Actualité culturelle argentine, là-bas à Buenos Aires et sur le Río de la Plata, et ici, en Europe francophone.
Actualidad cultural, allá en Buenos Aires y su zona y acá en nuestras ciudades europeas franco-hablantes. Noticias en español si te gusta más así...
Cultural current affairs, there in Buenos Aires area and here, in French-speaking Europe. Depending on your demand...
Les
deux Etats ont conclu un accord en vue d'émettre une série
de timbres pour célébrer l'accession au Trône de saint Pierre du Pape François.
Au Vatican, l'émission
prendra la forme de quatre timbres ayant des valeurs
d'affranchissement pour l'Italie (0,70 €), pour l'Europe et les
pays méditerranéens (0,85 €), pour l'Amérique,
l'Afrique et l'Asie (2 €) et pour l'Océanie (2,50 €).
Le
tirage de la planche sera limité à 250 000 exemplaires.
Cette
émission a été présentée au Pape
ce matin dans la Bibliothèque pontificale (photo en haut à gauche). Le timbre à
0,70 euros est déjà sorti dans la foulée de
l'installation de la Saint-Joseph (19 mars 2013).
Par
ailleurs, l'Office Philatélique et Numismatique du Vatican
accompagnera cette émission conjointe d'une carte de
présentation vendue avec une plaque de timbres et une médaille
frappée spécialement à cet effet. La carte
reproduira la première page de l'édition extraordinaire
de l'Osservatore Romano du 13 mars 2013 au soir (ci-dessous).
Côté
argentin, les quatre timbres auront seulement trois valeurs
distinctes : 3,5 $, 10 $ et 14 $, soit une valeur faciale de la
plaque de 31 $. Le tirage de la série sera limité à
120 000 exemplaires. Et il est prévu que la République
italienne soit de l'opération. Les timbres seront en vente
simultanément dans les bureaux des trois Postes étatiques
jeudi 2 mai 2013. Correo Argentino devancera l'appel sur son stand de
la Feria del Libro demain.
Je
vous donne la reproduction des deux plaques, au cas où vous
voudriez jouer au jeu des sept erreurs demain en effeuillant vos
brins de muguet.
Depuis
vendredi soir, Buenos Aires est secouée par ce scandale du
déchaînement gratuit des violences de la Police
Métropolitaine qui a chargé des citoyens désarmés, parmi lesquels des malades, des médecins, des infirmiers et des journalistes, avec ou sans caméra, qui attendaient juste que soit respecté un avis de justice protégeant d'une opération immobilière
inconstitutionnelle une grande institution thérapeutique et sociale (voir mon article de samedi et celui de dimanche).
Mauricio
Macri a justifié l'opération policière en
prétendant qu'il s'agissait d'une réplique
proportionnée à la violence de dits manifestants qui avaient été les premiers à jeter des pierres sur les forces de l'ordre et qu'il n'était pas question que le Gouvernement laisse prospérer un tel déchaînement.
Les photos des événements et les témoignages
démentent facilement cette énième fiction du
Chef du Gouvernement portègne.
Comme
on pouvait s'y attendre, Miguel Rep y est allé ce matin de son
dessin, l'humour étant l'arme des pacifiques.
Après
un mois de mars passé à arpenter la vaste République
russe avec son troisième disque sorti chez Melopea, Perfume de
Tango, la chanteuse Mariel Martínez accompagnée de son
fidèle guitariste, arrangeur et directeur musical Alejandro
Picciano, au sein de La Porteña tango Trío, sera en Argentine au
mois de mai (avec des séances d'enregistrements pour un
quatrième album ? On devrait avoir un début de réponse à
la rentrée septentrionale. En général, Mariel et Alejandro profitent du séjour dans leur pays natal pour enregistrer dans le studio de Melopea).
Ce
séjour argentin de l'automne est désormais une habitude
pour les deux artistes.
Au
programme : Buenos Aires, dans une salle du Complejo San Martín
sur avenida Corrientes, les 10 et 11 mai, puis cap vers le sud avec
Rio Negro et Neuquén... Ils sont accompagnés par un couple de danseurs.
