(service photo La Prensa)
Lors des élections législatives nationales, qui se sont tenues dimanche dernier, la situation pourrait se résumer ainsi :
Défaite assez humiliante pour le Frente para la Victoria qui rassemble, autour du Partido Justicialista, une partie de la gauche. Cette défaite (30% des voix au niveau national) a conduit le président du PJ à démissionner : Néstor Kirchner, ancien Président de la République et époux de l’actuelle Présidente, qui lui a succédé, avait pris les rênes du parti peu de temps après sa sortie de fonction. Laquelle a minoré dans un discours l’effet des résultats en indiquant que toutes les élections de mi-mandat voyaient ainsi contesté le parti au pouvoir mais elle a reconnu que la nouvelle composition des deux chambres impliquait de nouveaux accords de gouvernement. Elle a néanmoins refusé d’envisager un remaniement ministériel au-delà du remplacement de la ministre de la Santé (voir article sur ce sujet publié ce jour dans ce blog).
Au PJ, c’est le Gouverneur de la Province de Buenos Aires qui prend les commandes du parti. C’est lui qui va devoir refaire d'ici deux ans le retard du parti et de l’alliance électorale qu’il conduit.
Du côté de la droite libérale, le PRO, l’ambiance est bien différente et le PRO, arrivé en tête, se voit déjà comme l’alternance prochaine à l’élection présidentielle de 2012. Le PRO a gagné de nombreux sièges sans toutefois emporter à lui tout seule la majorité à la Chambre des Députés (le PRO n'a pas de sénateur) mais les deux forces de droite et centre-droit ont le pouvoir de mettre échec et mat tout ce que proposerait le Gouvernement si elles unissent leurs votes.
En revanche, l’alliance entre les radicaux de l’UCR (centre gauche) et la Coalición Cívica (centre droit, type démocratie chrétienne), l'ACyS (pour accord civique et social) a obtenu des résultats mitigés puisqu'il gagne beaucoup de sièges mais rate de peu d'égaler ou de surpasser la représentation du Frente para la Victoria. De plus, les résultats sont inégaux en fonction des régions et de chacun des alliés de cet accord électoral et de gouvernement (qui ne gouvernera pas pour le moment en tout cas). Les partisans du Vice-Président de la République, Julio Cobos (UCR), qui est aussi de jure le Président du Sénat, ont bien tenu dans les fiefs qui sont les leurs mais Elisa Carrio, chef de file du CC, n'a été élue que de justesse au siège de députée de Buenos Aires qu’elle convoitait. Or c’était elle, l’adversaire malheureuse de Cristina Fernández à la dernière présidentielle et de Néstor Kirchner à la précédente.
En ce qui concerne la Ville Autonome de Buenos Aires à présent, qui renouvelait la moitié de sa chambre législative, la Legislatura, Mauricio Macri, chef du Gouvernement, ne gagne aucun siège, sa formation se maintient exactement en l'état. Il ne dispose donc pas non plus pour cette deuxième partie de mandat de la majorité absolue qu’il souhaitait. Il reste appuyé par ce que les Portègnes appellent "la plus importante minorité de la Legislatura". Et il voit arriver en seconde position derrière sa propre formation Proyecto Sur du cinéaste devenu homme politique, Fernando "Pino" Solanas, une gauche péroniste qui se veut indépendante, hors de toute alliance de gouvernement, et refuse de répondre aux appels du pied que la Présidente leur a adressés dès hier. C’est à l’hôtel Bauen (1) que Pino Solanas est allé fêter cette percée portègne, que de nombreux sondages avaient vu se profiler à l’horizon. A l’élection présidentielle de 2007 où il se présentait à la fois à la Présidence et à un siège de Sénateur (qu’il a gagné), il avait remporté un peu plus d’1% des votes exprimés. Sa montée en nombre de voix, ses 8 sièges à la Chambre des Députés et ses 9 élus à la Legislatura est donc un vrai événement politique réel dans la vie de la cité autonome. Pino Solanas a immédiatement annoncé que Proyecto Sur se présenterait en 2012 au Chefat de Gouvernement de la Capitale, contre Mauricio Macri.
Les nouvelles chambres se mettront en place en décembre prochain, à mi-mandat de la Présidente de la République et du Chef de Gouvernement portègne.
Pour aller plus loin :
Consulter l'édition de Clarín du 29 juin 2009
Consulter l'édition du La Nación du 29 juin 2009
Consulter l'édition de La Prensa du 29 juin 2009
Consulter l'édition de Página/12 du 29 juin 2009.
Visiter le site du Congreso de la Nación (que compose les deux chambres)
Visiter le site de la Legislatura portègne
(1) L’hôtel Bauen est un grand établissement de la Capitale situé esquina Corrientes et Callao (côté sud). Fermé par ses propriétaires qui voulaient en faire autre chose mais ont tardé à mettre leurs plans à exécution, il a été repris de force par une quarantaine d’anciens salariés licenciés qui ont repris l’exploitation première sous forme d’une coopérative. Le nouvel Hôtel Bauen marche plutôt bien. Il dispose d’un auditorium où Alejandro Dolina enregistre très souvent son émission radiophonique de divertissement et d’actualité La venganza será terrible et où se produisent des artistes. Il a aussi un bar-confitería très agréable, où vous pourrez aller faire une pause à vos heures perdues pendant votre prochain séjour dans la capitale du tango.