C'est une critique très élogieuse de mon premier livre que vient de publier Christian Roinat dans la revue qu'édite à Lyon l'association Espaces Latinos, une association qui s'attache à faire connaître aux Francophones les cultures et les sociétés d'Amérique Latine depuis 1984, au moment où le sous-continent sortait si douloureusement des années de plomb que la CIA lui avait fait subir et auxquelles aucun de ces pays n'avait pu échapper.
La revue bimensuelle est issue d'un flash qui évoquait essentiellement la situation au Chili et le temps passant et la démocratie s'instaurant peu à peu partout, le Flash Chili s'est élargi à tout le continent et est devenu une véritable revue imprimée à laquelle vous pouvez vous abonner (30 € par an, pour 6 numéros en format papier, 15 € en format PDF), à partir du site Internet de l'association.
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Quelques extraits de l'article de Christian Roinat, dont je n'ai pas encore la page imprimée. L'article est intitulé Un voyage au pays du tango, ce qui fait un drôle d'effet dans le sommaire. Si, sur la seule fois de ce sommaire, vous allez demander à un libraire "Un voyage au pays du tango, de Denise Anne Clavilier", je vous souhaite bien du plaisir ! (1) Ceci dit, le message est bien passé. C'était bien le lien entre le tango et la ville -encore plus que le pays- que j'entendais mettre en valeur en choisissant pour titre celui d'un classique du répertoire du tango canción, un très beau tango des années 40 dû à Homero Manzi et Aníbal Troilo...
Quelle jolie surprise que ce « recueil bilingue de tangos argentins », publié il y a quelques mois aux éditions du Jasmin ! L’auteure, Denise Anne Clavilier, peut-être inspirée par le grand Julio Cortázar, a construit toute une architecture imaginaire de Buenos Aires et, à travers ses rues qui existent sans exister vraiment, elle nous propose une promenade sans contrainte. On découvre, au hasard des carrefours, quelques cafés mythiques qui résonnent du son du bandonéon, des éléments historiques qui accompagnent l’évolution du genre, des explications techniques, des considérations sur la météorologie de la capitale argentine, bref un catalogue de tout ce qui se rapporte de façon plus ou moins directe (2) à cette culture portègne. [...] Et, en prime, un CD, 22 chansons parfaitement choisies pour leur diversité, dont on ne peut regrette qu’une chose, l’information (titres, chanteurs etc.) est perdue quelque part parmi les 380 pages du livre. (3)
Et les deux paragraphes finaux, dont je tiens à remercier chaleureusement le journaliste (4) car je suis très heureuse de voir à quel point il a perçu la nature de ma démarche et cette même réaction m'apporte la même joie, quand m'en font part mes lecteurs, les auditeurs de mes conférences ou les participants des rencontres littéraires que j'anime (uniquement à Paris pour le moment, mais bientôt j'espère ailleurs aussi) :
Tout est jeu, dans ce livre, jeu de piste : le lecteur [...] peut se faire son propre itinéraire, ou suivre sagement l’ordre des « chapitres », il peut en passer certains ou se gorger des informations, multiples et diverses. Tout est sérieux pour le fond, rien ne l’est dans la forme. L’auteure ne se prend en aucun cas pour la détentrice du savoir : elle explique que, sans aucune idée préconçue sur l’Argentine et le tango, elle en est tombée amoureuse, que peu à peu, aidée par des amis portègnes, elle a appris ce qu’elle nous transmet avec une joie qui rayonne dans ses phrases. Jamais elle ne joue les « spécialistes » (mot épouvantable !). Il est difficile de résister à son enthousiasme, difficile aussi de ne pas apprécier l’immense somme de travail effectué : la recherche, mais aussi la sélection et une traduction des textes qui ne faiblit jamais.
Et puis, il y a le charme du travail artisanal : Denise Anne Clavilier modestement, comme tout bon artisan, nous prend par la main et nous entraîne dans son quartier, mi imaginaire, mi réel, pour une conversation détendue, entre amis. Peu importe si parfois elle nous en dit trop, on n’est jamais obligé de la suivre pas à pas. Elle a réussi ce qui est rare : un ouvrage qui puisse convenir aussi bien aux amateurs déjà bien informés qu’aux auditeurs occasionnels et même aux vrais néophytes, chacun y trouvera son compte.
Merci, Monsieur Roinat... et bienvenue dans les colonnes de ce blog à Espaces Latinos, que j'ai découvert à cette occasion (la Parisienne que je suis ne sait pas tout de Lyon et en demande pardon à la capitale des Gaules) et qui rejoint immédiatement la Colonne de droite, dans la rubrique Cambalache (casi ordenado), à la section des centres d'information. Ce sera le 3ème élément lyonnais dans cette Colonne, où vous trouverez déjà la librairie-restaurant Raconte-moi la terre et le blog des danseurs et chorégraphes El Parajo et María Belen, installés eux aussi à Lyon, avant que j'aie, je l'espère cette année, le plaisir de me rendre moi-même dans cette ville très belle et où j'ai des tas de beaux souvenirs.
