mercredi 21 avril 2010

Verdict à La Haye : l'Uruguay est condamné mais Botnia est maintenue [Actu]

La papeterie de tous les conflits, photographiée par l'Agence EFE, lundi soir

C'est un conflit fluvio-frontalier de plus de 5 années entre l'Argentine et l'Uruguay qui vient de trouver une fin au tribunal international de La Haye :
l'Uruguay a violé le traité bilatéral, qui confie à la conciliation entre les deux pays la gestion de la rivière Uruguay et de ses rives, en laissant installer sur la rive orientale (la sienne) une papeterie de cellulose, qu'on appelle toujours Botnia, du nom de son premier propriétaire (une société industrielle finlandaise qui s'est désormais retirée de l'affaire) et avoir fait construire le port fluvial qui alimente l'usine, sans consultation préalable des autorités argetines, mais la pollution du fleuve, dénoncée par l'Argentine, n'étant pas prouvée, il n'y a pas lieu d'interdire l'activité industrielle de cette immense infrastructure, située à proximité des grandes forêts dont elle tire le bois qui lui sert de matière première.

Il faut toujours un point de discorde entre l'Argentine et l'Uruguay. Celui-ci a duré très longtemps, a suscité beaucoup de manifestations des écologistes argentins, avec blocages innombrables du pont international qui relie les deux pays à la hauteur de Gualeguaychú, face à Botnia.

L'Uruguay est un cours d'eau immense, qui fait à cette latitude, plusieurs kilomètres de large. Il conflue avec le Paraná un tout petit peu au nord de Buenos Aires et forme alors le Río de la Plata, qui n'est autre que l'estuaire commun à une multitude de cours d'eau, dont aussi le Riachuelo et le Luján, le fleuve le plus large du monde. Toute pollution qui affecterait l'Uruguay est donc d'une grande gravité pour l'ensemble de cette énorme région agricole et très fertile.

Il y a quelques semaines, à l'occasion des prises de contacts qui ont suivi l'entrée en fonction du Président Pepe Mujica à Montevideo, les deux pays avaient annoncé qu'ils accepteraient le verdict de La Haye, quel qu'il soit.

La lecture de l'arrêt de la Cour a duré 3 heures hier après-midi et a fait couler ce matin des ríos de tinta (des océans d'encre, dirions-nous en français). Bien entendu, le ton est différent selon que vous lisez la presse argentine ou la presse uruguayenne.
Je vous laisse juges...

Pour l'Argentine :
Lire l'article de Página/12
Lire l'article de Clarín
Lire l'article de La Nación
Lire l'article de Crítica de la Argentina
Pour l'Uruguay :
Lire l'article de El País sur le contenu de l'arrêt de La Haye
Lire l'article de El País sur la réaction du ministre des Affaires étrangères uruguayen
Lire l'article de El País sur la chronologie du contentieux
Lire l'article de La República sur le contenu de l'arrêt de La Haye
Lire l'article de La República sur l'analyse du verdict