mercredi 20 mai 2009

Une première : Litto Nebbia en France [ici]

Pochette d'un disque de 1992

L’auteur-compositeur-interprète Litto Nebbia se produira en France en septembre prochain. Ce sera la première fois qu’il chantera dans ce pays.

Litto Nebbia réalise tous les ans une tournée d’été en Espagne.

En Europe non hispanophone, il a déjà chanté en Allemagne, en Moldavie, aux Pays-Bas et en Russie.
En Amérique, il a chanté aux Etats-Unis et au Canada, ainsi que dans de nombreux pays latins, Brésil compris.
En France, jamais encore.

Cette année, il passera comme d’habitude plusieurs semaines en Espagne et fera deux crochets, l’un pour aller jouer à Londres, où il est invité par un jeune groupe de rock avec lequel il s’est déjà produit en Argentine en septembre dernier, et l’autre pour la France, avec une première étape bretonne suivie d’une étape parisienne.

Litto Nebbia sera à Ploërmel le 11 septembre 2009 et à Paris le 17 et 18 septembre.
Il se peut qu’une date supplémentaire vienne enrichir bientôt ce séjour dans l’Hexagone.

Les responsables des deux associations organisatrices et la rédactrice de ce blog sont en effet en train de mettre au point les derniers détails (les horaires, les tarifs, les modalités de réservation -ça c’est pour le public- et les outils de promotion -ça c’est notre travail à nous).

Donc, comme on dit dans les feuilletons radiophoniques (si tant est que cela existe encore), "restez à l’écoute". Car dès que tout ça est calé, un nouvel article de Barrio de Tango vous donnera, à vous ses lecteurs assidus ou occasionnels, le parcours complet de cette tournée européenne automnale avec toutes les informations pratique habituelles pour que vous puissiez profiter de cette occasion qui est faite pour vous...

Les uns, les Sud-Américains vivant en France, allez enfin voir et entendre votre star en chair et en os, ici, dans votre pays d’adoption ou d’exil...
Café La Perla del Once - Balvanera - Buenos Aires

Les autres, francophones ou non, Français ou quelque que soit votre nationalité, qui ne connaissez pas encore cet artiste immensément apprécié sur tout le continent latino-américain, vous découvrirez le chanteur qui a inventé, à l’âge de 17 ans, le rock à texte d’expression hispanique : ce 45 tours s’appelait La Balsa (le radeau), du nom de sa chanson principale dont la légende (déjà ? déjà !) veut qu’elle ait été composée dans une confitería de Balvanera, la Perla del Once, dont la façade s’orne de différentes plaques commémoratives comme je vous en ai parfois montré au sujet du tango mais jamais encore au sujet du rock (voir l’article de Wikipedia en espagnol dont ces photos, de Pepe Robles, sont tirées).
Bar La Perla del Once

La Balsa, c’était en 1965. Depuis, Litto Nebbia n’a jamais cessé de renverser toutes les barrières de genres pour chanter, composer et écrire tout ce qui lui plaît sans jamais rien céder à la pression économique : rock, tango, jazz, folklore, blues, musique de film... Lui-même d’ailleurs déteste se voir classer dans une catégorie ou une autre : il ne fait ni du tango, ni du rock, ni du jazz, ni du folklore, ni des bandes-son. Litto Nebbia fait tout simplement de la musique.

Ces jours-ci, Litto Nebbia termine une tournée aux Etats-Unis (il donnait 6 concerts à Miami et une poignée d’autres à New York et à Washington). Il rentre à Buenos Aires où il se produira les 21 et 28 mai dans une salle du quartier de la Recoleta. Pour ces deux concerts, il a invité une chanteuse et un guitariste bien connus des lecteurs de Barrio de Tango : Mariel Martínez et Alejandro Picciano, qui avaient ouvert, en novembre dernier, sur la suggestion de Litto Nebbia lui-même, l’Agenda de Barrio de Tango dont il vient maintenant lui-même assurer, à Paris, la toute première suite. (Lire l’article sur la tournée argentine de Mariel et Alejandro).

Les lecteurs habitués de Barrio de Tango ont déjà plusieurs fois rencontré cet artiste dans les colonnes de ce blog.

A l’occasion d’une sortie de disques, par exemple ce Horacio Salgan - Ubaldo de Lío último concierto en vivo, dont j’ai parlé récemment (un album Melopea, le label fondé par Litto Nebbia en 1988, lorsqu’il s’est mis à son compte pour se libérer des interminables tracasseries des majors). Article sous ce lien. Ou cet autre, Homenaje a Woody Allen, dont le morceau-titre a été, lundi dernier, le tango rituel du Plenario de la Academia Nacional del Tango, dont Litto Nebbia, entre nous soit dit, est membre de plein droit (Académico Titular). Article sous ce lien.

A l’occasion d’une interview. Dans Página/12, pour ne pas chercher plus loin. Comme dans une édition d’avril dernier où il annonçait précisément cette tournée qu’il achève aux Etats-Unis. Article sous ce lien.

A l’occasion des fêtes de fin d’année pour lesquelles il avait créé une carte de voeux pas vraiment sérieuse que je vous laisse découvrir sous ce lien.

