Le Maestro Héctor Negro, qui est l'un des trois membres du Comité de Rédaction de Buenos Aires Tango y lo demás (Buenos Aires, Tango et tutti quanti, BAT pour les intimes), présentera le nouveau numéro de cette revue (le 57ème) dans la bodega (la cave, le sous-sol) du Gran Café Tortoni, sa recalada préférée (1), un véritable temple de la culture portègne. Cette bodega, qui accueille aujourd’hui des shows de tango, la plupart du temps, et voit défiler les meilleurs musiciens de la ville, jeunes et anciens, a été longtemps le siège d’un cercle d’artistes et d’intellectuels qui a profondément marqué l’histoire culturelle de Buenos Aires. On l’appelait la Peña del Tortoni, elle était animée par le peintre Quinquela Martín. Plus récemment, elle a fait office de siège pour la Academia Nacional del Tango, de sa création en 1990 jusqu’à l’acquisition épique de ses locaux actuels (juste au-dessus) en 2001.
La présentation prendra la forme d’une soirée littéraire et musicale, elle aura lieu lundi soir, le 1er décembre, à 19h30 (entrée libre et gratuite).
Une brochette de participants, plus prestigieux et talentueux les uns que les autres, seront de la fête :
Côté chant : Carlos Andreoli, qui, nous précise le Maestro, rentre tout juste d’Espagne (2), Norberto Roldán (3), Patricia Barone (4) et Caracol (Escargot) accompagné par le duo de guitares Tanguido.
Côté musique instrumentale : el Cuarteto Al Limite.
Côté poètes : Luis Alposta, Eugenio Mandrini (Héctor Negro vient de lui consacrer une entrée de son blog), Hugo Enrique Salerno, Roberto Selles (autre récent article d’Héctor Negro sur son blog), Alejandro Szwarcman (présent sur My Space, comme vous le savez déjà) et Héctor Negro (voir aussi les liens de la colonne de droite). Tous liront leurs poèmes publiés dans ce numéro... (5).
Natalio Etchegarray, le Rédacteur en chef, jouera les Monsieur Loyal de la soirée.
La revue Buenos Aires Tango y lo demás a son siège dans la rue Holmberg au n° 950, C1427CYD Buenos Aires (Argentine). Vous pouvez demander les numéros anciens en adressant un courrier à Héctor Negro. La revue paraît comme et quand elle peut. Conçue comme un bimensuel, elle n'aura publié que deux numéros cette année, le n° 56 est daté de janvier 2008.
Buenos Aires compte de nombreuses revues sur le tango. Les plus connues, à couverture en papier glacé, gratuites, celles auxquelles tous les touristes du tango ont facilement accès, sont en fait des supports de publicité pour les cours de danse, les milongas et les marchands de chaussures (et pas seulement les bons). Buenos Aires Tango y lo demás, que j’ai moi-même connue grâce à Héctor Negro, qui m’en a apporté plusieurs exemplaires quand il m’a reçue pour la première fois à Buenos Aires l’année dernière, est une revue sur la culture du tango dans toute son ampleur et sa profondeur. Elle publie les poètes mais aussi des articles d’histoire, de musicologie, de sociologie tant sur le genre que sur le contexte dans lequel il vit et se déploie.
Si vous préférez le genre feuille de chou, vous jetterez votre dévolu sur El Chamuyo, le mensuel gratuit de la Academia Nacional del Tango, imprimé sur une page A3 recto-verso (un périodique d’entrefilets). En libre service dans l’entrée de l’Academia (1er étage).
(1) recalada : expression maritime très employée à Buenos Aires pour désigner un lieu où l’on vient se ressourcer, se retrouver, faire une pause. Il n’existe pas à ma connaissance d’expression similaire en français.
(2) sur sa page My Space, cet auteur-compositeur-interprète (cantautor en portègne) se définit comme "un poeta entre la ciudad y el río" (c’est joli et ça se comprend tout seul). Il est rédacteur régulier dans cette revue.
(3) dont le dernier disque, Tangos, valses y milongas por Norberto Roldán, aux éditions Fonocal, comporte un morceau écrit par Héctor Negro (musique de José Colangelo) : Cuando somos (quand nous sommes).
(4) Vous savez déjà aller sur son site les yeux fermés : baroneygonzalez.com.ar.
(5) La majeure partie de ces écrivains, y compris Natalio Etchegarray, sont des rédacteurs réguliers de BAT, ils collaborent également à la première encyclopédie tango du net, Todo Tango, de Ricardo García Blaya et siègent, à des titres divers (Académico de numero, Cuadro Jóvenes, Cuadro de Académicos Consultos, etc.), deux étages plus haut à la Academia Nacional del Tango (là, on est sous la belle voûte du sous-sol du Tortoni, donc il faut remonter au rez-de-chaussée, sortir sur le trottoir, longer la façade sur la droite et sur deux mètres pour passer du numéro 833 au numéro 835 de la Avenida de Mayo et emprunter l’escalier qui monte à la Academia, après avoir salué le portier, qui est charmant). Tous se connaissent, se fréquentent, se croisent à tout bout de champ et partout, s’estiment et se respectent... Luis Alposta a croqué Héctor Negro pour la couverture d’une récente anthologie de ce dernier chez leur éditeur commun Corregidor (voir les liens à droite). Alejandro Szwarcman cite Eugenio Mandrini sur sa page My Space... Je ne vous énumère pas tout parce que sinon on y sera encore au réveillon....