La grippe A fait beaucoup causer en Argentine et c’est normal : la maladie, bien qu’elle ressemble beaucoup, avec ses symptômes plutôt bénins, à la grippe saisonnière, semble très contagieuse. A ce jour, il y a 733 cas avérés dans tout le pays (sur une population de 40 millions de personnes, dont un quart vit dans le Gran Buenos Aires : pour l’instant, alors que l’automne va faire place à l’hiver, on ne peut donc pas parler d’épidémie du siècle). La majorité des cas est diagnostiquée chez les jeunes et en milieu collectif : l’école. A ce jour, 48 établissements scolaires sont fermés temporairement pour éviter la propagation du virus aux camarades des enfants affectés. En Argentine, la classe de l’enfant ou des enfants grippés est fermée pour 14 jours. En France, on vient de voir à Toulouse que l’établissement scolaire atteint (10 collégiens malades) avait été fermé pour 3 jours (de lundi à mercredi). Dans l’un et l’autre pays, dans l’hémisphère sud comme dans l’hémisphère nord, les malades se rétablissent bien et plutôt vite.
Sur ces 733 cas avérés en Argentine depuis l’apparition de la maladie en avril dernier, 4 personnes se trouvaient ce matin hospitalisées en soins intensifs.
Un nourrisson, une petite fille née avant terme il y a trois mois, a succombé au virus hier dans un hôpital du Gran Buenos Aires, selon l’annonce que la Ministre de la Santé a faite officiellement en conférence de presse. Ce bébé, né avec un petit poids, souffrait, comme la plupart des prématurés, de problèmes pulmonaires et respiratoires sévères. On sait bien que dans ce cas, la moindre infection virale ou bactérienne peut être fatale.
C’était tôt ce matin le seul décès provoqué par la maladie en Argentine. Mais dans la journée, le décès d’un jeune homme de 28 ans a été à nouveau annoncé par le Ministre de la Santé de la Province de Buenos Aires, Claudio Zin. Un jeune homme en état de santé fragile, puisqu’il avait un système immunitaire défaillant après une greffe de moelle osseuse il y a 9 ans. Le jeune homme est décédé dans un hôpital de La Plata. Il était l’un des 4 patients placés en soins intensifs.
Dans l’ensemble du monde, la grippe A semble, pour le moment, ni plus ni moins dangereuse que la grippe saisonnière, laquelle, on l’ignore trop souvent, fait elle-même des morts tous les ans, le plus souvent par effet secondaire (infection virale sur un organisme déjà fragilisé par d’autres problèmes de santé).
Le Gouvernement argentin envisage le cas échéant d’adapter ses procédures sanitaires pour soulager son système de santé, surencombré par des demandes de patients paniqués mais nullement grippés (ni de grippe A ni de grippe saisonnière). Le Ministre de l’Education nationale, Juan Carlos Tedesco, a annoncé ce matin que désormais une classe ne serait fermée que si deux élèves étaient malades et non plus seulement un seul. Il faut, dit-il, prendre le problème au sérieux mais ne pas dramatiser. On s’orienterait par ailleurs vers la suppression du test viral systématique comme on le fait aujourd’hui (1) et vers la prescription de soins adaptés, en fonction des symptômes, de leur nature et de leur gravité. Ce qui pourrait avoir sur la population des effets opposés : calmer l’inquiétude chez ceux qui font confiance au Gouvernement et renforcer la psychose chez les autres, plus méfiants vis à vis de tout ce qui est politique (et Dieu sait si les Argentins peuvent avoir mauvaise opinion de leur gouvernement, quel qu’il soit, surtout les plus âgés, qui ont connu et souffert des 50 ans de situation politique exécrable que le pays a subie entre 1930 et 1983). De plus, on se trouve à la fin d’une campagne électorale acharnée : les Argentins votent dimanche 28 juin pour renouveler leurs deux chambres fédérales (et à Buenos Aires, on renouvelle aussi en prime la moitié de la Legislatura). Dans cette campagne, les coups volent de plus en plus bas...
En savoir plus :
Lire l’article de Clarín édition du 14 juin
Lire l’article de Página/12, édition du 15 juin
Lire l’article de Clarín sur la mort du bébé prématuré (édition de ce jour) et l’article sur les nouveaux critères de fermeture de classe.
Lire l’article de Página/12 sur la mort du bébé et la situation générale.
Lire l’article de Clarín sur le décès intervenu à La Plata.
