Félix Luna était un journaliste, un historien, un vulgarisateur de grande qualité et un artiste passionnément et inconditionnellement épris de son pays, l’Argentine. Il est décédé, jeudi, à l’âge de 84 ans à l’issue de plusieurs mois d’hospitalisation. Ses amis l’avaient surnommé Falucho (bicorne).
Félix Luna a été le fondateur, en 1967, de la revue Todo es Historia, un magazine grand public qui est devenu au fils du temps une véritable institution pour les passionnés d’histoire en Argentine. Depuis quelques années, c’est l’une de ses filles qui en assure la direction effective.
Félix Luna est le co-auteur avec Ariel Ramírez de la fameuse Misa de la Navidad qui a fait le tour du monde et dont on vend des milliers de disques tous les ans à la période de Noël. C’est lui aussi qui a écrit et composé Alfonsina y el mar, chanson très souvent présente dans les tours de chant des artistes de tango, et qui a été écrite en hommage à la grande poétesse argentine Alfonsina Storni (née en Suisse en 1892 et décédée en Argentine en 1938), membre de ces groupes d’intellectuels qui firent la gloire du Gran Café Tortoni, au 825 Avenida de Mayo. Alfonsina Storni a connu un destin tragique : au sommet de sa gloire littéraire, elle se noya volontairement au large de Mar del Plata, pour échapper au cancer dont elle se savait atteinte.
Du côté de l’histoire, Félix Luna a écrit des ouvrages fondateurs, sur le Président Yrigoyen (1954), sur le Général et Président Roca (1989), sur l’année charnière que fut l’année 1945 pour l’histoire argentine (1968) et trois volumes sur Perón, alors qu’il était lui-même radical dans l’âme, donc profondément opposé idéologiquement à la politique qu’a menée Perón (1). Il est aussi l’auteur d’un essai synthétique sur l’histoire générale du pays, intitulé Breve historia de los argentinos, un petit ouvrage distribué en Europe.
Félix Luna s’était brièvement engagé sur le terrain politique en devenant entre 1986 et 1989 le Secrétaire à la Culture du Conseil municipal de Buenos Aires (avant que la capitale, déjà autonome depuis 1880, se dote d’une Constitution et donc d’un Gouvernement et d’une Chambre législative, comme aujourd’hui).
Félix Luna était membre de la Academia Nacional de Historia et de la Academia del Folklore de la República Argentina. C’est d’ailleurs le président de cette institution qui s’est chargé d’annoncer la nouvelle du décès et les modalités des cérémonies funèbres.
Les hommages sont nombreux dans tous les quotidiens argentins aujourd’hui.
Pour en savoir plus :
Lire l’article général de Página/12
Lire l’article général de La Nación
Voir la galerie d’images proposée par La Nación
Voir la dernière interview de Félix Luna accordée à La Nación disponible en vidéo sur le site du journal.
Lire l’article général de Ñ, le supplément culturel de Clarín
Lire la dernière interview donnée par Felix Luna à ÑLire l’article général de La Prensa
Lire l’article général de Crítica de la Argentina
Lire la dernière interview de Félix Luna à Crítica (c’était le 20 juillet dernier).
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Lire la dernière interview de Félix Luna à Crítica (c’était le 20 juillet dernier).
(1) L’UCR (Unión Cívica Radical), parti auquel il appartenait par conviction personnelle et tradition familiale, était porteuse de la première idéologie nationaliste argentine favorable à l’autonomisation de l’économie du pays. L’UCR a subi de plein fouet la concurrence politique du péronisme au milieu des années 40 et le parti est depuis l’une des forces d’opposition les plus constantes au péronisme.