Affiche officielle ADN Tango
Le principe de diffusion est simple : transmission en direct sur le site le jeudi à 19h (heure de Buenos Aires) et mise en ligne simultanée de l’émission, en continu, pendant toute la semaine. A écouter en streaming, sans possibilité de téléchargement sur disque dur.
Le principe de l’émission est tout aussi simple : une conversation à bâtons rompus entre l’animateur (conductor), Claudio Tagini, et son invité(e), avec, pour illustration musicale, plusieurs tangos issus des disques de l’invité(e) ou de prises en public (en vivo) lors de tel ou tel concert.
En l’occurrence, après-demain, Claudio recevra le prix Hugo del Carril 2004, qui est aussi le chanteur attitré de l’orchestre Vale Tango, avec lequel il est venu déjà en France et a fait plusieurs tournées à l’étranger comme il l’a fait aussi avec le danseur classique Julio Bocca qu’il a accompagné sur sa tournée mondiale d’adieu en 2006-2007. Avec sa voix très chaude, très enveloppée, Esteban Riera est un aussi interprète délicat et fin des tangos du Maestro Raúl Garello, dont il a été plusieurs fois l’invité, notamment au défunt Club del Vino (un tanguería de Palermo qui a fermé en 2007).
Le 18 avril, à 00h30, il était à la Esquina Homero Manzi, à San Juan y Boedo, dans la trasnoche (1) de ce Bar Notable (2) du quartier de Boedo. En février, il était le chanteur du spectacle Mis tardes con Gardel, du Museo Casa Carlos Gardel (voir mon article à ce sujet).
Esteban Riera a deux disques disponibles actuellement :
Soy cantor, chez EPSA, album qui tire son nom d’un tango écrit par Raimundo Rosales et composé par Marcelo Saraceni (voir mes articles sur Raimundo Rosales). Le disque présente 13 morceaux, principalement des classiques : Cuando tallan los recuerdos, En esta tarde gris, Uno, El día que me quieras, Siga el corso, Volver, Como dos extraños... et deux morceaux contemporains assez peu enregistrés, Soy cantor déjà cité (dont c’est probablement le seul enregistrement commercial pour l’heure) et Qué flor para mi truco de Raúl Garello et Horacio Ferrer (et non pas Celestino Ferrer, comme l’écrit par erreur la boutique en ligne de Zivals, Tangostore, sur laquelle vous pouvez facilement vous procurer les deux disques cités ici).
Tal vez sera su voz tire, lui, son titre d’un très beau tango de Lucio Demare et Homero Manzi, dont le titre originel est Tal vez sera mi alcohol (peut-être est-ce mon ivresse). L’autre titre (Tal vez sera su voz) est le fruit de la censure de 1944-1949 qui a tenté d’éradiquer l’emploi du lunfardo et les allusions aux vices et autres mots dont souffrait la société portègne des années 30 et 40 : adultère, amours hors mariage et amours vénales, suicide, ivresse, cabaret, grève... (Voir Les grandes dates du Tango, dans la rubrique des Petites chronologies, en partie centrale de la Colonne de droite du présent blog). Cet album contient lui aussi 13 morceaux, dont des standards comme Toda mi vida, Pasional (que créa Osvaldo Pugliese en 1951, ce qui vaut aujourd’hui encore ce statut de classique à ce très beau tango qui raconte une histoire d’amour partagé, épanoui et torride), Después et Torrente. Et vous regarderez bien le dernier morceau... Il s’appelle Al filo del otoño... Et c’est un tango de Claudio Tagini et Oscar Barrios.
Parce que Claudio Tagini n’est pas seulement l’excellent intervieweur que vous découvrirez en écoutant ADN Tango (ou que vous avez déjà découvert si vous êtes déjà tombé sur un article sur son émission dans les colonnes de ce blog). C’est aussi un artiste du tango, qui écrit et qui compose... comme son "viejo" (3), Armando Tagini. Et c’est un promoteur du tango qui travaille beaucoup auprès des enfants pour donner au genre la place qui lui revient, contre les vents et les marées des gros circuits commerciaux qui se débarrasseraient bien volontiers de ce genre trop riche, trop évolutif, trop inclassable, trop idiosyncratique (voir à ce sujet mon article sur la soirée d’aujourd’hui au CCC) : sa place de genre national, sa place d’expression privilégiée et parachevée de l’identité culturelle argentine, rioplatense, portègne...
En savoir plus :
Visiter la page My Space de Esteban Riera
Visiter le site de Esteban Riera (attention : il y a bien longtemps que le chanteur a cessé de maintenir son site sans toutefois le détruire. Le site est très beau, mais pas du tout à jour).
