jeudi 8 avril 2010

Quand Luis Alposta rend hommage à deux artistes de ses amis [Troesmas]

S’il y a un trait de caractère de Luis Alposta qui est connu de tous dans la communauté tanguera à Buenos Aires, c’est bien qu’il est une crème d’homme. Et c’est une réputation qu’il n’a pas volée, pas plus qu'il n'a volée celle qui lui est attribuée d'être un homme plein d’humour, avec toujours une plaisanterie en réserve, au cas où...

Il y a quelques jours, il a ainsi envoyé à toutes ces connaissances, en tout cas celles qui ont une adresse mail, deux liens vers des vidéos postées sur You Tube, sous ce titre à double détente : Grande Daniel...

Les deux vidéos montrent pour la première l’auteur-compositeur-interprète guitariste et clarinettiste Daniel Melingo en train de diriger la salle pour que les gens frappent dans leurs mains à l’intensité et au rythme voulu pour accompagner Narigón (un morceau de bravoure de son tour de chant que le public vit en pouffant de rire) et la seconde le chef d’orchestre philharmonique Daniel Baremboïm, dirigeant le public viennois pour la Marche de Radetsky au concert de Nouvel An de 2009 (cette scène traditionnelle est plus connue, sans doute, étant donné qu’elle se répète tous les ans depuis des décennies et ce quelque soit le chef chargé de diriger ce concert).

Daniel Melingo est l’un des partenaires de prédilection de Luis Alposta (et réciproquement sans doute) pour tout ce qui touche le tango. Vous n’avez qu’à retourner les derniers disques de Melingo pour vous en rendre compte : Jack The Ripper (Jack l'Eventreur), Sin enroque, Tres puntos (musique de Edmudo Rivero), Tango del Vampiro, sur Ufa ; De todo y para dos et El extraño caso sur Santa Milonga, enfin En un bondi color humo, A lo Magdalena, Se igual sur Maldito Tango...

Voici donc le lien vers cette vidéo qui rappellera de bons souvenirs à tous ceux qui ont déjà vu Daniel sur scène, pieds nus en prime. Attention : prenez votre temps, ça dure 10 minutes.

Et pour ceux que la musique des Strauss enchante aussi, voici le lien vers la Marche de Radetsky dirigé dos à l'orchestre par Baremboïm, avec la voix du commentateur argentin pour l’annoncer. Cette vidéo-là est nettement plus courte.

Capture d'écran de Noticia Buena
(le portrait de César Tiempo est de la main de Luis Alposta)

Sur sa page Internet de Mosaicos porteños, cette quinzaine, Luis Alposta vient de faire mettre en ligne le petit texte qu’il a rédigé en 1990 en souvenir de sa rencontre -à Bruxelles !- en 1971, avec le poète et dramaturge argentin César Tiempo, dont il fut un ami très proche et un compagnon à la Academia Porteña del Lunfardo. Le texte est un peu long, je ne vous en traduis que le début, que vous pouvez lire sur l’image d'illustration (ou mieux sur le site de Noticia Buena, où il figure en intégralité).

Avec ou sans César Tiempo à Bruxelles

Ce fut à la sortie de la Bibliothèque Albertine, à Bruxelles, "ville au parfum de cendre, de plumes fraîchement arrachées, de vents changeants", que j’ai fait la connaissance de César Tiempo. C’est son fils qui nous a présentés. La mitraille d’une pluie inattendue nous obligea à trouver refuge dans un café.

Je me souviens qu’il a entamé le dialogue avec une question : "Savez-vous ce que veut dire Bruxelles ?" Je lui ai dit que non et il m’a répondu : "cela vient du mot Brüoscella, qui veut dire mouillée dans les marais, un nom qui lui vient du Duc Charles de Basse Lorraine et qui n’a rien à voir avec le Maneken-Pis, ce môme de bronze qui a une diurèse continuelle depuis le 17ème siècle" (1).

D’une stature moyenne et avec un thorax de ténor, la silhouette de César Tiempo était surmontée d’une tête de taureau au sourire de faune et d'une paire d'yeux auxquels les lunettes conféraient un regard magique et circulaire. Sa voix, pausée et assurée, était grave et chaude. Son talent et son sens de l’humour inépuisables...
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Le reste est à lire et à savourer sur Noticia Buena. Tout en bas de la page, vous n’aurez qu’à cliquer sur le lien pour entendre la voix de César Tiempo lui-même. Et depuis la rentrée de mars, le nouveau site de Noticia Buena vous permet désormais d’accéder aux archives des textes déjà parus, en cliquant dans l’encadrement sur la phrase Volver para elegir otro Mosaico.

Cet été, j’avais traduit un poème de Tiempo, que le portail de la Ville de Buenos Aires avait publié pour lui rendre hommage. Vous pouvez vous y reporter en cliquant sur ce lien vers mon article du 24 octobre 2009 ou sur le nom du poète dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

Vous connaissez par ailleurs désormais les astuces de navigation au milieu des 1260 articles déjà parus : le bloc Pour chercher vous permet d’accéder à des articles ayant en commun avec celui-ci quelques thèmes que j’ai moi-même définis. Vous pouvez aussi en sortir grâce aux raccourcis qui sont rangés par ordre croissant de spécilisation dans la partie haute de la Colonne de droite, en dessous des rubriques Agenda de Barrio de Tango et Par chez nous.

Dans la partie médiane de la Colonne de droite, vous trouverez des informations de fonds (fiches historiques, données de géographie humaine et trousse lexicale).

Dans la partie inférieure, se trouvent l’ensemble des liens vers des sites externes, dont depuis aujourd’hui un lien vers le blog de Carlos Bevilacqua, Melografías, sur l’actualité de la musique populaire argentine en général.

Et en haut à gauche, vous disposez d'un petit moteur de recherche interne.

(1) Luis Alposta est médecin. Ne l’oublions pas. Poète mais aussi médecin.