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Pour en savoir plus sur mes livres, reportez-vous aux photos des couvertures en haut de la Colonne de droite de ce blog. Chaque couverture renvoie aux articles qui décrivent l'ouvrage concerné.
(1) Ne vous trompez donc pas et demandez Barrio de Tango, aux éditions du Jasmin. Vous disposez aussi sur ce blog d'une liste de librairies qui proposent déjà le livre. Peut-être toutes ne l'ont-elles pas en stock. Mais vous pouvez passer par elles pour l'obtenir sans difficulté. Consultez à ce sujet la rubrique Où trouver Barrio de Tango, dans la partie haute de la Colonne de droite, sous la photo de la couverture. Si vous consultez ce blog depuis Buenos Aires, vous disposez de sites de vente en ligne depuis la France, en euros, et, là-bas, sur place, vous pouvez trouver le livre dans plusieurs bibliothèques du centre ville (en el trocén).
(2) Commentaire de ma part : "de façon plus ou moins directe à cette culture portègne", dit Christian Roinat. Léger désaccord entre nous. Les éléments que j'ai intégrés dans mon livre, je les ai choisis précisément parce qu'ils composent à eux tous LA culture portègne, laquelle est nécessairement complexe (comme n'importe quelle autre culture au monde) et s'étend bien au-delà du tango conçu à la manière étroite qui est souvent la nôtre (la musique, la danse) mais qui n'est pas celle des Argentins (la vie). Donc le "catalogue", si catalogue il y a , se rapporte de façon très directe à la culture populaire de Buenos Aires. Pour ma part, je n'ai pas voulu concevoir un catalogue mais plutôt constituer, sous la forme d'une mosaïque, un tableau cohérent à la bonne distance duquel il faut se placer pour percevoir ce qu'il représente. Et c'est pour cela que le plan général est construit de sorte qu'arrivé au bout, vous ayez envie de revenir au départ, comme on a envie de refaire le lendemain une balade qu'on vient d'achever pour mieux voir les détails qui nous ont échappé la première fois.
Et pour répondre à sa question, qui n'en est pas vraiment une, non, Julio Cortazar n'est pour rien dans le choix que j'ai fait de la structure de mon livre. Ni Cortázar, ni La Rayuela, son grand roman onirique auquel Christian Roinat fait allusion un peu plus bas dans son texte, sous son titre français de La Marelle. Mon choix procédait en fait d'une analyse pédagogique et non pas d'un souvenir littéraire : je ne voulais pas faire une anthologie traditionnelle, corpus de textes plutôt aride, du type "Débrouille-toi avec ça", précédé d'une introduction de 40 pages à la police de caractère lilliputienne et que personne ne lit donc jamais. Lourd travail d'érudition qui se perd sans jamais rencontrer son lectorat. J'ai donc choisi d'éclater l'introduction en petits récits qui s'insèrent dans le volume comme les étapes d'une promenade. C'est nettement plus digeste, même pour un public d'universitaires habitués aux imposantes introductions, que pourtant eux non plus ne lisent pas plus que les autres...
(3) pas si perdue que cela tout de même : le livre se clôt sur une table des matières très exhaustive et que j'ai voulu très précise (même s'il manque ça et là tel ou tel caractère gras ou italiques, dans cette toute première édition). Le contenu du disque figure bien sur la table des matières. Il occupe une page entière des annexes, la page 350. Pour des raisons économiques et pratiques, il n'était hélas pas possible de donner au disque une véritable jaquette. C'est impossible à gérer pour le libraire, parce que ça oblige à fermer hermétiquement le livre pour éviter que disque et livre se désolidarisent dans les rayons. Il faut donc que le libraire ouvre un exemplaire de démonstration et en retire le disque. Et puis les piles de livres, avec la sur-épaisseur du disque, ne tiennent pas debout. Dans les cartons pendant le transport, les bouquins s'entrechoquent et s'abîment et le libraire aurait fini par prendre Barrio de Tango en grippe ou par le vendre en oubliant d'inclure le disque. La solution qui a été adoptée est donc d'intégrer le contenu du livre dans les annexes de fin de volume, avant les index, et d'intégrer le CD dans une petite enveloppe discrètement collée à la 3ème de couverture, sans sur-épaisseur excessive. Rappelons que ce CD est une proposition du label argentin Melopea, dont il constitue une sorte de best-off du catalogue de tango, l'un des plus beaux d'un label indépendant en Argentine et en Amérique du Sud en général.
(4) La critique parue en mai 2010, juste après la sortie du livre, sur le blog de Mephisto Tango avait déjà souligné ce caractère de sérieux sans cuistrerie, auquel je suis très attachée et dont je me réjouis sincèrement qu'il soit si bien reçu du public. Quelle belle revanche sur les jaloux de tous poils qui m'ont dit des horreurs parce que ça les défrise que ça vous plaise. Voir mon article du 6 mai 2010 sur les premiers échos à la présentation du livre à la Maison de l'Argentine le 3 mai 2010 et mon article du 26 mai 2010 sur la citation du livre sur France Musique et la critique de Méphisto Tango (les deux articles vous renvoyent sur les entrées du blog de Méphisto Tango, une association de danse style tango nuevo très active à Paris depuis de nombreuses années).