mercredi 10 mars 2010

Ce soir à 19h30 conférence au CCC sur Tango et économie [à l'affiche]

Cette conférence-débat en forme de table-ronde se tient dans le cadre du 1er Festival de Tango Indépendant dont je vous parle depuis quelques jours. Elle aura lieu au Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini, Corrientes 1543, dans la salle Jacobo Lacks. L'entrée est libre et gratuite.

Annonce envoyée par mail ce matin par le CCC
(cliquez sur l'image pour obtenir une meilleure résolution)


Les trois intervenants sont José Luis Castiñeira de Dios, à la tête de la Direction des Arts, au Secrétariat d'Etat du gouvernement national (de gauche), qui parlera des politiques publiques (fédérales) relatives au tango, Jorge Marchini, auteur d'un essai sur le tango dans l'économie portègne en 2006, dans lequel il a révélé le vrai chiffre d'affaires du tango, 400 millions de pesos, et la très faible rémunération touchée par les artistes (1), et Ildefonso Pereyra, le président de l'UOT, co-organisatrice du festival, qui parlera de tout le mal qu'il pense de l'inscription du tango au Patrimoine immatériel de l'Humanité (position idéologique que je vous ai résumée dans une note de bas de page de mon article de samedi dernier).

La table-ronde sera suivie d'un concert par Alan Haksten et Proyecto LCB.
Pour le concert, il faudra acquitter un prix de 20 $ argentin. Avec un tel sujet de conférence, difficile de faire travailler les musiciens gratuitement en plus...

La table-ronde promet d'être particulièrement politisée et c'est peu de le dire. Le CCC est un bastion d'une gauche très idéologique, parfois à la limite de la mauvaise foi et du sectarisme, telle qu'elle a existé en Europe jusqu'à il y a 30 ans et qui n'a plus aujourd'hui qu'une audience très minoritaire (ce qu'on appelle aujourd'hui l'extrême-gauche). C'est une gauche de combat, globalement acquise à l'idée des droits de l'homme mais pas toujours, par anti-libéralisme (une gauche qui voue un véritable culte à Fidel Castro, en dépit de tout, parce que Fidel Castro est le symbole de la lutte contre l'impéralisme des Etats-Unis).
La soirée promet d'être très vive et sur un ton très inattendu pour des Européens, où la politique s'est considérablement assagie et dépassionnée depuis la chute du Mur de Berlin.

Pour en savoir plus sur ce festival :
voir mon article de présentation générale du 22 février 2010

(1) Sur cette question du peu de royalties perçus par les artistes, lire le billet d'humeur publié il y a quelques jours par le musicien et producteur Litto Nebbia dans Página/12. Je l'ai entièrement traduit dans mon article du 1er mars 2010.