vendredi 5 septembre 2008

Les locaux de l’étape (1) [actu]


Pendant mon séjour à Buenos Aires, je n’ai rien dit du Mundial de Tango qui s’est tenu du 24 août au 1er septembre car je n’ai assisté à aucune des manifestations pourtant nombreuses de ce championnat. La compétition ne m’intéresse guère et dans aucun domaine. Et en ce qui concerne le tango, c’est l’angle d’approche le plus éloigné de ma propre expérience, le plus opposé à ma propre pratique de la danse. Donc, quand mon amie Chantal m’a proposée de me faire bénéficier d’une place pour assister aux demi-finales de tango-salón le vendredi 29, j’ai dit oui mais sous réserve de n’avoir pas mieux à faire en cette dernière journée dans la capitale argentine, la Capital de la República del Tango comme dit la radio publique la 2x4. Et j’ai eu mieux à faire (vous me voyez repousser une invitation de Luis Alposta pour aller assister à une compétition de tango ?)


Ceci dit, les résultats sont tombés en début de semaine et ils sont les suivants :

En catégorie tango escenario, le couple gagnant est un couple de la Province de Buenos Aires, elle de Lanús, lui de Claypole, Melody Celatti et José Fernández, respectivement 19 et 22 ans. Il y a tout à parier qu’ils signeront très bientôt, si ce n’est déjà fait, de jolis contrats dans l’un ou l’autre des cena-shows de Buenos Aires qui accueillent toute l’année tous les touristes friands de ces spectacles éblouissants, tout en paillettes, jusqu’au clinquant et où l’on exige des danseurs une technique sans faille.

En catégorie tango-salón, c’est à dire le tango de tout le monde, celui que tout un chacun peut danser dans une milonga, les champions sont portègnes et s’appellent Cristina Sosa et Daniel Nacucchio, 25 et 29 ans respectivement.

Il n’en va tous les ans comme cela. Il arrive que les champions ne soient pas argentins. Mais tout est une question de statistiques : il y a plus de probabilité de trouver d’excellents danseurs dans un pays dont c’est la danse nationale plutôt que dans le monde entier, où les pratiquants sont à chaque fois une petite minorité. C’est comme les arts martiaux au niveau mondial, la densité de très bons pratiquants est plus grande en Asie qu’ailleurs dans le monde. Or Daniel et Cristina étaient déjà arrivés premiers dans les catégories tango et milonga du championnat métropolitain (entendez de Buenos Aires et sa région) qui s’est tenu du 29 mai au 6 juillet sur une trentaine de milongas à travers toute la ville de Buenos Aires...

En marge du Mundial comme du Festival qui l’a précédé, il y avait pas mal de cours de tango, la plupart gratuits, et des démonstrations en pagaille, notamment à Harrods, le grand centre névralgique de la quinzaine, dans la rue Florida. La Escuela Argentina de Tango a même fait un séminaire intensif d’une semaine à l’intention des professionnels du tango, danseurs de scène et enseignants du monde entier, avec la participation de la quasi-totalité de ses professeurs...

A admirer sur You Tube : la prestation de deux grands danseurs de tango-salón, pleins d’émotion et d’authenticité, malgré les années, Gloria y Eduardo, en exhibition lors de la finale Tango Salón du Mundial le 30 août dernier.

A lire l'article de Pagina/12 du 3 septembre 2008 sur la victoire en tango escenario.



(1) le local de l’étape : turno típicamente galo para hablar de un competitor en bici oriundo de la ciudad que está cruzando la Vuelta a Francia (le Tour de France). Se ha hecho sinonimo de ganador en su país.