Les deux capitales du Río de la Plata ont prévu de fêter avec ferveur la déclaration du tango comme Patrimoine de l’Humanité, hier, par l’UNESCO, à Abou Dhabi...
Ce soir, il y aura à Montevideo, sur l’esplanade du Palais Municipal (l’hôtel de ville), toute une série de spectacles avec les Argentins du Dúo Fain-Mantega et le quatuor El Chamuyo, à partir de 18h30.
Demain, toujours à Montevideo, à 19h30, au même endroit, concert de la Orquesta Filarmónica de Montevideo, intitulé Galas de Tango -Gran Milonga callejera (grande milonga dans la rue).
L’accès est gratuit.
L’accès est gratuit.
A Buenos Aires, il est prévu une Gran Milonga Abierta esquina San Juan y Boedo (devant la Esquina Homero Manzi), en pleine rue et à ciel ouvert ce samedi et ce dimanche. Ce sont les Cantores de Típica, Rubén Cané, Osvaldo Ribo, Lalo Martel, Juan Carlos Godoy et Alberto Podestá, qui ouvriront la fête en reprenant le spectacle qui leur avait valu un succès d’anthologie pendant le Festival de Buenos Aires, au Teatro Avenida. Ils seront accompagnés par la orquesta típica (c’est la moindre des choses) du Maestro José Ogiviecki, le tout monté par Gabriel Soria et Cecilia Orrillo, les initiateurs de ce retour sur scène. A 19h45, les champions du monde du Tango Salón, Hiroshi et Kyoko Yamao, feront une démonstration qui sera suivie dès 20h par la Gran Milonga avec orchestre. Vale Tango, Ariel Ardit et Esteban Riera sont attendus pendant la milonga.
Le lendemain à 19h, c'est Rubén Rada qui créera le tango qu'il a composé pour l'occasion. A 19h15, on attend Susana Rinaldi et la Orquesta de Tango de la Ciudad de Buenos Aires (l'annonce officielle ne précise pas qui sera le chef pour l'occasion). A 20h15, les champions du monde de Tango Escenario de cette année, Jonathan Spitel et Betsabé Flores, feront une exhibition avant le début de la Gran Milonga, accompagnée par la Orquesta de Tango de la Ciudad...
La nouvelle d’hier n’a donc pas vraiment pris les Argentins et les Uruguayens par surprise. En août, tout le monde me parlait de cette déclaration comme d’une chose acquise. Hernán Lombardi, le ministre de la culture portègne, a fait le déplacement d’Abou Dhabi et c’est de là-bas qu’il a lui-même lancé un communiqué triomphal dont le contenu semble avoir couru dans la capitale argentine comme une traînée de poudre...
Le quotidien Clarín annonce pour demain la parution d’un supplément spécial tango, avec dessins de son dessinateur vedette, l’Uruguayen Hermengildo Sabát.
Quel contraste avec l’indifférence qui règne en France sur les trois déclarations d’hier (tapisserie d’Aubusson, le Mayola réunionais et l’art de la charpente à la française), avec l’indifférence des Belges et même, plus étroitement, des Flamands, devant la déclaration de la Procession du Saint Sang à Brugges ! Il est vrai que nous sommes affrontés à différents faits divers particulièrement ignobles et à des scandales dans notre vie publique qui accaparent la presse écrite et audiovisuelle... Les Espagnols, qui ont bénéficié de deux déclarations, l’une pour le Silbo Gomero (l’art de siffler tel qu’il est pratiqué sur l’île de Gomera, dans les Canaries) et les tribunaux des irrigants à Murcie et à Valence (une justice de paix orale séculaire), sont eux aussi assez peu enthousiastes...