La República de la Boca (1) aura son premier festival de tango du 18 au 21 novembre prochain.
Les boquenses fêteront ainsi le Bicentenaire du pays et le 140ème anniversaire de leur propre république. Le quartier populaire par excellence s'approprie (enfin) la déclaration du tango au patrimoine mondial de l'UNESCO, une déclaration qui a longtemps suscité la colère des acteurs sociaux et culturels de la gauche portègne, qui n'apprécient que fort peu qu'elle ait été soutenue par Mauricio Macri, le très droitier Chef du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, lequel s'en sert de manière très ostentatoire deuis septembre 2009 comme d'un argument électoraliste pour son évenuelle candidature à la Présidence de la République dans un an (voir à ce sujet les sondages parus le 8 novembre 2010 et qui ne lui donnent que des très maigres scores d'intentions de vote, dans mon article du 11 novembre 2010)
Le festival va donc se déployer sur quatre petits jours au programme hyper-fourni répartis sur une huitaine de lieux symboliques du quartier : le Teatro Verdi, situé Avda. Almirante Brown 736, le Malevaje Arte Club, sur Garibaldi 1670 (esq. Quinquela Martín), le Salón Bomberos Voluntarios de La Boca, installé au siège de cette institution historique de La Boca que sont les pompiers volontaires Brandsen 567 (voir mon article du 5 juin 2009 sur les 125 ans de ce prestigieux corps), le Cine Teatro Almirante Brown sur l'avenue du même nom mais au numéro 1575, le restaurant Concierto De Cuchillos (entendez "concert de couteaux"), situé rue Olavarría 818 comme cette tumultueuse taverne de reseros (les gardiens de troupeaux de la pampa toute proche) que décrit Enrique Cadícamo dans la milonga El Morocho y el Oriental (2), Estudio Borquéz, rue Pinzón 447 (3), esquina Avda. Almirante Brown (c'est la grande avenue de La Boca, comme vous l'aurez déjà deviné), le Conventillo Marjan Grum, sur l'avenue Garibaldi 1429 et le Mate Bar y Centro Popular Tudesca, lui aussi dans la rue Pinzón, au numéro 1102.
Toutes les activités au programme sont d'accès libre et grauit.
La liste des artistes participants est trop longue pour me permettre de tous les citer dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search ci-dessus. Je vais donc vous la communiquer en deux articles pour que tous les noms rentrent dans le nombre de caractères limités offerts par Blogger, comme je l'ai fait en juillet pour le Festival de La Falda.
L'ouverture du festival aura lieu jeudi, à 21h, avec le Grand Orchestre (Orquetazo), composé de plusieurs formations qui s'uniront au DJ Marcelo Rojas pour animer une pratique (danse) : Los Borquéz, le Quinteto Negro La Boca (c'est leur lieu) et les orquestas típicas La Vidú, Esquina Sur et Alan Haksten Grupp. Ce sera au Teatro Verdi.
Le lendemain, à 18h, une conférence de Fractura Expuesta Radio Tango (dont vous avez le lien dans la rubrique Ecouter, dans la Colonne de droite, en partie inférieure), sur "La scène actuelle du Tango" (la Escena actual del Tango), au Malevaje Arte Club.
A 21h, plusieurs artistes s'uniront pour donner un concert à la caserne des Pompiers Bénévoles de La Boca : la chanteuse Naty Cortes, La Berger Tango, et les duos Hernán Fernández et Moscato et Concepto Dúo formé par Augusto Di Tella et le chanteur Roberto Guiet)
et à 23h30, un autre concert se tiendra au Cine Teatro Almirante Brown : Dema et la Petitera, Proyecto LCB (qui vient de présenter son premier disque au CCC Floreal Gorini, voir mon article du 3 novembre 2010) et le Quinteto Julián Hermida.
(1) Il y a à Buenos Aires plusieurs "républiques" de quartier. Une à La Boca, l'autre à San Telmo. Il y en a une aussi à Tolosa, la ville limitrophe de La Plata, où vivait et travaillait mon ami l'auteur-compositeur-interprète Alorsa, dont je vous parle de temps en temps, même maintenant qu'il a quitté cette vie. En France et en Belgique, ce ne sont pas des républiques ni des royaumes qui investissent les quartiers des grandes villes mais des Communes, généralement qualifiées de libres. Comme la Commune Libre de Montmarte, qui a son maire qui préside, ceint des couleurs nationales, aux vendanges en octobre !
(2) A lire dans le texte et dans ma traduction en français dans Barrio de Tango, éditions du Jasmin, p 330 (Y el Morocho era Gardel y Razzano El Oriental). La milonga (musique de Angel D'Agostino) est construite sur les deux surnoms donnés respectivement à Gardel et à Razzano, du temps où ils formaient un duo (1911-1924).
(3) La rue Pinzón est quant à elle citée par Pablo Osvaldo Valle dans son tango, El fantasma de La Boca (p 204, ouvrage cité).