mardi 19 mai 2009

L’adieu au poète à Montevideo [Actu]


A Montevideo, la foule se presse pour saluer la dépouille du Maestro Mario Benedetti.

Le Président de la République, Tabaré Vázquez, a été l’un des premiers à rendre hommage au poète disparu, dont le corps repose depuis la matinée de lundi en grand apparat, dans une chapelle ardente installée dans l’immense Salle des Pas Perdus du Parlement uruguayen, selon le protocole des obsèques nationales.

Tabaré Vázquez (les cheveux blancs au centre)


Des deux côtés du Río de la Plata, la presse poursuit ses éditions spéciales, ses hommages, ses cahiers de photos-souvenirs.

En Espagne, dans l’ancienne métropole où les livres de Mario Benedetti se trouvent facilement, même dans des FNAC de province, l’Université d’Alicante vient de publier un message de condoléances au peuple uruguayen et elle ne doit pas être la seule dans la Péninsule... Le quotidien madrilène El País salue, quant à lui, la naissance de la Fondation Mario Benedetti, qui sera alimentée par les droits de deux livres du poète par volonté expresse de celui-ci.



A lire aussi le site de Página/12, qui a réunit, dans ses colonnes, aujourd’hui comme hier, plusieurs poètes dont Juan Guelman, lui-même grand poète argentin et membre de la rédaction permanente du quotidien.


Le dessinateur Miguel Rep aussi s’est associé à l’hommage : c’est son personnage de père de famille barbu et baba cool qui salue Benedetti au cours d’une de ces invraisemblables séances de psychanalyse qui agrémentent, semaine après semaine, le bas de la page d’accueil du site.

Ces six cases auraient sûrement touché Mario Benedetti.







Les poètes... Ah, les poètes !
Ils écrivent de belles choses pour que chacun puisse améliorer sa vie.
Et nous nous servons de leurs morts pour prendre en main nos petites choses à nous. C’est pour nous qu’ils les écrivent.
Si seulement j’avais pu me servir de poèmes à eux pour avoir des amours dorés sur tranche... J’ai tant de reconnaissance pour eux.
....
Merci Mario Benedetti. Tu as été mon Cyrano de Bergerac uruguayen
.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Sachant d’ailleurs que sa mort ne laisserait personne indifférent, le poète avait lui-même pris les devants et donné aux journalistes cette consigne pleine d’humour : "Quand je mourrai, n’oubliez pas mon stylo." Mais comme l’a dit Tabaré Vázquez : "Un homme comme Mario ne meurt jamais". Et il n’y a ni ode ni article ni entrefilet pour son stylo...

Ce matin à 10h (heure de Montevideo), Mario Benedetti a été inhumé dans le Panthéon national, au Cimetière central de Montevideo, un mausolée officiel réservé aux grandes gloires de l’Uruguay.

Aller plus loin :
El País (Uruguay) du 19 mai 2009, l'édition complète
Clarín (Argentine) du 18 mai 2009
Página/12 (Argentine) du 19 mai 2009
El País (Madrid), du 19 mai 2009