans des conditions de confort largement perfectibles (écrans hors service, appui-bras sans garniture, telle lampe désespérément éteinte ou un des WC hors d’usage).
La Présidente a profité de cette occasion festive pour faire, une fois encore, un peu de pédagogie auprès des instances syndicales de la compagnie : sous Marsans, les grèves à répétition des personnels au sol et des navigants étaient l'une des plaies d’Aerolineas au sein d’un cercle vicieux où la mauvaise gestion de Marsans entraînait du mécontentement social, ce qui provoquait des grèves qui elles-mêmes faisaient fuir les clients, dont la fuite creusait encore davantage le déficit des comptes, etc. Aujourd’hui, pour que la compagnie récupère le prestige et l’excellente réputation qui fut la sienne jusqu’au début des années 1990, au moment de sa vente à Iberia, il faut que l’ensemble du personnel fasse front solidairement avec la Direction et le Gouvernement pour récupérer un niveau optimum de service aux clients et grâce à lui, retrouver la clientèle perdue et sortir du rouge pour renouer avec la prospérité d’antan.
Je profite de cette actualité pour redire tout le bien que je pense de cette compagnie et de son personnel. Le personnel commercial au sol tout d’abord, tant au bureau de vente de Paris (pour parler de ce que je connais) qu’à l’aéroport de Madrid et de Buenos Aires. Depuis l’Europe, vous pouvez aussi partir soit de Madrid soit de Barcelone et où que vous soyez, Aerolineas est en mesure de vous proposer un pré-acheminement depuis un autre aéroport européen jusqu’à l’un ou l’autre aéroport espagnol, d’où vous embarquerez pour Buenos Aires. Et on vous établit vos deux cartes d’embarquement dès l’enregistrement de vos bagages. Ce qui transforme l’escale espagnole en une pause fort agréable, d’autant que l’aéroport de Madrid s’est spectaculairement amélioré depuis deux ans. Tout y est (enfin) admirablement bien indiqué. Certes, il y a des kilomètres de couloir à parcourir pour vous rendre de la zone Schengen où vous débarquez en provenance de France ou de Belgique, jusque dans la zone internationale, où se trouve la salle d’embarquement d’Aerolineas. Cela vous fait faire un peu d’exercice entre deux vols. Sur le parcours, toute une série de cafés, de restaurants, de snacks vous proposent des trucs vraiment bons, surtout pour de la nourriture d’aéroport, à des prix qui ne sont aussi excessifs que l'on pourrait le craindre, et dans un environnement étonnament calme, très silencieux, avec vue directe sur les très beaux et très apaisants paysages du plateau castillan sur lequel est établi l’aéroport…
Beaucoup de bien à dire aussi du personnel de cabine : aimable, souriant, amical même. J’ai moi-même pu tester leur sollicitude puisque j’ai eu un problème de santé, plus spectaculaire que grave, qui leur a donné l’occasion de déployer des trésors de savoir-faire et de service. J’ai vraiment été surprise de cet écart qui demeure entre l’image tristouille que les gens se font encore de cette compagnie et la réalité de ce qu’on vit à bord et qui fait largement passer les petites bricoles du décor qui manquent ici et là.
Sans oublier des avantages non négligeables pour les voyageurs au long cours que nous sommes : la plus importante franchise de bagages pour une ligne régulière sur cette destination, les prix parmi les moins chers, une seule escale et dans les bonnes conditions que j’ai dites (il existe des vols directs depuis les capitales européennes mais ils sont beaucoup, beaucoup plus chers, et c'est la compagnie nationale du pays qui les assurent, avec des franchises de bagage beaucoup moins généreuses) et des commerciaux qui peuvent se creuser les méninges pour vous trouver des solutions adaptées, si votre point de départ est un aéroport régional.
Actuellement sur Paris, vous pouvez trouver un stand d’Aerolineas Argentinas sur le Salon du Tourisme qui se tient toute cette semaine à la Porte de Versailles (15ème arrondissement). Vous pouvez donc vous informer directement sur place, les deux commerciales de l’agence parisienne sont là-bas pour vous rencontrer.
Ainsi donc cette année, comme presque chaque année à mon retour en France, c’était le coup de chapeau à Aerolineas Argentinas à quoi j’ajoute un salut spécial à Guillermo, le steward qui a plus particulièrement veillé sur moi au moment de l’arrivée à Buenos Aires et que le hasard a voulu que je retrouve sur le vol de retour… Un hasard qui nous a, l’un et l’autre, laissés pantois et qui m’a offert, à moi, une nouvelle opportunité de le remercier pour la qualité de son travail sur le vol aller. Nous ne nous recroiserons plus à bord d’un des avions tout neufs puisqu’il part à la retraite en mars prochain mais en attendant, ce fut une belle et riche expérience humaine !