Pepe Libertella était un grand bandonéoniste, c’était aussi un compositeur et un arrangeur. Il fut l’un des fondateurs du Sexteto Mayor, ces six musiciens qui quittèrent soudain la Orquesta Típica Osvaldo Pugliese en 1968 pour fonder un groupe plus petit qui s’est construit depuis une glorieuse réputation. C’était l’époque où les grands orchestres finissaient de disparaître tous les uns derrière les autres au profit de petits groupes, évolution induite par la disparition des cabarets à la fin des années 50 et l’importance croissante de la télévision, dont les plateaux (et les petits écrans) valorisaient mieux les formations réduites.
Pepe Libertella est décédé d’un arrêt cardiaque à Paris, le 8 décembre 2004, sur une tournée au cours de laquelle il participait à Tango Pasión, grand spectacle, avec musiciens, danseurs, costumes et mise en scène.
Ce sont ses fils qui ont rassemblé de multiples prises restées inexploitées par leur père pour composer un album double composé de 2 CD, l’un intitulé Tango íntimo et l’autre Tango orquestal, sous le titre global de Colección Pepe Libertella inédito, sous le label Típica.
Ces deux disques comportent de nombreuses joyitas (petits joyaux, comme disent les Portègnes) : enregistrements avec orchestre réalisés avec le grand chanteur Edmundo Rivero, duo bandonéon-guitare avec Roberto Grela, solos de bandonéon mais également enregistrements effectués lors de deux tournées au Japon en 1978 et 1979 et dans lesquels Libertella et son orchestre interprètent de la musique traditionnelle nippone en arrangements de tango.
Pour aller plus loin : lire la critique discographique de Karina Micheletto dans Página/12 du mercredi 21 octobre 2009.