Dans la série de mes trois articles sur le repas typique d'un día patrio (fête nationale) tel qu'il est fêté en Argentine, après la très émouvante cérémonie où, à Paris, 91 ans après la signature de l'Armistice du 11 novembre 1918, l'hymne national allemand a retenti pour la première fois à l'Arc de Triomphe (1) et à l'heure où l'Allemagne fête le début du Carnaval de la Saint Martin (2), voici une recette d'un plat archi-caractéristique de la table argentine et en l'occurrence de celle de Buenos Aires : les empanadas de carne (les empanadas au boeuf).
Je tiens la recette d'une amie, Teresa, que je remercie. C'est ça que veut dire l'adjectif casera : c'est une recette maison, une recette familiale.
Pour 20 empanadas (les Argentins pensent que c'est suffisant pour une demi-douzaines de convives mais avec ça, un Européen nourrirait au moins le double, surtout si vous avez commencé avec l'apéritif que je vous ai indiqué le 9 novembre dernier, pour les 20 ans de la Chute du Mur de Berlin, et si c'est l'entrée du dîner) :
20 disques de pâte à empanada.
Les Argentins peuvent faire la pâte eux-mêmes ou l'acheter toute prête. Teresa m'a vanté les mérites de la marque La Salteña (et franchement, c'était vraiment très bon). Vu que vous ne trouverez pas les tapas de empanada La Salteña dans nos magasins européens, je vous conseille de faire vous-même la pâte. La recette se trouve dans l'article consacré l'année dernière au pastel de papas à la mode de Cuyo proposé par le guitariste Alejandro Picciano...
500 grammes de viande de ternera (génisse), que vous choissirez peu grasse et que vous hâcherez (ou ferez hacher) grossièrement (un peu comme pour faire une sauce bolognaise).
500 grammes d'oignons (à hâcher, attention aux yeux ! On va pleurer davantage encore qu'en écoutant La Marseillaise suivie de l'hymne allemand sous l'Arc de Triomphe ce matin)
3 cuillérées à soupe de vert de jeunes poireaux hâché très fin (en retirant les grosses feuilles extérieures) (3)
1 cuillérée à soupe de paprika doux
1 cuillérée à café de cumin en grain
2 ou 3 cuillérées à soupe de saindoux (4)
sel et poivre
500 grammes d'oignons (à hâcher, attention aux yeux ! On va pleurer davantage encore qu'en écoutant La Marseillaise suivie de l'hymne allemand sous l'Arc de Triomphe ce matin)
3 cuillérées à soupe de vert de jeunes poireaux hâché très fin (en retirant les grosses feuilles extérieures) (3)
1 cuillérée à soupe de paprika doux
1 cuillérée à café de cumin en grain
2 ou 3 cuillérées à soupe de saindoux (4)
sel et poivre
Préparer la farce :
faire fondre le saindoux dans une poêle.
Y faire revenir les oignons jusqu'à ce qu'ils soient translucides.
Ajouter alors la viande hâchée. Saler et poivrer.
Laisser cuire pendant 10 minutes puis éteindre le feu.
Hors du feu, ajouter le cumin, le paprika et le vert de poireau. Mélanger et laisser refroidir.
Le mieux est de couvrir le plat et de le placer au réfrigérateur pendant quelques heures.
Pendant que la farce refroidit, étalez votre pâte à empanadas au rouleau et formez des disques de pâte assez grands pour constituer une empenada qu'un gourmand vorace avalera en 5 ou 6 bouchées.
Une fois la farce bien froide, garnir les disques de pâte à empanada en laissant un bord suffisamment large sur toute la circonférence pour refermer hermétiquement l'empanada en rabattant le disque de pâte sur lui-même par-dessus la farce.
Pour refermer hermétiquement, pincez bien les bords l'un sur l'autre et donner un petit tour à chaque endroit pincé pour créer un bord festonné du plus joli effet.
Quelle fête pour les sept convives que nous étions !
Placez vos empanadas dans un plat allant au four, en le chemisant de papier cuisson.
Enfournez à four chaud (200-220 degrés) pendant 10 minutes jusqu'à ce que les empenadas soient bien dorées. Servir chaud avec un vin rouge ou une bière.
Enfournez à four chaud (200-220 degrés) pendant 10 minutes jusqu'à ce que les empenadas soient bien dorées. Servir chaud avec un vin rouge ou une bière.
Et si vous le souhaitez, reportez-vous à mon article, plus littéraire et historique que gastronomique, du même jour mais il y a un an.
(1) une première fois, à l'arrivée conjointe du Président de la République française et de la Chancellière de la République Fédérale d'Allemagne, sous forme instrumentale, et une seconde fois, après le rite de la flamme sur la tombe du Soldat Inconnu, sous forme chorale a cappella. Après plus de 300 ans de conflits incessants et d'une haine qu'on avait pu croire inextinguible entre les deux pays, il n'aura fallu que quatre générations et le processus inouï et si difficile de la construction européenne pour qu'on voie d'abord François Mitterand donner la main à Helmut Kohl devant la nécropole militaire de Douaumont, à Verdun, et ensuite, aujourd'hui, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ranimer ensemble la flamme sous l'Arc de Triomphe. Le symbole est célébré en France mais il aurait autant de légitimité en Belgique ou aux Pays-Bas.
(2) Plats du jour chez nos voisins d'outre-Rhin : oie farcie et rôtie en plat de résistance et beignets de la Saint Martin tout au long de la journée et en dessert...
(3) Cebolla de verdeo en Argentine
(4) je ne pense pas qu'il soit conte-indiqué d'utiliser dans cette recette de graisse d'oie. Cela donnera un petit côté toulousain, mais Toulouse a un petit quelque chose à voir, de très loin, avec le tango. Cependant évitez le beurre, la margarine et toutes les huiles, y compris l'huile d'olive. Cela ne donnera vraiment pas la même consistance à votre farce.