Ici, tout le groupe le 8 mars 2013 pendant la tournée en Russie
L'une des spécialités de la région de Cuyo (Provinces de Mendoza, San Luis et San Juan)
Ces
jours-ci, dans un article assez développé de ses pages
touristiques, Clarín propose à ses lecteurs un tour
d'horizon des différentes traditions culinaires du pays, en
intégrant les influences de l'histoire, de la colonisation,
les répartitions géographiques des divers groupes
d'immigrants qui ont marqué les cuisines régionales
jusqu'à aujourd'hui, en soulignant ce qui commence à se
présenter comme des héritages agricoles comme le mate
du littoral (Entre Ríos, Corrientes et surtout Misiones), les olives
des Provinces de Mendoza, San Juan et San Luis (qui ont hérité les traditions
paysannes de l'Espagne méridionale), leurs huiles, leurs vins et leurs fruits et légumes (1), la légende du dulce de leche (ou plus exactement l'une de ses légendes,
la moins crédible, celle qui le fait naître d'un ratage
génial d'une cuisinière de Juan Manuel de Rosas effarée par
l'apparition du général Urquiza, l'ennemi juré
du premier) (2), et les différentes façons de réaliser
certains plats nationaux qui varient selon les lieux : empanadas,
locros, asado et puchero...
L'empanada est de toute l'Argentine
mais elle est particulièrement représentative
des Provinces de Tucumán, Santiago del Estiero et Salta
(une recette est disponible dans ce blog, voir le moteur de recherche interne en haut à gauche)
L'article
est joliment illustré, comme vous pouvez le constater avec les
quelques photos que j'ai moi-même retenues. Une invitation au
voyage qui nous change des catalogues en papier glacé sur les
safaris photo proposés par les tours opérateurs de
l'hémisphère nord.
Locro : plat servi de préférence lors des fêtes patriotiques qui tombent toutes en hiver
(25 mai, 20 juin, 9 juillet et 17 août)
Il en existe une recette portègne dans Barrio de Tango (voir moteur de recherche)
Avec
la musique, la gastronomie est l'un des vecteurs de ce phénomène en pleine mutation qu'est la construction de l'identité argentine, dans sa dimension nationale et ses dimensions régionales, pour les deux cents ans qu'il faudra
encore pour aboutir à un patrimoine partagé par toutes les classes sociales et toutes les Provinces.
Vous
pouvez également retrouver dans Barrio de Tango les quelques recettes argentines que j'ai déjà publiées en cliquant sur le mot-clé Gastronomie
dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour se désaltérer la vue, cette plantation d'arbustes à yerba mate
appartenant au géant du produit : les Establecimientos Las Marías
Paysage typique de ce qu'en Argentine on appelle el litoral (nord-ouest)
(1)
Le développement de l'agriculture dans l'ancienne Province de Cuyo (aujourd'hui subdivisée en trois provinces plus petites) au pied des Andes, à l'opposé de Buenos Aires sur la
carte argentine, a été lancé en 1814 par le
général José de San Martín, qui en fut
pendant deux ans le très charismatique et très efficace
gouverneur.
(2)
Il semblerait que le dulce de leche ait été inventé
en fait dans les anciennes Missions jésuites (territoire
immense qui couvrait le nord de l'Argentine, le nord de l'Uruguay,
l'actuel Paraguay et le sud de la Bolivie) : cela aurait été
une technique de conservation du lait dans ce terroir subtropical au
climat peu propice à la fabrication du fromage. Par conséquent
le dulce de leche daterait de la fin du XVIIème ou
du début du XVIIIème siècle, ce qui
précède de loin l'époque de Rosas (1829-1852).
Objectifs
comme personne, les Urquisenses, qui sont nés, vous l'aviez
deviné, dans le quartier portègne de Villa Urquiza,
dont j'ai l'honneur d'avoir été faite Visitante Ilustre
en septembre 2010 (et j'en suis fière !), vous diront que le
tango authentique se danse dans le style Villa Urquiza (voir mon article du 17 septembre 2010). Je ne me permettrais pas de mettre en
doute cette fière affirmation...
