vendredi 23 octobre 2009

Bon anniversaire, Palermo ! [Coutumes]

Affiche officielle de la journée


Demain, c’est la fête du quartier de Palermo, l’un des berceaux, dit-on, du tango argentin, grâce à des personnalités comme Evaristo Carriego, un des premiers poètes qui ait parlé de la vie quotidienne du peuple des faubourgs et qui a inspiré les plus grands poètes du tango comme Pascual Contursi, Celedonio Flores et Homero Manzi, pour ne citer que ceux-là, et des lieux mythiques comme le Café de Hansen (dont on a retrouvé des vestiges au début de cet été, voir mon article du 27 décembre à ce sujet) ou le restaurant-cabaret El Armenonville qui vit se produire Carlos Gardel, Juan Carlos Cobián, Eduardo Arolas, Agustín Bardi, et tant d’autres à qui l’on doit la paternité du genre...
Palermo est aussi le quartier de l’écrivain, poète et esprit universel que fut Jorge Luis Borges, qui y a passé une bonne partie de son enfance, et de l’écrivain et militant de gauche que fut Julio Cortázar, qui y vécut une longue partie des années qu’il n’a pas passées en exil (1).

Le Gouvernement de la Ville de Buenos Aires organise demain, à l’occasion de cette fête, toute une journée printanière et écologique (car sans voiture) d’activités culturelles, sportives et sociales, à partir de 10 h du matin et jusqu’au soir. La plupart des institutions installés à Palermo seront mises à contribution : le Centro Cultural Coreano, le Club de Amigos, le centre des expositions de La Rural, le Planetario (centre culturel sur l’astronomie), le célèbre zoo de Buenos Aires y la Junta de Estudios Históricos de Palermo (le cercle des études historiques de Palermo, il y a peu de quartiers qui n’ait pas le sien).

Le programme est riche (et parfois contestable), jugez-en un peu :

à 10 heures, une exposition de photos sur l’histoire de Palermo sur les grilles du Jardin Botanique (à la haute de Avenida Santa Fé, au numéro 3900),
à 14h, un spectacle pour les enfants au Planetarium (situé esquina Sarmiento et Belisario Roldán),
à 15h un spectacle-rencontre-conférence autour des anecdotes du quartier de Palermo, dans le Patio Andaluz de la Roseraie du Parque del 3 de Febrero,
à 16h, différentes démonstrations sportives dont du Taekwondo et du slalom en patins à roulettes,
à 18h, le groupe Nuripe viendra donner un concert de percussions coréennes,
et à 20h (et pour ça, les Portègnes auraient sans doute pu s’en passer), un hommage démentiel et mégalomane à une machine à vendre des disques, le défunt Michaël Jackson, sous forme d’une rencontre avec un lien en direct et en multiplex avec 300 villes à travers le monde pour danser tous ensemble sur Thriller.
Franchement, quelques jours après l’inscription du tango au patrimoine de l’humanité, n’y avait-il rien de mieux à faire pour célébrer un quartier aussi imprégné d’histoire locale et d’histoire tout court que Palermo ?

(1) C’est en hommage à son roman le plus important qu’il y aura dans l’après-midi toute une activité offerte sous forme de jeux de marelles géantes. Pour le coup, c’est culturel comme proposition. Julio Cortázar est en effet l’auteur d’un merveilleux roman où il mêle Paris, la ville où il s’était réfugié et où il est décédé en 1982, et Buenos Aires où il a vécu (mais il était né à Bruxelles, de parents diplomates) et qui porte ce titre : Marelle (Rayuela).