vendredi 13 novembre 2009

L'interview de Martín Amarilla Molfino une semaine après son identification [Actu]

Martín Amarilla Molfino est la dernière personne en Argentine à avoir récupéré son identité de naissance, après avoir été volé, dans sa petite enfance, en l'occurrence dans les tous premiers jours de sa vie, à ses parents légitimes, pour être confié, en adoption plénière, à un couple dont le mari était un fidèle de la Dictature militaire. Dans un article récent, je vous ai raconté cette histoire rocambolesque et tragique.
Ce jeune homme de 29 ans n'était pas inscrit sur la liste des enfants recherchés par l'association des Grands-Mères de la Place de Mai (Abuelas de Plaza de Mayo), tout simplement parce qu'au moment de l'arrestation arbitraire de ses parents, deux militants montoneros, sa mère n'était enceinte que de quelques semaines et que personne dans sa famille n'était au courant de cette grossesse. Sa grand-mère maternelle, parce qu'elle a osé dénoncer à l'ONU la disparition de sa fille et de son gendre, a elle-même été assassinée quelques mois plus tard par les sbires du régime.

Dans un article placé à la Une de l'édition de Página/12 de dimanche dernier (le 8 novembre), une semaine après ses retrouvailles avec cette famille de sang qu'il a lui-même cherché depuis 14 ans, le jeune homme s'exprime sans laisser voir son visage et raconte sa démarche, ses doutes, la difficulté de s'arracher à sa famille adoptive pour aller à la découverte d'une famille totalement étrangère à ses souvenirs mais pourtant étrangement proche de lui, de ce qu'il est au plus profond.

Faisant allusion à la journée des présentations familiales et des découvertes mutuelles, l'article s'intitule "Nunca di tantos abrazos en mi vida" (Je n'ai jamais serré autant de monde dans mes bras).

Un article à lire pour comprendre ce que c'est que ce drame des enfants volés et des identités niées et détruites par une dictature. Il reste environ 200 personnes à retrouver sur la liste édifiée par Abuelas, c'est-à-dire hors situations limites comme celle de Martín, dont nul bien sûr ne peut estimer le nombre.