Toujours
est-il que dans la bonne ville de Paris, le week-end de Pentecôte,
deux maîtres nous arrivent de ce quartier des antipodes pour
initier quelques happy few Hexagonaux aux arcanes de la chose... Carlos Pérez et Rosa Forte sont deux maîtres dont la modestie de l'annonce vous dit d'emblée
qu'ils sont bien et de Buenos Aires et de Villa Urquiza. Allez-y en
confiance : ce sont de vrais témoins historiques du tango de
derrière les fagots.
Et
si la flamboyante modestie de leur présentation vous laisse pantois,
réprimez tout sourire irréfléchi,
allez lire mon article du 20 mars 2013 : vous trouverez dans le
dessin de Daniel Paz toutes les clés de lecture pour ne pas
faire d'impair !
Au
programme de ces deux somptueuses journées :
Le
18 mai 2013 : de 14h30 à 16h, posture et marche, de 16h15 à
17h45 : les figures.
Le
19 mai 2013 : de 14h30 à 16h, la musicalité (important !),
de 16h15 à 17h45, pratique dirigée pour tout mettre en
œuvre, d'abord avec un travail individuel puis une libre
improvisation en couple avec les conseils personnalisés des
maestros.
Les
tarifs sont dégressifs en fonction du nombre de cours que vous
prendrez, de 20 € le cours seul à 70 l'ensemble des quatre
cours.
Rendez-vous au Chantier, 51 rue Edouard
Vaillant, à Montreuil (M° Croix de Chavaux).
Inscriptions préalables
obligatoires pour constituer des groupes de 20 couples maximum (les
danseurs, hommes et femmes, sans partenaire peuvent prendre contact
avant de s'inscrire pour assurer l'équilibre du cours).
Pour chercher, para buscar, to search :
Actu,
Clarin,
Metropolitana
Posted by
Denise Anne CLAVILIER
José (Pepe) Mateos photographié ce week-end à l'hôpital britannique où il est soigné à Buenos Aires
Vendredi
dernier, Pepe Mateos, photographe de Clarín, a été
blessé pendant l'opération de maintien de l'ordre qu'a
menée la Police Métropolitaine aux abords de l'hôpital
Borda (voir mon article d'avant-hier et celui d'hier). Il faisait son
travail de journaliste. Il a été frappé,
visiblement assez sérieusement blessé puisqu'on le voit
porter une minerve, maintenu allongé au sol et menotté
puis arrêté en public, ce qu'un confrère de La
Nación n'a pas hésité à fixer sur son
appareil photo.
Le
journaliste a été hospitalisé à l'Hôpital
Britannique où il est suivi car on craint une détérioration
de son état, notamment un risque de déshydratation, ce
qui, si c'est vrai, indiquerait que les organes internes ont peut-être souffert du traitement de choc qui lui a été infligé.
Ce
qui est remarquable, c'est que l'information vient de Clarín
dont la rédaction n'est donc pas prête à passer
l'éponge sur les violences organisées ou autorisées
par le ministre macriste de la sécurité à Buenos
Aires. Certes, il faut compter sur le corporatisme des journalistes,
qui font toujours bloc dès que leurs conditions de travail et
la liberté d'exercice de leur métier sont menacées
mais tout de même, de la part de ce quotidien-là, cette persévérance dans la contestation du gouvernement de Mauricio Macri est à marquer d'une pierre blanche.
La
Feria del Libro, qui s'est ouverte jeudi dernier, semble bien partie
pour être cette année un succès qui dépassera
les statistiques de fréquentation de l'édition 2012. Et
ce public achète, ce qui est donc une bonne nouvelle pour le
monde du livre en Argentine et singulièrement dans sa
capitale. Página/12 est allé traîner ses guêtres
dans les allées de la manifestation pour tâter le pouls
du chaland...
Samedi,
une table-ronde rendait en sa présence hommage à Quino,
80 ans, l'auteur de ce petit mythe argentin qu'est Mafalda, fillette
insolente du quartier de San Telmo. Rep, le dessinateur de presse de
Página/12, lui-même aussi auteur et peintre, était
de la fête.
