Aujourd'hui, à 18h30 (heure locale), Horacio García, président de la Fundación El Libro, inaugure le Salon du Livre de Buenos Aires placé cette année bien entendu sous la devise : "Fêter avec des livres 200 ans d'histoires". Parmi les artistes qui participeront à l'inauguration, deux auteurs-compositeurs-interprétes, Victor Heredia, qui a aussi publié trois romans, et Teresa Parodi, qui est aussi la Directrice du Centre ECuNHi, à Palermo, le centre culturel de l'Association Madres de Plaza de Mayo qui accueille demain soir un concert en hommage à Eladia Blazquez (lire mon article d'avant-hier à ce sujet).
Cette année, le Salon du Livre de Buenos Aires se veut très politique et remuant. Il y aura, comme l'année dernière, pléthore de tables-rondes, conférences, rencontres entre auteurs et public, concerts. C'est une vraie fête qui démarre au Predio de La Rural, dans le quartier de Palermo, et qui durera jusqu'au 10 mai.
Dans le Pavillon Bleu, qui est le pavillon officiel du gouvernement argentin, tenu par le Secrétariat d'Etat à la Culture, de Jorge Coscia (1) , on rendra hommage à toute une ribambelle de très grands hommes et femmes de lettres argentins : José Hernández, l'auteur immortel de El Gaucho Martín Fierro et de El Regreso de Martín Fierro, Juan Gelman, un poète qui milita dans les rangs communistes et travaille aujourd'hui à la rédaction de Página/12, Horacio Quiroga, Arturo Jauretche, un des très grands penseurs de l'identité argentine dans les années 1930 à 1950 et homme politique enraciné dans le mouvement radical né dans les années 1890, Roberto Arlt, un dramaturge inclassifiable et provocateur, Héctor Oesterheld, Leopoldo Marechal, Alejandra Pizarnik, Julio Cortázar, romancier indocile né à Buenos Aires et mort à Paris, Rodolfo Walsh, Homero Manzi, l'auteur de Barrio de Tango, Sur, Malena, Milonga Sentimental, pour n'en citer que quatre, Roberto Fontanarrosa, un écrivain et dessinateur originaire de Rosario, grand champion de l'humour argentin, Raúl Scalabrini Ortiz, autre grand penseur de l'identité argentine au 20ème siècle, Haroldo Conti, Oliverio Girondo, Enrique Santos Discépolo, le comédien et poète libertaire converti sur le tard au péronisme et qui a écrit Cambalache, Confesión, Yira yira, Victoria et Cafetín de Buenos Aires (2), José Luis Borges, l'esprit universel qu'il n'est plus nécessaire nulle part au monde de présenter, y Raúl González Tuñón, autre grand poète et grand intellectuel communiste qui a profondément marqué les créateurs du tango de son temps (le milieu du XXe siècle).
Bref, d'ici au 10 mai, j'aurai sans aucun doute plusieurs occasions de vous parler de ce grand rendez-vous de la culture à Buenos Aires. Vous le retrouvez dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, sous le mot-clé FL et grâce au raccourci Ferial del Libro dans la rubrique Grands rendez-vous du tango, dans la partie haute de la Colonne de droite.
Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 paru ce matin.
(1) sur l'arrivée de Jorge Coscia à ce poste gouvernemental, lire mon article du 8 juillet 2009
(2) la plupart des titres que j'ai cité pour Homero Manzi et Enrique Santos Discépolo sont disponibles en version bilingue dans Barrio de Tango, le livre (Ed. du Jasmin). Cafetín de Buenos Aires est pour le moment lisible en version bilingue, traduit par mes soins, sur le site de Gisela Passi et Rodrigo Rufino, sur leur page Ecouter (lire mon article du 20 mars sur cette nouvelle triade de letras avec texte original et traduction al francés).