(1) Les tests systématiques engorgent les laboratoires et coûtent très cher à la collectivité dans un pays où le secteur hospitalier public est gratuit pour les patients. Et comme la médecine de ville est réputée très chère, les Argentins ont tendance à s’adresser très facilement à l’hôpital. Le Gouvernement vient d’annoncer qu’il budgétait la somme de 60 millions de pesos ($) pour faire face à la maladie (achat d’anti-viraux et autres traitements). Lire à ce propos l’entrefilet de ce jour publié par Clarín.
Sur ces 733 cas avérés en Argentine depuis l’apparition de la maladie en avril dernier, 4 personnes se trouvaient ce matin hospitalisées en soins intensifs.
Un nourrisson, une petite fille née avant terme il y a trois mois, a succombé au virus hier dans un hôpital du Gran Buenos Aires, selon l’annonce que la Ministre de la Santé a faite officiellement en conférence de presse. Ce bébé, né avec un petit poids, souffrait, comme la plupart des prématurés, de problèmes pulmonaires et respiratoires sévères. On sait bien que dans ce cas, la moindre infection virale ou bactérienne peut être fatale.
C’était tôt ce matin le seul décès provoqué par la maladie en Argentine. Mais dans la journée, le décès d’un jeune homme de 28 ans a été à nouveau annoncé par le Ministre de la Santé de la Province de Buenos Aires, Claudio Zin. Un jeune homme en état de santé fragile, puisqu’il avait un système immunitaire défaillant après une greffe de moelle osseuse il y a 9 ans. Le jeune homme est décédé dans un hôpital de La Plata. Il était l’un des 4 patients placés en soins intensifs.
Dans l’ensemble du monde, la grippe A semble, pour le moment, ni plus ni moins dangereuse que la grippe saisonnière, laquelle, on l’ignore trop souvent, fait elle-même des morts tous les ans, le plus souvent par effet secondaire (infection virale sur un organisme déjà fragilisé par d’autres problèmes de santé).
Le Gouvernement argentin envisage le cas échéant d’adapter ses procédures sanitaires pour soulager son système de santé, surencombré par des demandes de patients paniqués mais nullement grippés (ni de grippe A ni de grippe saisonnière). Le Ministre de l’Education nationale, Juan Carlos Tedesco, a annoncé ce matin que désormais une classe ne serait fermée que si deux élèves étaient malades et non plus seulement un seul. Il faut, dit-il, prendre le problème au sérieux mais ne pas dramatiser. On s’orienterait par ailleurs vers la suppression du test viral systématique comme on le fait aujourd’hui (1) et vers la prescription de soins adaptés, en fonction des symptômes, de leur nature et de leur gravité. Ce qui pourrait avoir sur la population des effets opposés : calmer l’inquiétude chez ceux qui font confiance au Gouvernement et renforcer la psychose chez les autres, plus méfiants vis à vis de tout ce qui est politique (et Dieu sait si les Argentins peuvent avoir mauvaise opinion de leur gouvernement, quel qu’il soit, surtout les plus âgés, qui ont connu et souffert des 50 ans de situation politique exécrable que le pays a subie entre 1930 et 1983). De plus, on se trouve à la fin d’une campagne électorale acharnée : les Argentins votent dimanche 28 juin pour renouveler leurs deux chambres fédérales (et à Buenos Aires, on renouvelle aussi en prime la moitié de la Legislatura). Dans cette campagne, les coups volent de plus en plus bas...
En savoir plus :
Lire l’article de Clarín édition du 14 juin
Lire l’article de Página/12, édition du 15 juin
Lire l’article de Clarín sur la mort du bébé prématuré (édition de ce jour) et l’article sur les nouveaux critères de fermeture de classe.
Lire l’article de Página/12 sur la mort du bébé et la situation générale.
Lire l’article de Clarín sur le décès intervenu à La Plata.
(1) Les tests systématiques engorgent les laboratoires et coûtent très cher à la collectivité dans un pays où le secteur hospitalier public est gratuit pour les patients. Et comme la médecine de ville est réputée très chère, les Argentins ont tendance à s’adresser très facilement à l’hôpital. Le Gouvernement vient d’annoncer qu’il budgétait la somme de 60 millions de pesos ($) pour faire face à la maladie (achat d’anti-viraux et autres traitements). Lire à ce propos l’entrefilet de ce jour publié par Clarín.