Ecouter ADN Tango sur le site de Radio Sentidos (reportez-vous à la Colonne de droite, rubrique Ecouter, dans la partie inférieure).
A noter que la fille de Claudio Tagini (famille d’artistes et de tangueros, que celle-là), la chanteuse Vanina Tagini, tourne actuellement en Europe, essentiellement en Allemagne, avec le bandonéoniste Gabriel Merlino (lire mon article - voir aussi, en ce moment, mai 2009, la vignette sur Vanina et Gabriel dans la rubrique Par chez nous, en haut de la Colonne de droite).
Par chez nous est une rubrique qui évolue en fonction de l’actualité et présente aux lecteurs de Barrio de Tango ce qui se passe en temps réel dans l’Europe francophone en quelques images et ce, quelque soit l’article par lequel ils arrivent sur ce blog.
(1) trasnoche : intraduisible. L’équivalent le plus proche en français serait nuit blanche.
(2) Bar Notable : distinction officielle attribuée par la Ville de Buenos Aires à une cinquantaine d’établissements pour le rôle qu’ils ont joué et qu’ils continuent de jouer dans la vie artistique, culturelle et intellectuelle de la capitale argentine.
(3) el viejo, la vieja, los viejos : en lunfardo, c’est le père, la mère, les parents. Et c’est une expression respectueuse, qui ne sous-entend aucune mésentente, aucune discordance, aucune prise de distance, même pas par fausse pudeur, entre enfants et parents. Carlos Gardel, dont le respect et l’amour qu’il portait à sa maman sont légendaires, l’appelait publiquement "mi vieja" ou "mi viejita". Au micro de ADN Tango, Claudio parle fréquemment de "su viejo" (nombra a su viejo, comme on dit à Buenos Aires). J’ai entendu le Maesto Acho Manzi me parler de "mi viejo" (Homero Manzi, ni plus ni moins) et reçu un jour un mail d’un ami, dont la mère venait de décéder t qui évoquait le souvenir chéri de "mi vieja". Alors que notre vieux, notre vieille et nos vieux, en argot parisien, restent des expressions très ambiguës, passablement dépourvues de tendresse et de respect et que personne d’entre nous ne s’aviserait d’utiliser en présence de l’un ou l’autre de ses parents.
C’est une excellente valeur montante du tango-canción qui sera ce jeudi au micro de Claudio Tagini, dans l’émission ADN Tango, sur les ondes ou, plutôt (mejor dicho), sur le site de Radio Sentidos, une radio culturelle qui ne diffuse que par Internet.
Le principe de diffusion est simple : transmission en direct sur le site le jeudi à 19h (heure de Buenos Aires) et mise en ligne simultanée de l’émission, en continu, pendant toute la semaine. A écouter en streaming, sans possibilité de téléchargement sur disque dur.
Le principe de l’émission est tout aussi simple : une conversation à bâtons rompus entre l’animateur (conductor), Claudio Tagini, et son invité(e), avec, pour illustration musicale, plusieurs tangos issus des disques de l’invité(e) ou de prises en public (en vivo) lors de tel ou tel concert.
En l’occurrence, après-demain, Claudio recevra le prix Hugo del Carril 2004, qui est aussi le chanteur attitré de l’orchestre Vale Tango, avec lequel il est venu déjà en France et a fait plusieurs tournées à l’étranger comme il l’a fait aussi avec le danseur classique Julio Bocca qu’il a accompagné sur sa tournée mondiale d’adieu en 2006-2007. Avec sa voix très chaude, très enveloppée, Esteban Riera est un aussi interprète délicat et fin des tangos du Maestro Raúl Garello, dont il a été plusieurs fois l’invité, notamment au défunt Club del Vino (un tanguería de Palermo qui a fermé en 2007).
Le 18 avril, à 00h30, il était à la Esquina Homero Manzi, à San Juan y Boedo, dans la trasnoche (1) de ce Bar Notable (2) du quartier de Boedo. En février, il était le chanteur du spectacle Mis tardes con Gardel, du Museo Casa Carlos Gardel (voir mon article à ce sujet).
Esteban Riera a deux disques disponibles actuellement :
Soy cantor, chez EPSA, album qui tire son nom d’un tango écrit par Raimundo Rosales et composé par Marcelo Saraceni (voir mes articles sur Raimundo Rosales). Le disque présente 13 morceaux, principalement des classiques : Cuando tallan los recuerdos, En esta tarde gris, Uno, El día que me quieras, Siga el corso, Volver, Como dos extraños... et deux morceaux contemporains assez peu enregistrés, Soy cantor déjà cité (dont c’est probablement le seul enregistrement commercial pour l’heure) et Qué flor para mi truco de Raúl Garello et Horacio Ferrer (et non pas Celestino Ferrer, comme l’écrit par erreur la boutique en ligne de Zivals, Tangostore, sur laquelle vous pouvez facilement vous procurer les deux disques cités ici).
