C'est aujourd'hui l'anniversaire d'Homero Manzi, le grand poète qui n'a passé sur cette terre que 44 ans et quelques mois. Il était né le 1er novembre 1907 sur le domaine ferroviaire de Añatuya dans la province de Santiago del Estero. Il était venu vivre à Buenos Aires lorsque sa famille y avait emménagé, il avait alors 5 ans.
Poète du sud de la ville et particulièrement des quartiers de Boedo, où il vécut de son arrivée à Buenos Aires jusqu'à sa mort presque sans solution de continuité, et de Nueva Pompeya où il passa quelques années marquantes de son adolescence, en pension dans un collège aujourd'hui disparu, et scénariste, réalisateur et compositeur de cinéma où il voulut mettre en valeur les grands moments et les hautes figures de la constitution d'une identité argentine, Homero Manzi est décédé prématurément, vaincu par un cancer contre lequel il aura lutté pied à pied jusqu'au bout pendant 3 années. Il laissait un fils à peine sorti de l'adolescence, le compositeur d'un tango dont il avait écrit les paroles en 1948 peu après avoir appris le diagnostic fatal : El último organito (le dernier orgue de Barbarie). Acho Manzi est aujourd'hui l'un des administrateurs de la Sadaic, la société des auteurs et compositeurs argentins dont son père venait d'abandonner la présidence à Cátulo Castillo, lorsqu'il rendit l'âme le 3 mai 1951 dans une clinique de Buenos Aires à 8h du matin...
En ce jour où Homero Manzi aurait eu 101 ans, on peut rendre hommage au père et au fils tuot ensemble en écoutant cette version de El último organito chantée par Susana Rinaldi, l'une des meilleures interprètes actuelles de ce grand poète.