Ce
serait la première fois en Argentine qu'un diocèse se
trouve condamné par un tribunal civil à payer des
dommages et intérêts à une victime d'abus sexuel
sur mineur. L'affaire, qui date de 2002, concerne sur le plan pénal un
prêtre qui n'a jamais été condamné
(la cause est éteinte) et, sur le plan civil, peut-être en
compensation de l'extinction de la cause pénale, le diocèse
où il exerçait son ministère au moment des
faits, celui de Quilmes, dans la banlieue proche de Buenos Aires, au
sud de la capitale (dont vous savez qu'elle est la zone populaire du
Gran Buenos Aires). La condamnation s'élève à
155 600 pesos (c'est très lourd), couvrant les dommages
psychologiques et la prise en charge des soins post-traumatiques que
la victime a dû suivre, à quoi s'ajouteront les intérêts
calculés sur les dix ans qu'a duré la procédure.
Seul
quotidien national à évoquer ce verdict ce matin, un
lundi, après deux jours pendant lesquels les tribunaux n'ont
pas fonctionné (l'information ne vient donc pas de tomber sur
les téléscripteurs de la rédaction), Página/12
dont vous avez pu constater, depuis l'élection du Pape (et
même bien avant pour mes lecteurs les plus anciens), qu'il
nourrit beaucoup d'animosité contre l'Eglise (et les religions
en général) et qu'il n'hésite pas à
utiliser contre elle les procès d'intention, la calomnie
(accusations sans preuve, culture de rumeurs malveillantes et
approximations dont on peut se demander s'il ne s'agit pas purement
et simplement de mensonges délibérés) et des interprétations
de ses décisions qui indiquent surtout chez les rédacteurs
un abîme d'ignorance sur ce qu'est l'Eglise et son
fonctionnement (comme je l'ai montré dans plusieurs articles
dont celui du 23 avril 2013). Sur l'affaire d'aujourd'hui, je n'ai
rien trouvé ni sur Clarín ni sur La Nación
(éditions du jour) et pas plus sur le site Internet du diocèse
de Quilmes, dont j'ai remonté l'actualité jusqu'à
la convocation du conclave (1).
D'après
Página/12, qui est donc la seule source de la présente
entrée, le dépôt de plainte date d'il y a dix
ans, alors que la victime, un adolescent prénommé
Gabriel, avait quatorze ans... Les faits se sont produits (j'employe
l'indicatif à cause de l'autorité de la chose jugée)
à Berazategui, le 15 août 2002, le jour de l'Assomption
(non férié en Argentine, où, hors du monde
pratiquant, on ne fait plus le lien avec la solennité
catholique mais il n'en reste pas moins que ce n'est pas n'importe
quel jour), après une vacance de dix mois du siège
épiscopal, suite au décès de l'évêque
du lieu en juillet de l'année précédente.
Quand
le crime est perpétré, l'évêque de Quilmes
se trouve être Mgr Luis Stöckler (toujours en vie, il a 76
ans). En mai, il a pris la succession de son défunt
prédécesseur, un prélat au passé
très honorable en matière de droits de l'homme, Mgr
Jorge Novak : né en 1928, Jorge Novak est l'un des évêques argentins, pas très nombreux, qui ont ouvertement tenu tête à
la Junte militaire, ce qui lui valut d'être calomnié par
les putschistes qui ont tenté jusqu'au bout de le faire passer
pour un communiste (comme ils l'ont fait avec tous leurs opposants,
de quelque bord qu'ils soient). Après la Dictature, Mgr Novak
a fondé et présidé le mouvement œcuménique
pour les Droits de l'homme en Argentine (un mouvement liant donc
toutes les confessions chrétiennes mais rien qu'elles). Il est
mort le 9 juillet 2001 d'un cancer, alors qu'il était déjà
atteint depuis 1986 du syndrome de Guillen Barré. Une
très belle vie pastorale, marquées par de nombreuses épreuves physiques, morales et spirituelles. Les faits ont donc été commis dans un
contexte ecclésial assez exceptionnel, ce qui n'excuse rien
bien entendu mais éclaire un peu le fait que Luis Stöckler
ait eu des scrupules à faire du bruit autour de cette affaire,
à une époque où le pays traversait une crise
économique épouvantable qui a sinistré cette
banlieue populaire (faillite du système bancaire à Noël
2001).