En août 2008, j’ai vu Litto Nebbia au studio de Melopea dans le quartier de Villa Urquiza, à Buenos Aires. Quelques jours avant, je parlais de ce rendez-vous avec l’un de mes amis, qui m’a dit cette phrase que je ne suis pas prête d’oublier : "Ah, ¡Litto Nebbia! ¿Sabés que él es un prócer de la música argentina?" Et après un silence dont l’intense émotion m’a surprise, il a ajouté : "¡El tipo nos salvó al Polaco! Él nos salvó al Polaco..."
"Ah Litto Nebbia... Alors lui, tu sais, c’est un vrai prince de la musique argentine ! Ce mec nous a sauvé El Polaco ! C’est lui qui nous a sauvé El Polaco..." (1)

Alors, en attendant Litto, le mieux, si vous ne le connaissez pas encore, c’est de placer cette page dans vos favoris. Comme cela, vous pourrez y venir facilement et souvent pour cliquer sur l’un ou l’autre des liens Youtube ci-dessous.

Ces clips présentent Litto Nebbia dans différents morceaux de sa composition ou d’autres auteurs, à différentes époques de sa carrière, seul ou avec ses groupes ou avec d’autres artistes éminents d’Argentine...


Sólo se trata de vivir -il s’agit seulement de vivre (de et par Litto Nebbia)
Sólo se trata de vivir (chanté par Mercedes Sosa, accompagnée au piano par Litto Nebbia)
La gente que no sabe lo que quiere - les gens qui ne savent pas ce qu’ils veulent (de et par Litto Nebbia)
Cuando te veas crecer - quand tu te verras grandir (de et par Litto Nebbia)
Viento dile a la lluvia - Le vent, dis-le donc à la pluie.... (de et par Litto Nebbia sur un montage amateur)
Como dos extraños, un grand classique du tango, de Aníbal Troilo et José María Contursi, par Litto Nebbia (qui signe l’arrangement et l’orchestration)
La Balsa (le radeau) dans un clip de 2007, avec cet autre grand du rock argentin qu’est Fito Paez et le groupe de Litto Nebbia, Los Gatos, brièvement reconstitué pour le 40ème anniversaire de leur fondation (Los Gatos, c’est son deuxième groupe, à la toute fin des années 60)
Un autre clip de 2007, au cours de ces mêmes retrouvailles organisées par Litto Nebbia : La chica del paraguas (la fille au parapluie), un tube de Los Gatos.
Le groupe, éphémère, a laissé dans l’histoire de la musique argentine et dans la mémoire de gens une trace si puissante qu’elle ferait facilement croire qu’il a duré au moins dix ans. En fait à peine 2.
No importa la razón - qu’importe le pourquoi ! (de et par Litto Nebbia)
Vamos negro -Allons-y, l’ami (de et par Litto Nebbia) la veine rock-folk dans un clip de 1972
Blues Nocturno, une vidéo Melopea tournée en 2006 (Litto Nebbia avec son groupe La Luz).


Un grand merci aux services culturels de l’Ambassade d’Argentine à Paris qui ont toujours réservé le meilleur accueil à tous mes appels téléphoniques, même au milieu d’un agenda très chargé, alors que vient tout juste de s’achever à Paris le Salon du Livre de l’Amérique Latine (du 14 au 17 mai à la Cité internationale des Arts).



Pour aller plus loin :
Dans la Colonne de droite, dans la rubrique Vecinos del Barrio, Litto Nebbia dispose bien sûr d’un raccourci à son nom, qui vous conduit à tous les articles le concernant dans ce blog.
Dans la rubrique Les grandes avenues, vous trouverez sous l’intitulé Disques & Livres tous les articles sur les disques Melopea (vous pouvez aussi cliquer sur le mot-clé Melopea dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en haut de l’article, sous le titre).
D’ici quelques jours ou quelques semaines, le site Web de Melopea va réouvrir ses portes, en version trilingue espagnol, anglais, français. Barrio de Tango saluera bien sûr cette ouverture. (Le lien avec la maison de disques se trouve dans la rubrique Les commerçants del Barrio, Colonne de droite, partie basse, celle qui est réservée aux liens externes).
D’ici là, si le style de Litto Nebbia vous plaît, Zivals (dans la même rubrique de la Colonne de droite) dispose d’un grand choix de CD et DVD issus de sa très ample discographie (une centaine d’albums en soliste en un peu plus de 40 ans de carrière).



(1) El Polaco, c’est Roberto Goyeneche, dont Litto Nebbia a produit les derniers disques alors que le chanteur était déjà bien malade. Sa voix avait perdu sa puissance et s’était éraillée mais aucune de ses qualités d’interprétation et d’émotion n’avait disparu. Litto Nebbia a été le seul à croire que El Polaco n’était pas un homme fini. Les disques de Roberto Goyeneche qui figurent au catalogue de Melopea sont sans doute parmi les documents de ce chanteur les plus émouvants du marché. Attendez la réouverture du site de Melopea et vous allez voir ce que vous allez voir.
Walter, este artículo, te lo dedico a vos que me dijiste esta frase en tu departamento donde conoci a Alorsa y a otros...