Madre, hay una sola (une mère, on n'en a qu'une), est le titre d'un tango de Agustín Bardi (musique) et José de la Vega (paroles, letra) qui date de 1930 (impossible de l'écouter, il n'est pas dans l'audiothèque de Todo Tango !, quelle malchance...).
Et c'est le tango qui a fourni au quotidien Página/12 dans son édition d'hier. A la suite de l'entrée en vigueur de la loi sur le mariage entre époux de même sexe (matromonio igualitario, comme l'ont baptisé ses partisans en Argentine), au mois de juin dernier (voir mon article du 15 juillet 2010 à ce sujet), deux femmes viennent de se voir reconnaître la maternité du même bébé, né la semaine dernière, après la célébration de leur mariage, le 11 août, à Buenos Aires. Le bébé, un petit garçon prénommé Vicente, a été inscrit sur le livret de famille remis aux deux épouses le jour de la célébration de leurs noces...
Vicente a été inscrit au registre d'Etat Civil sous le nom patronymique de sa mère biologique, celle des deux femmes qui a accouché du bébé. Mais selon la loi, il devra porter le nom des deux femmes, puisqu'il s'agit de ses deux parents légaux. Voilà ce qui d'ici quelques décennies va compliquer singulièrement le travail des généalogistes...
Página/12, grand défenseur de cette loi, en faisait son gros titre d'hier, comme vous le voyez dans la photo de la première page.