Le
prêtre qui a commis le crime (autorité de la chose
jugée) n'a cependant jamais été condamné
puisqu'il est mort en 2005 (du sida d'après Página/12 –
sur ce point, je suis très réservée. Comment ont-ils connaissance un détail aussi intime ?).
Ce qui a arrêté les poursuites et l'enquête. En
Argentine comme dans n'importe quelle démocratie, on ne juge
pas les morts. Là où Página/12 s'en donne à
cœur joie, c'est que l'homme, privé de sa charge pastorale
après une condamnation en droit canon qui l'a éloigné
de Berazategui, a fini ses jours à Buenos Aires, dans un foyer
de prêtres, sans plus exercer aucune mission, sous l'autorité locale du
cardinal Jorge Bergoglio, qui ne l'a pas livré aux tribunaux de la République (ce n'était toutefois pas à
lui de le faire, les actes ayant été perpétrés dans le département et le diocèce de Quilmes et non
ceux de Buenos Aires) et puis si le type était mourant...
La
victime a aujourd'hui 25 ans et le jeune homme a choisi de sortir de
l'anonymat en donnant une interview à Página/12. Ce qui
donne à ce quotidien l'occasion de faire mousser l'affaire
ce matin. L'interview, où intervient aussi la mère du
jeune homme, présentée comme une ancienne catéchiste(2), est épouvantable, et tel est toujours le cas de ces
témoignages tragiques (que l'agresseur soit religieux ou laïc
n'y change rien).
Après
mûre réflexion, j'ai décidé ce matin de
faire écho à cette une d'un journal que je cite souvent
dans les colonnes de ce blog et que j'aime bien (je ne m'en cache
pas), car je ne veux pas que mon lecteur puisse croire que je lui
dissimule les informations qui me dérangeraient ou me
déplairaient. Mais qu'à son tour, ce lecteur me fasse
le crédit d'accepter mes réserves sur le dit article et la
pertinence de sa publication aujourd'hui. Je le prends à
témoin de la photo choisie par la rédaction pour
construire la une (après les violences du Borda et en pleine
réforme de la justice, le sujet méritait-il ce traitement-là dans un journal national ?) : dans une affaire qui touche Quilmes, que vient faire cette perspective de la Via della Conziliazione à Rome, avec
le dôme de Saint-Pierre dans le flou de l'arrière-plan,
et ces manifestants contre la pédophilie, certes hispanophones
mais dont rien ne nous dit qu'ils soient argentins ? Tout un chacun
peut répondre à cette question comme il lui paraîtra
juste (3).
Une
fois de plus, Página/12 vise sa tête de turc habituelle dans ce registre,
le cardinal Bergoglio (4)... Et, pour faire d'une pierre deux coups
(tant qu'on y est), il prend à parti un évêque,
l'actuel pasteur de Quilmes, qui n'est en fonction que depuis 2011 et n'a rien à voir avec cette affaire scabreuse,
le tout sous prétexte de donner la parole aux victimes (et nous voilà embarqués dans la victimologie et le compassionnel).
Je vous laisse
juges de la légitimité de la méthode.
