La programmation des 50 concerts officiels qui auront pour décor le réseau des Bars historiques de Buenos Aires, connus là-bas sous l’appellation de Bares Notables, sous la responsabilité de la Comisión de Protección y Promoción de Cafés, Bares, Billares y Confiterías Notables de la Ciudad de BsAs, dite CBN pour faire court, se déterminera sur appel à candidatures dont le déroulé est tout ce qu’il y a de plus sérieux.
Les musiciens intéressés devaient télécharger et imprimer les documents relatifs à l’organisation du concours et à son règlement sur le site Internet de la ville de Buenos Aires entre le 8 et le 19 septembre (aucun autre moyen de se les procurer : ça fait faire des économies d’encre et de papier à la ville et évite de distribuer inutilement des documents à des gens qui n’ont pas le profil recherché). Du 6 au 10 octobre, de 11h à 17h, les inscriptions proprement dites auront lieu à la Casa de la Cultura, avenida de Mayo 575, au bureau 309 (3ème étage), dans ce qui fut le siège social du quotidien La Prensa et qui est devenu le Ministère de la Culture de la Ville de Buenos Aires. Les candidats doivent se présenter en personne avec un dossier comportant les formulaires d’inscription renseignés, un CV, un CD d’au moins 6 titres exécutés par eux-mêmes, les éventuels articles de presse qui mentionnent leur travail, la photocopie d’un document d’identité et un justificatif de domicile, un numéro de téléphone et, dans toute la mesure du possible, une adresse email (99,99% des artistes à Buenos Aires possèdent une adresse email et même souvent deux, c’est plus prudent ! même quand ils n’ont pas d’ordinateur : les locutorios, c’est pas fait pour les chiens !)
Pour se présenter à ce casting, il faut être un musicien professionnel confirmé(ce n’est pas une mise à l’étrier de jeunes amateurs, même talentueux, on n’est pas à la Star Ac’), être majeur et n’avoir encore jamais été présenté dans le cadre de la programmation artistique organisée par la CBN. En fait, les artistes doués, dès lors qu’ils ont participé à ce programme, peuvent démarcher seuls avec un peu plus de facilité les bars historiques et obtenir, si leur talent le leur permet, de s’y produire dans le cadre des soirées ou matinées organisés par l’établissement lui-même qui a la maîtrise de sa propre saison. Tous les genres musicaux et toutes les formations, du duo au quintette, sont admis à concourir (le musicien solitaire ne peut toutefois donc pas se présenter). Le jury se prononcera sans faire acception de genre (autrement dit, il n’y a pas de politique de quotas réservés qui au tango, qui à la musique classique, qui au rock, qui au jazz...)
Le jury, de huit membres, est composé pour l’essentiel de personnalités ayant quelque autorité dans le monde de la musique. Ainsi en est-il du Maestro Juan Carlos Cuacci, co-directeur de la Orquesta de Tango de la Ciudad de Buenos Aires (aux côtés des Maestros Raúl Garello et Néstor Marconi) comme du Chango Farias Gómez (le Moufflet Farias Gómez), qui fut Directeur National de la Musique de 1989 à 1991 et est l’un des grands musiciens du folklore argentin, ce qu’on appelle aussi la música nativa et qui rassemble sous un même intitulé les différentes traditions musicales régionales de l’intérieur du pays. Sur son site, le cher homme brouille coquettement les cartes pour cacher son âge mais comme sa carrière a débuté en 1960, vous vous doutez bien que son surnom va finir un jour ou l’autre par être un brin usurpé... (1)
Cette année, c’est le 5ème concours ouvert pour cette programmation des bars historiques. Les 50 concerts proposés par les Bares Notables font partie de la Programación Cultural annuelle de la Ville, dont fait aussi partie le cycle Todas las Músicas. Pour connaître la liste des Bares Notables, vous pouvez cliquer sur ce lien.
(1) dans un spectacle parodique (Les conférences du professeur Rantanplan) que je n’ai pas pu voir en direct mais dont Walter Alegre m’a montré une vidéo, un soir, lors d’une soirée entre amis chez lui, le Centro Cultural de la Cooperación (Ciudad del Tango) s’était gentiment payé sa tête en habillant l’acteur censé jouer son rôle en culottes courtes, avec le micro tenu en main comme une sucette et une voix de pré-adolescent bêbête au timbre suraigu... L’ensemble de la fausse conférence, au ton pédant et au contenu savamment crétin, était à mourir de rire !