vendredi 14 novembre 2008

Noche de los Museos : Museo Mundial del Tango [à l’affiche]



La Noche de los Museos (nuit des musées) est une nocturne spéciale au cours de laquelle la quasi-totalité des 135 musées qu’on dénombre à Buenos Aires ouvriront leurs portes au public, gratuitement, le 15 novembre à partir de 19h et au moins jusqu’à minuit et pour beaucoup d’entre eux bien plus tard encore.

Le Museo Mundial del Tango n’est certes pas le plus grand des musées portègnes mais c’est l’un des plus intenses, des plus riches et des plus émouvants, disposant à la vue du public un nombre considérable d’objets et de documents qui racontent et évoquent les 130 ans d’existence du tango. Certains objets ont appartenu à Carlos Gardel, dont divers documents trouvés à côté de son corps lorsqu’on put l’extraire de l’incendie de l’avion dans la collision duquel il venait de perdre la vie d’une manière atroce, le 24 juin 1935 peu après midi. Ce musée est l’oeuvre de Gabriel Soria, journaliste et animateur audio-visuel et Vice-Président de l’Academia Nacional del Tango. Gabriel Soria est aussi le Directeur du Musée. C’est dans ce musée que se situe la salle de conférences publiques de la Academia Nacional del Tango, le célèbre Salón de los Angelitos Horacio Ferrer, qui est la dernière salle du musée et qui ne va pas désemplir de toute la nuit... De l’autre côté, la pièce symétrique, qui est aussi un lieu d’exposition, sert de loge aux artistes lorsqu’ils se produisent au Salón de los Angelitos et dans le couloir qui les dessert trône, tout seul dans une belle vitrine étincelante, l’un des bandonéons de Aníbal Troilo. Le musée occupe une bonne moitié du premier étage du siège de la Academia, situé Avenida de Mayo, au numero 833 (mais on entre en fait par l’arrière de cet ancien hôtel particulier, du côté Rivadavia, à la hauteur du 830). L’autre partie de l’étage, celle dont les fenêtres donnent sur Avenida de Mayo, est réservée à la direction, avec trois bureaux séparés par une petite salle de réunion et de répétition baptisée Rincón de los Académicos (le coin des Académiciens). Dans les étages au dessus, salles de conférences, salles de cours et de répétition, bibliothèque...

On pourra donc admirer l’exposition et écouter 5 récitals d’une heure puis 5 shows d’une demi-heure chacun. Ça nous fait un bon programme tout ça !

Dans l’ordre

A 19h : concert de La Biyuya, un quintette atypique qui sont aussi cinq très bons amis personnels. Musique originale avec compositions personnelles de Pablo Dichiera, le guitariste, et de Marina Baigorria, la chanteuse, entre autres et reprise, avec leurs propres arrangements de divers grands classiques (dont Pena Mulata de Sebastián Piana et Homero Manzi que j’aime par dessus tout). Comme toujours, vous pouvez écouter la Biyuya sur leur site (qui se trouve dans la liste des liens à droite) et sur leur page My Space.

20h : concert de Pablo Banchero, un chanteur et auteur de son propre répertoire que vous pouvez écouter sur son site : il s’ouvre sur sa Milonga del Parakultural, une célèbre tanguería de Buenos Aires qui reçoit des artistes de toute sorte. Son site bénéficie d'abord des auspices de la Academia Nacional del Tango et de la Academia Porteña del Lunfardo... et non de la célèbre pizzeria à succursales Banchero de la Boca (c'est par pure coïncidence qu'il porte le même nom et c'est ce qui vous explique la part de pizza qu'il s'envoie derrière la cravate sur la première page de son site !). Vous pouvez aussi écouter une interview de Pablo Banchero (avec la Milonga del Parakultural) sur Fractura Expuesta. C'est l'émission du 25 août dernier, n° 232 (2ème partie. Et à cheval sur la 1ère et la 2nde, vous pouvez déguster une interview du poète et compositeur Alejandro Szwarcman, de la Academia Nacional del Tango).

21h : le trio de tango La Otra Esquina

22h : un trio de guitare, bandonéon et contrebasse et un chanteur. C’est comme les Trois Mousquetaires. En fait c’est un quatuor.

23h : Tangozando. C’est le titre d’un disque de Astor Piazzolla. Ce groupe de six musiciens se produira aussi mardi prochain, au Bartolomeo Bar avec l’un des Académiciens, José María Kokubu, el Ponja del Tango (le japonais du Tango, ponja, c’est Japón en verlan). Vosu pouvez les découvrir sur leur page My Space.

A 23h30, un show de tango intitulé Al limite.

À minuit : Si yo mismo fuera ese invierno sombrío (si j’étais moi-même cet hiver tout noir).

A minuit et demi : Tanga, un show de musique populaire, donc pas exclusivement du tango. Ce show se produit à divers endroits au cours de la nuit et du week-end.

A 1h du matin : le duo Juan Trepiana (violon) et Fabián Bertero (piano) qui sont des habitués de la Academia où ils exercent aussi des fonctions pédagogiques et sont tout deux des compositeurs du tango nuevo. Vous pouvez écouter Juan Trepania sur son site.

A 1h30 : la chanteuse María José Mentana, qui fit une grande partie de sa carrière à la télévision et anime toujours des émissions de radio, consacrées au tango, accompagnée par le guitariste Ramón Maschio. Vous pouvez écouter la chanteuse sur son site. Elle vient de sortir un disque, en juillet, Por amor a Buenos Aires (je lui ai consacré en son temps un article).
Ramón Maschio est l’un des accompagnateurs fétiches de María José, longtemps connue du public sous son seul prénom, et de Patricia Andrade, pour ne citer que deux chanteuses. Il est aussi un interprète réputé de fado et parcourt souvent le Portugal et l’Europe avec cette autre musique populaire. Vous pouvez visiter le blog de Ramón Maschio et écouter sa musique sur sa page My Space.