Ce lundi 19 avril, à 19h30, entrée libre et gratuite, le Plenario de la Academia Nacional del Tango sera consacré à Paris : le Paris mythique du tango.
Le tango rituel sera Soledad, de Carlos Gardel et Alfredo Le Pera (1), chanté par Gardel, bien entendu !
La conférence sera à la charge de Néstor Luis Cordero, correspond académique à Paris. Je vous avais rendu compte de sa précédente intervention, l’année dernière, lorsqu’il avait disserté au Salón de los Angelitos Horacio Ferrer sur le Paris de Gardel (lire mon article du 4 avril 2009).
Le maître de cérémonie de la soirée sera Eduardo Rubén Bernal. Exceptionnellement, aucune partie artistique n'est annoncée à ce Plenario. C'est peut-être pour cela que le titre de la soirée est une citation de Soledad : "Es un fantasma que crea mi ilusión". C'est un des plus beaux vers de ce tango magnifique et il est une partie artistique à lui tout seul...
Allez ! On se l’écoute grâce à Todo Tango, comme toujours, et dans l’interprétation de Carlos Gardel, qui la chante dans un film long métrage, tourné à New-York en 1934 : El tango de Broadway, où il joue le rôle d’un séducteur impénitent qui se laisse finalement capturer dans les filets de l’amour sincère pour une jeune fille honnête. Dans le film, Gardel chante ce tango dans un moment dramatique du scénario, où il ne sait pas si la jeune fille reviendra ou non vers lui. L’action ne se passe pas à Paris mais bien à New-York et si le vers a été choisi pour être mis en exergue de cette soirée, c’est bien parce qu’en effet, le Paris du tango, à l’inverse de la Buenos Aires du tango, est bien éloigné de la réalité que vécurent de nombreux Argentins en France dans les années 20 et 30. Le Paris du tango est un Paris idéalisé, une espèce de ville de rêve où tout est plus beau qu’ailleurs, un Paris qui est le fruit d’une rêverie exotique...
(1) Soledad est un des chefs-d’oeuvre qu’ils ont signés tous les deux dans ces trois années que dura leur collaboration, entre 1932 (grâce à une rencontre organisée par la Paramount aux studios cinématographique de Joinville, à côté de Paris, où Carlos Gardel tournait une espèce de film à sketches qui était surtout un prétexte à interventions chantées et exotiques) et 1935, lorsqu’ils trouvèrent la mort ensemble, sur l’aérodrome de Medellín. Du fait de ce caractère de classique que l’histoire a donné à ce morceau, il fait partie des 231 tangos que j’ai traduits en français dans mon anthologie bilingue, que je présenterai le lundi 3 mai 2010, à 19h30, à la Maison de l’Argentine à Paris. Lire à ce sujet mon article du 8 mars 2010 sur la table des matières de l’anthologie (Barrio de Tango, aux Editions du Jasmin, parution fin avril 2010).
Parmi les letras que j'ai traduites et qui ont trait au sujet de ce Plenario : Araca París, de Ramón Collazo et Carlos Lenzi (deux auteurs de la Troupe de los Atenienses, un groupe de carnaval de Montevideo dans les années 30), Anclao en París de Guillermo Barbieri et Enrique Cadícamo, La que murió en París de Enrique Maciel et Héctor Pedro Blomberg, Noches de Montmartre de Manuel Pizzaro et Carlos Lenzi. Mais le sujet essentiel de Barrio de Tango, c'est le lien indéfectible qui lie le tango et la ville de Buenos Aires.
Parmi les letras que j'ai traduites et qui ont trait au sujet de ce Plenario : Araca París, de Ramón Collazo et Carlos Lenzi (deux auteurs de la Troupe de los Atenienses, un groupe de carnaval de Montevideo dans les années 30), Anclao en París de Guillermo Barbieri et Enrique Cadícamo, La que murió en París de Enrique Maciel et Héctor Pedro Blomberg, Noches de Montmartre de Manuel Pizzaro et Carlos Lenzi. Mais le sujet essentiel de Barrio de Tango, c'est le lien indéfectible qui lie le tango et la ville de Buenos Aires.