La Fondation Konrad Adenauer vient de publier son Indice annuel de Développement Démocratique en Amérique Latine (IDD en acronyme espagnol). Cette année, l’Uruguay arrive en 3ème position, derrière le Chili et le Costa-Rica (1). L’Argentine arrive à la 6ème place. Par rapport à l’année dernière, elle garde la même place dans le classement mais améliore sa note globale, bien que le rapport souligne une faiblesse caractérisée en matière de qualité institutionnelle et d’efficacité politique, un domaine dans lequel l’Argentine ne devance que le Venezuela et la Bolivie (2).
En 2002, juste après la faillite de son système financier et bancaire, (3) l’Argentine se plaçait au 8ème rang de l’IDD. Elle était arrivée au 5ème rang en 2007 et en 2008, elle a régressé au 6ème rang auquel elle se maintient cette année.
En revanche, le développement démocratique du Chili, du Costa Rica et de l’Uruguay est considéré comme très élevé par l’indice, avec des notes globales et respectives de 10,000 pour le Chili, 9,696 pour le Costa Rica et 9,262 pour l’Uruguay. La note suivante va au Panamá et chute à 7,191. A titre de comparaison, l’Argentine obtient 5,852.
A titre de comparaison toujours, la Bolivie arrive en fin de liste (18ème rang) avec une note de 2,593. Elle est précédée par le Guatemala, avec une note de 3,284. Le Venezuela d’Hugo Chavez obtient 3,591 points (14ème place) et la Colombie d’Álvaro Uribe obtient 4,063 points (9ème place). Le Mexique, qui est le seul pays d’Amérique Latine situé dans l’hémisphère nord et le plus proche des Etats-Unis sur le plan géo-stratégique, arrive à la 5ème place, avec 6,490 points. Quant au Brésil de Lula Da Silva, il obtient la 8ème place avec 4,514 points.
En résumé, c’est plutôt un résultat moyen pour le gouvernement péroniste des époux Kirchner qui viennent de se succéder à la tête de l’Etat argentin et un résultat plus qu’honorable pour le Président sortant d’Uruguay, Tabaré Vazquez, dont le successeur doit être élu dans une douzaine de jours, le dimanche 26 octobre.
Dans cette élection présidentielle toute proche, trois candidats majeurs sont en lice : José Mujica, pour le rassemblement de la gauche dit Frente Amplio (voir mon article récent sur une polémique qu’il a déclenchée en recevant, à Montevideo, un journaliste argentin de La Nación), et deux candidats de droite, Luis Alberto Lacalle pour le Partido Nacional et Pedro Bordaberry, pour le Partido Colorado (4). Il y a aussi un candidat pour le Partido Independiente, Pablo Mieres, et un autre pour la Asamblea Popular, Raúl Rodríguez Leles Da Silva, mais eu égard aux traditions électorales de l’Uruguay, leurs chances d’être élus sont infinitésimales. A côté du Président de la République, les Uruguayens sont appelés à élire aussi 30 Sénateurs et 99 Députés, dans le cadre constitutionnel du renouvellement régulier des deux chambres législatives.
Pour aller plus loin :
Consulter le site de l’IDD sur le portail en espagnol de la Fondation Konrad Adenauer
Lire l’article de Clarín de ce jour
(1) Le Costa Rica est un pays désarmé depuis le 1er décembre 1948. Il est placé sous la protection militaire des Etats-Unis en cas d’attaque étrangère. Depuis 1948, il a donc consacré une bonne partie de son budget et de ses capacités humaines à son développement intérieur, social, éducatif, sanitaire, ce qui lui donne un avantage certain en matière de développement démocratique sur les autres pays du continent.
(2) Dans Barrio de Tango, j’ai abordé à plusieurs reprises les questions qui touchent l’administration de la justice et l’égalité des citoyens face à leurs droits sociaux en Argentine et on peut, rien qu’en jetant ces quelques coups d’oeil sur des faits concrets, voir combien les choses sont compliquées, pour ne pas dire alambiquées, combien en Argentine sur ces deux plans-là par exemple la règle semblait bien être "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?" Se reporter notamment à mes articles des rubriques Economie et Justice et Droits de l’homme, dans la section Quelques rubriques thématiques, dans la Colonne de droite (partie supérieure).
(3) Cette faillite a été scellée en décembre 2001, avec ce que les Argentins appellent le Corralito (l’enfermement, le coinçage), en fait le décret de bancarisation obligatoire de toute l’économie.
(4) Pedro Bordaberry est le fils d’un des anciens dictateurs qui se sont succédés à la tête de l’Uruguay pendant la guerre froide. Il revendique l’action politique de son père.
(2) Dans Barrio de Tango, j’ai abordé à plusieurs reprises les questions qui touchent l’administration de la justice et l’égalité des citoyens face à leurs droits sociaux en Argentine et on peut, rien qu’en jetant ces quelques coups d’oeil sur des faits concrets, voir combien les choses sont compliquées, pour ne pas dire alambiquées, combien en Argentine sur ces deux plans-là par exemple la règle semblait bien être "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?" Se reporter notamment à mes articles des rubriques Economie et Justice et Droits de l’homme, dans la section Quelques rubriques thématiques, dans la Colonne de droite (partie supérieure).
(3) Cette faillite a été scellée en décembre 2001, avec ce que les Argentins appellent le Corralito (l’enfermement, le coinçage), en fait le décret de bancarisation obligatoire de toute l’économie.
(4) Pedro Bordaberry est le fils d’un des anciens dictateurs qui se sont succédés à la tête de l’Uruguay pendant la guerre froide. Il revendique l’action politique de son père.