lire
l'entrefilet qui analyse la jurisprudence de ce jugement quant à
la responsabilité civile de l'évêque en cas de
faits délictueux ou criminels dans le chef des curés et
des vicaires qu'il nomme dans son diocèse : c'est factuel, et
même si c'est très court, c'est intéressant parce
que ça pose la question de la responsabilité de "l'employeur" (en l'occurrence le diocèse, personne morale, et non l'évêque, personne physique) considéré
comme solidaire en quelque sorte de ses "salariés" lorsque
ceux-ci commettent des faits délictueux qu'il ne dénonce
pas devant la justice de l'Etat, cette interprétation
articulant, comme c'est théoriquement possible dans un Etat concordataire, le droit
canon et le droit républicain (une situation inconcevable en
France, hors Alsace et Lorraine, et encore !). Mais c'est tout de même extraordinaire de faire porter la responsabilité à une personne morale... en France, à ma connaissance, pour un cas similaire, c'est l'évêque qui avait été condamné et ça avait en son temps fait un beau scandale, parce qu'il était dépositaire de l'information par confession, qui est couverte par le respect du secret le plus rigoureux (comme c'est le cas des informations détenues par un médecin ou un avocat dans l'exercice de sa profession).
(1)
Le diocèse peut sans doute encore faire valoir des recours
(cassation puis Cour Suprême), le verdict datant semble-t-il,
selon le journal même, de moins de dix jours. Le silence
qu'observe le site du diocèse peut donc s'expliquer par ce
délai de réflexion que la loi laisse au condamné.
D'ailleurs Página/12 n'indique pas la date du jugement qui
semble être intervenu dans un délai très court
par rapport au verdict de première instance qui ne daterait
que de décembre dernier (en ce cas, la justice argentine est
beaucoup plus rapide que son homologue française, ce à quoi je ne suis guère habituée). Ceci veut
dire que le diocèse, qui est à l'initiative de l'appel,
n'a pas joué la montre pour se défendre alors que
Página/12 laisse entendre qu'il a tout fait pour allonger la procédure à l'infini. C'est peut-être aussi l'actuel évêque,
arrivé en 2011, qui a permis que les choses s'accélèrent ces derniers mois.
(2)
Il est très fréquent que ces actes soient perpétrés sur les enfants de catholiques très
engagés dans la vie de leur paroisse ou de leur communauté, les criminels comptent en effet sur l'engagement et la force des convictions de ces parents pour limiter
le crédit qu'ils pourront accorder à leurs enfants
s'ils se confient un jour à eux malgré leurs précautions et pour les faire hésiter à
dénoncer les faits de peur que le scandale salisse
l'institution. Et bien entendu quand ces adultes surmontent ces
scrupules et des interdits si profondément intériorisés,
leurs réactions sont on ne peut plus vigoureuses et leur
animosité s'exprime selon une courbe exponentielle. C'est
le cas chez cette maman.
(3)
En ce qui me concerne, je ne ferai plus écho par la suite à ces montages en épingle de faits divers qui restent
de l'ordre de la faute lourde et atroce mais individuelle. Toutes les institutions humaines
ont leurs brebis galeuses, l'Eglise comme les autres (malgré
tout ce qui, au regard de la foi, la distingue des institutions
humaines ordinaires). Il n'en reste pas moins bon qu'une décision
de justice ait mis fin à l'impunité républicaine
de crimes qui sont des crimes de droit commun (comme le soutient avec
juste raison Página/12), mais en l'occurrence, cette décision est civile et non pas pénale. Le verdict
pénal, on verra à quoi il pourra ressembler avec l'autre affaire, celle du
Père Grassi, qui est en passe de retourner en prison pour ne pas avoir respecté les conditions de sa liberté surveillée
(voir mon article du 14 avril 2013 à ce sujet) et il est bon qu'il en soit ainsi en Argentine comme ailleurs.
(4)
Qui de longue date a pris des positions très fermes sans connivence avec les attitudes malsaines qui peuvent exister dans le clergé et opposé à l'indulgence que certains évêques peuvent avoir tendance à montrer dans ces situations très délicates. Le Pape François est tout sauf
un ravi de la crèche indécis et iréniste façon
"tout le monde il est
beau, tout le monde il est gentil", il n'est pas non plus quelqu'un qui veut couvrir d'un voile pudique les atrocités ou les dérives des personnes placées sous son autorité
et le scandale des abus contre les mineurs a fait l'objet d'une de
ses toutes premières directives pontificales (voir mon article du 6 avril 2013).
