Le violoniste Pablo Agri est le fils de cet autre violoniste de légende, Antonio Agri, musicien d’Astor Piazzolla entre autres grands maîtres et décédé il y a une dizaine d’années.
Sur une idée née d’une conversation avec la chanteuse Susana Rinaldi, la Tana, Pablo Agri vient de sortir chez Acqua Records un disque où il interprète avec La Tana et différents autres musiciens des grands standards du répertoire, de Cobián à Piazzolla : les musiciens de la génération de son père Osvaldo Berlinghieri (piano) et Leopoldo Federico (bandonéon), les pianistes de sa génération que sont Nicolás Ledesma et Cristian Zárate, des chanteurs comme Guillermo Fernández (de sa génération) ou Susana Rinaldi. Pour citer les morceaux dans l’ordre des interprètes ci-dessus : El día que me quieras (Carlos Gardel et Alfredo Le Pera), Vida mía (Osvaldo Fresedo), Fuimos (version instrumentale du tango de José Dames et Homero Manzi), Los Mareados (Juan Carlos Cobián - Enrique Cadícamo en version instrumentale), Soledad, Cuando tú no estás (tous deux signés Carlos Gardel - Alfredo Le Pera, le second en version instrumentale). Sur la boutique en ligne de Zivals, vous pouvez écouter les 30 premières secondes de chaque piste du disque.
Vous aurez aussi accès aux deux autres disques, Cuadros Tangueros avec son Sextuor (Pablo Agri Sexteto) et le premier, Agri x 2, un récital que père et fils ont enregistré très peu de temps avant la mort de Antonio Agri (malheureusement pour le moment épuisé, mais dont vous pourrez tout de même écouter le petit extrait habituel).
Il y a quelques semaines, Pablo Agri partageait la scène avec Litto Nebbia dans le cadre d’un concert avec une formation de jeunes. C’est un violoniste très délicat, doté d’une grande personnalité musicale (il le faut pour faire sa carrière et être reconnu comme il l’est aujourd’hui en étant le fils de ce père-là...). De surcroît, je sais pour avoir pu le croiser à la fête d’ouverture du 10ème Festival de Tango ce 15 août à Tango Porteño, c’est un homme très simple, très humble et comme tant d’artistes de tango, extrêmement abordable. Dire que je n’ai pas eu le temps de profiter de cette rencontre pour rapporter dans ce blog une petite contribution de sa part...
Aujourd’hui, Pablo Agri enseigne une fois par semaine à la Casa de Cultura de Almirante Brown, une ville de la banlieue portègne dont il dirige aussi l’orchestre, il joue tous les vendredis dans l’orchestre symphonique national. Il est le violon du Cuarteto Osvaldo Berlinghieri et s’apprête à partir en tournée dans la province de San Juan avec le Quinteto Daniel Binelli. Il a aussi parrainé le trio de cordes de Córdoba récemment primé, Las Rositas. Tous les trois ont été ses élèves (cf. mon article sur ce trio et son premier disque, Estaciones). Pablo Agri est programmé dans Todas Las Músicas de novembre : dimanche 23, Radio Ciudad, alias la Once Diez (Am 1110), une émission qui passera des extraits de son disque et présentera aussi une interview en direct et en public dans ses studios, installés dans le Centro Cultural San Martín, qui appartient aussi à la Ville, rue Sarmiento 1551 (entrée libre et gratuite dans la mesure des places disponibles).
A l’occasion de la sortie de A dúo Tango, Pablo Agri accorde une interview à Cristian Vitale dans les pages culturelles de Página/12 (édition de ce matin, 5 novembre 2008). Dans sa longue introduction-critique musicale, Cristian Vitale glisse que les versions de Oblivión et Kicho (Astor Piazzolla) et de Vida mía présentées ici sont à "rendre un sourd fou de jalousie".