Allez, un petit coup de vrai bon vieux tango des familles pour compenser la déferlante médiatique qui nous submerge depuis la première de Tanguera au Châtelet à Paris, cette comédie musicale aussi clinquante que son affiche et que les Portègnes ne connaissent ni d’Eve ni d’Adam mais qui a fait à Buenos Aires, prétend-on, un triomphe pendant 18 mois... auprès des touristes et des Tours Operators uniquement.
Certes Piazzolla Edición Crítica, c’est aussi de la grosse artillerie. Mais ça n’en est pas moins de la vraie qualité et ça fait du bien à l’âme, comme on dit en portègne...
Le musicologue Diego Fischerman fait en effet rééditer en CD très abordables toute la collection des enregistrements qu'Astor Piazzolla a effectués sous les labels RCA Víctor et Columbia, prestigieuses maisons de disques argentines qui ont eu en leur temps les plus beaux catalogues dans les années 20, 30, 40, 50... Aujourd’hui la mondialisation des capitaux les a fait engloutir par d’autres super-compagnies. De nouvelles maisons, indépendantes, ont pris le relais pour défendre et promouvoir le vrai tango d’aujourd’hui : Melopea Discos qui fêtera à la fin de l’année ses 20 ans et Pichuco Records en sont de bons exemples...
Les 14 albums réédités par Sony BGM s’accompagnent d’un gros travail de restitution des informations d’origine, notamment sur la composition des différents groupes que Piazzolla a animés et dirigés entre 1955, année de son retour au tango après une fâcherie de 5 ou 6 ans où il vivait surtout de musique de cinéma et se cherchait dans la musique classique, et sa mort, à Buenos Aires, le 4 juillet 1992. Ces disques sont disponibles chez de petits disquaires dans nos villes et auprès de divers grands réseaux pan-européens, dont celui de la FNAC, l’un des vendeurs en ligne qui écorche le moins les titres des morceaux (sous format CD en magasin ou en ligne ou en téléchargement légal) et bien sûr chez Zivals à Buenos Aires (une solution d’achat en ligne très intéressante pour se procurer des disques introuvables sous nos latitudes, comme ceux dont je vous présenterai demain dans Les disques qu’on m’a offerts, en même temps que des CD qui ont conquis le monde comme ceux de Piazzolla, le tout pour un délai d’acheminement d’environ 3 semaines pour les pays en façade atlantique, un petit peu plus dès qu’on s’éloigne de la côte océane).
A lire l’article de Télérama du 8 septembre 2007 sur cette collection qui ne comptait encore que 11 volumes. Même si le papier n’est pas exempt de légères approximations (il ne s’agit pas que du seul quintette comme une des premières phrases pourraient le faire croire), ça fait du bien de se plonger dans la qualité Télérama, son ouverture sur le monde, sa curiosité qui lui permet de dénicher les trucs dont personne ne parle jamais... Télérama, quoi !