A Buenos Aires, on a appris avec consternation l’hospitalisation de Mercedes Sosa, une immense artiste du folklore argentin. La grande chanteuse se trouve depuis une dizaine de jours dans un établissement du quartier de Palermo, dans le nord de Buenos Aires, où elle est soignée pour des problèmes rénaux et pulmonaires. Dans la journée d’hier, elle a été placée en soins intensifs et sous respirateur artificiel. Les médecins sont réservés sur l’évolution de son état de santé.
Mercedes Sosa a déjà été hospitalisée il y a environ 6 mois pour une pneumonie. Depuis de nombreuses années, elle accumule les soucis de santé de manière assez visible. Le 10 décembre 2007, pendant la fête populaire qui célébrait l’entrée en fonction de la Présidente Cristina Fernández de Kirchner sur la Plaza de Mayo, Mercedes Sosa avait participé au spectacle mais pendant toute sa durée, elle était demeurée assise, y compris quand la nouvelle Présidente était montée la rejoindre sur le podium... En 2008, elle a participé, en studio, aux enregistrements du nouveau disque de la chanteuse japonaise Anna Saeki, son premier disque de folklore argentin.
En 40 ans de carrière, cette artiste doublée d’une militante communiste qui dut s’exiler pendant la Dictature militaire, a sorti 40 disques, dont un certain nombre porte le sigle du label Melopea. Une très grande de la culture populaire de l’intérieur de l’Argentine. Au point que son hospitalisation fait aussi l’objet d’entrefilets dans la presse uruguayenne, à l’heure même où cette presse fait tout son possible pour profiter de l’inscription simultanée du tango et du candombe au Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité pour revendiquer les deux genres au nom de l’Uruguay (attitude habituellement exclusive en matière d’identité culturelle de la petite république orientale pour laquelle toutes les occasions semblent bonnes pour tenter de damner le pion au grand voisin argentin).
Pour aller plus loin :
Lire l’article de La Nación (Argentine)
Lire l’entrefilet de Clarín (Argentine)
Lire l’article de El Observador (Uruguay)
Lire (en français) l’article paru aujourd’hui sur le site de Libération (qui traduit son surnom, La Negra, par la Négresse, terme français raciste et méprisant qui méconnaît tout à fait le caractère chaleureux, affectueux et respectueux du terme argentine.... et le physique de la dame, qui a un visage aux traits plus indiens que noirs et si les Argentins avaient voulu souligner son physique, il est probable qu’ils l’auraient plus facilement surnommée La China. Il faudrait donc plutôt traduire par La chérie, La belle, La grande ou La petite, du moment que vous y mettez le ton affectueux requis).