Tal vez sera su voz tire, lui, son titre d’un très beau tango de Lucio Demare et Homero Manzi, dont le titre originel est Tal vez sera mi alcohol (peut-être est-ce mon ivresse). L’autre titre (Tal vez sera su voz) est le fruit de la censure de 1944-1949 qui a tenté d’éradiquer l’emploi du lunfardo et les allusions aux vices et autres mots dont souffrait la société portègne des années 30 et 40 : adultère, amours hors mariage et amours vénales, suicide, ivresse, cabaret, grève... (Voir Les grandes dates du Tango, dans la rubrique des Petites chronologies, en partie centrale de la Colonne de droite du présent blog). Cet album contient lui aussi 13 morceaux, dont des standards comme Toda mi vida, Pasional (que créa Osvaldo Pugliese en 1951, ce qui vaut aujourd’hui encore ce statut de classique à ce très beau tango qui raconte une histoire d’amour partagé, épanoui et torride), Después et Torrente. Et vous regarderez bien le dernier morceau... Il s’appelle Al filo del otoño... Et c’est un tango de Claudio Tagini et Oscar Barrios.
Parce que Claudio Tagini n’est pas seulement l’excellent intervieweur que vous découvrirez en écoutant ADN Tango (ou que vous avez déjà découvert si vous êtes déjà tombé sur un article sur son émission dans les colonnes de ce blog). C’est aussi un artiste du tango, qui écrit et qui compose... comme son "viejo" (3), Armando Tagini. Et c’est un promoteur du tango qui travaille beaucoup auprès des enfants pour donner au genre la place qui lui revient, contre les vents et les marées des gros circuits commerciaux qui se débarrasseraient bien volontiers de ce genre trop riche, trop évolutif, trop inclassable, trop idiosyncratique (voir à ce sujet mon article sur la soirée d’aujourd’hui au CCC) : sa place de genre national, sa place d’expression privilégiée et parachevée de l’identité culturelle argentine, rioplatense, portègne...
En savoir plus :
Visiter la page My Space de Esteban Riera
Visiter le site de Esteban Riera (attention : il y a bien longtemps que le chanteur a cessé de maintenir son site sans toutefois le détruire. Le site est très beau, mais pas du tout à jour).
Ecouter ADN Tango sur le site de Radio Sentidos (reportez-vous à la Colonne de droite, rubrique Ecouter, dans la partie inférieure).
A noter que la fille de Claudio Tagini (famille d’artistes et de tangueros, que celle-là), la chanteuse Vanina Tagini, tourne actuellement en Europe, essentiellement en Allemagne, avec le bandonéoniste Gabriel Merlino (lire mon article - voir aussi, en ce moment, mai 2009, la vignette sur Vanina et Gabriel dans la rubrique Par chez nous, en haut de la Colonne de droite).
Par chez nous est une rubrique qui évolue en fonction de l’actualité et présente aux lecteurs de Barrio de Tango ce qui se passe en temps réel dans l’Europe francophone en quelques images et ce, quelque soit l’article par lequel ils arrivent sur ce blog.
(1) trasnoche : intraduisible. L’équivalent le plus proche en français serait nuit blanche.
(2) Bar Notable : distinction officielle attribuée par la Ville de Buenos Aires à une cinquantaine d’établissements pour le rôle qu’ils ont joué et qu’ils continuent de jouer dans la vie artistique, culturelle et intellectuelle de la capitale argentine.
(3) el viejo, la vieja, los viejos : en lunfardo, c’est le père, la mère, les parents. Et c’est une expression respectueuse, qui ne sous-entend aucune mésentente, aucune discordance, aucune prise de distance, même pas par fausse pudeur, entre enfants et parents. Carlos Gardel, dont le respect et l’amour qu’il portait à sa maman sont légendaires, l’appelait publiquement "mi vieja" ou "mi viejita". Au micro de ADN Tango, Claudio parle fréquemment de "su viejo" (nombra a su viejo, comme on dit à Buenos Aires). J’ai entendu le Maesto Acho Manzi me parler de "mi viejo" (Homero Manzi, ni plus ni moins) et reçu un jour un mail d’un ami, dont la mère venait de décéder t qui évoquait le souvenir chéri de "mi vieja". Alors que notre vieux, notre vieille et nos vieux, en argot parisien, restent des expressions très ambiguës, passablement dépourvues de tendresse et de respect et que personne d’entre nous ne s’aviserait d’utiliser en présence de l’un ou l’autre de ses parents.