mercredi 2 mars 2011

Reprise du cycle Tango de Miércoles ce soir au Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini [à l'affiche]

C'est la rentrée en Argentine. Finies les vacances. Mais par pour très longtemps, cette année !

Le CCC reprend donc ce soir sa série de concerts, intitulée Tango de mercredi, avec en mars quatre soirées et quatre groupes, dont vous connaissez déjà certains, si vous êtes un lecteur fidèle de Barrio de Tango.

Affiche officielle diffusée par le CCC

Ce soir, à 20h30, dans la Salle Osvaldo Pugliese, au rez-de-chaussée, au fond, près de la librairie et de la buvette (Corrientes 1541), vous écouterez le groupe La Sonora, dont je vous invite à découvrir le site Internet et la page Myspace (retrouvez-les aussi sur ma propre page Myspace, parmi mes amis).

La Sonora se définit humblement comme un groupe de travail musical. Ce quatuor, fondé en 1989, interroge les racines noires du tango et de la musique populaire de la région. Ils sont installés et travaillent à La Plata.

La semaine prochaine, alors que ce seront le traditionnel long week-end de Carnaval (pour les samedi, dimanche, lundi et mardi gras, qui signent la fin du temps ordinaire liturgique avant l'entrée en Carême, dans le calendrier catholique), ce sont des murgas qui envahiront la petite salle (1). C'est le calendrier liturgique qui a séparé cette année le carnaval de Buenos Aires (3 semaines de février) du Descanso de Carnaval, un week-end prolongé qui, du coup, suit immédiatement la rentrée qui a eu lieu lundi ou mardi, selon les régions ou les villes.

Les 15 et 16 mars, le CCC sera aussi le siège de la 2ème édition du Festival indépendant de tango de Buenos Aires, qui commence samedi prochain et dont je vous parlerai lors d'un prochain article, si possible avant samedi.

Pour en savoir plus sur la programmation du CCC et ses activités culturelles, cliquez sur son sigle dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Vous pouvez aussi consulter leur site, dont le lien se trouve dans la rubrique Cambalache (casi ordenado), dans la partie inférieure de la Colonne de droite.

(1) Cette année, le lundi et le mardi gras sont redevenus officiellement des jours fériés dans toute l'Argentine. La Dictature de 1976-1983 en avait fait des jours ouvrés parce qu'elle se défiait de la tradition essentiellement subversive du Carnaval, un caractère subversif que cette époque de l'année, qui précède le printemps dans l'hémisphère nord, a toujours eu depuis les saturnales qu'on célébrait dans la Rome antique, depuis la fondation de la Ville, et qui a été calée tant bien que mal dans le calendrier catholique sans jamais obtenir la bénédiction de l'Eglise institutionnelle qui l'a toujours tolérée sans jamais lui accorder aucun statut liturgique. Unique exemple à ma connaissance d'un vestige calendaire de la Rome païenne qui n'ait pas été réinterprété et symbolisé dans un sens chrétien, une fois l'Empire romain passé à la nouvelle religion sous l'Empereur Constantin. Noël a été institué le 25 décembre pour donner un sens chrétien à l'antique fête du solstice d'hiver. La Saint-Jean (ou Noël d'été, sous nos latitudes) a été instituée le 24 juin pour donner un sens chrétien à la fête persistante du solstice d'été. La Toussaint a été instituée au milieu de l'automne pour récupérer de vieux cultes des morts celtiques, qui ont donné Halloween en Irlande et de là, aux Etats-Unis puis plus récemment, et plus artificiellement, dans le monde entier. Pâques s'est installé sur une vieille fête sémite du printemps à travers l'instauration de la fête de Pesah par les Hébreux sortis d'Egypte. Etc... Le Carnaval reste orphelin et a permis aux esclaves noirs déportés en Amérique de renouer, une fois par an, pendant plusieurs années, avec des rites ancestraux, incompréhensibles des maîtres chrétiens et des théologiens de l'Inquisition, sous prétexte de déguisements licites. De là, la part d'héritage noirs que gardent très précieusement les murgas de carnaval, en Argentine, et la collection des personnages archétypaux des défilés carnavalesques, dont la plupart portent des noms issus des langues de l'Afrique de l'Ouest, d'où venaient les déportés.