Voilà longtemps que je ne vous avais pas parlé de ces chroniques de Luis Alposta sur le site de Marcelo Villegas, Noticia Buena. Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour bien faire...
Luis Alposta, vous le savez déjà si vous êtes un lecteur fidèle de ces pages, est un puits de science en matière de beaucoup de choses et en particulier d’histoire du tango. Il a rencontré à peu près tout ceux qui comptent, à part Gardel lui-même (mais il est né deux ans après sa mort, qu’est-ce que vous pouvez y faire !). Et parmi ceux qu’il a rencontré, il y a Manuel Pizzaro, l’un des principaux introducteurs de la véritable musique de tango à Paris, dans les années 20, lorsqu’il animait les soirées d’un établissement baptisé El Garrón, dont Enrique Cadícamo parle abondamment dans ses Mémoires (parues aux Editions Corregidor) et que fréquentaient assidûment deux personnages importants, l’un politique l’autre artistique. Le personnage politique, c’était l’Ambassadeur de la République d’Argentine, Marcelo Torcuato de Alvear (celui de l’avenue dans les quartiers nord de Buenos Aires), qui devint le deuxième président de gauche de 1924 à 1929. Le personnage artistique, c’était le Baron Megata, un aristocrate japonais, venu à Paris pour une opération de chirurgie esthétique (les chirurgiens français avaient la réputation de faire des miracles, ils avaient notablement amélioré leurs techniques en soignant les gueules cassées de la Guerre de 14), qui ne se fit pas opérer mais découvrit, dans ce lieu du quartier Pigalle, une musique exotique dont il tomba fou amoureux et qu’il rapporta six ans plus dans son lointain pays, le Japon, où le tango a connu une prospérité dont nous autres occidentaux n’ont souvent pas la moindre idée.
Allez donc lire ce petit récit tout simple (très bon exercice même si vous êtes débutant en espagnol), regardez la photo (vous ne pouvez pas louper Luis Alposta, c’est le seul habillé de blanc. Vous repérerez aussi, naturellement, Pizzaro lui-même, le binoclard qui rigole au milieu). Et vous cliquerez sur le document audio joint : Gardel de derrière les fagots, comme d’habitude, chantant Una noche en el Garrón).
Régalez-vous mais dépêchez-vous aussi. Les chroniques de Mosaicos Porteños changent tous les 15 jours et celle-ci est déjà en place depuis le 1er novembre (c’est l’abondance de l’actualité qui ne m’a pas permis d’en parler plus tôt et je le regrette).
Voici le lien vers la chronique du Dr Alposta.