Jeudi
dernier s'est ouverte à Buenos Aires, dans le parc de La Rural
(Predio de la Rural), à Palermo, la 39e Feria del
Libro qui accueillera cette année jusqu'au 13 mai prochain soixante-et-onze écrivains du monde entier, dont un poète néerlandais.
L'invité d'honneur est en effet cette fois-ci la ville
d'Amsterdam, qui verra mardi prochain l'avènement de Willem
Alexander et de son épouse argentine, la princesse Máxima.
Au
cours de ce Salon du Livre qui est l'une des plus grosses
manifestations du genre sur le sol de l'Amérique du Sud, une
opération de solidarité avec les bibliothèques
sinistrées de La Plata, à la suite des inondations
catastrophiques du 2 et 3 avril dernier (voir mes articles sur le sujet), une collecte de livre : chaque visiteur est invité à
offrir un ouvrage et l'ensemble ainsi constitué sera réparti
dans les fonds à reconstituer. Les livres sont à
remettre au Hall Central, au stand partagé par le Colectivo
Imaginario, Red Solidaria et Fundación El Libro.
Et au premier plan, c'était à prévoir, un livre de celui
que ce mécréant de Miguel Rep appelle, avec beaucoup d'humour,
le super yo (le surmoi) des Argentins
Le
Président de la Fondación El Libro, qui organise la
Feria, Gustavo Canevaro, a été reçu la semaine
dernière dans l'émission Mañana Más, de
Carlos Ulanovsky, sur Radio Nacional.
Slogan officiel de Buenos Aires pour sa police métropolitaine
"Nous nous formons aux valeurs humaines
avec les connaissances techniques du plus haut niveau"
Ce
matin, Página/12 présente une étude approfondie
des dysfonctionnements graves qui entachent le travail de la Police
Métropolitaine, mise en place en 2010 par Mauricio Macri, son ancien directeur de la sécurité,
Jorge Fino(1)Palacios, actuellement inculpé dans un
méga-scandale d'écoutes illégales mais en
liberté surveillée après une période de
prison préventive (2), et le ministre Guillermo Montenegro,
qui répondait hier à l'interpellation de la Legislatura
Porteña pour les violents incidents intervenus vendredi aux
alentours de l'hôpital psychiatrique Borda, fondé il y a
150 ans dans le quartier populaire de Barracas (pour traiter alors
surtout les hommes arrivés au dernier stade de la syphilis)
(3) : 50 blessés au moins, dont certains dans un état
grave, et 36 d'entre eux, semble-t-il, parmi des opposants à
une mesure de force, dont des médecins, des infirmiers, des
patients de l'hôpital (des gens particulièrement fragiles), des élus portègnes (de gauche) et des
journalistes de tous bords dans l'exercice de leur métier. Sur ce point,
voir mon article d'hier.
Sur cette photo de l'agence Télam
on aperçoit très bien des hommes tombés à terre au pied des policiers, dont un infirmier (en vert)
un civil en train de jeter un objet, sans doute une pierre, contre les forces de l'ordre
(visiblement il ne s'agit pas d'un provocateur :
il n'est pas protégé, ne porte ni gants ni casque ni capuche pour se cacher)
et un cameraman en pleine action très proche de la charge policière
L'interpellation, procédure parlementaire dans laquelle une Chambre législative
convoque un membre de l'Exécutif pour l'interroger sur son
action gouvernementale, a duré huit heures (c'est beaucoup),
au cours d'une séance exceptionnelle (on était samedi).
De tous les côtés de l'opposition, qui forme un
spectre très large et très dispersé à
Buenos Aires, où les efforts d'union ont tous lamentablement
échoué, on a exigé la démission du
ministre qui, après avoir esquissé un mea culpa sur la
violence de l'opération dans les premiers heures de son
audition, est vite revenu à une attitude intransigeante et
hautaine (cela se voit sur le cliché), déclarant entre
autres qu'il ne démissionnerait pas, si ce n'est à la
demande de Mauricio Macri, demande qui a peu de chance d'advenir un
jour, puisque Macri est lié à Montenegro pour d'autres
affaires encore plus troubles (la répression à Villa Soldati en décembre 2010 qui a fait deux morts et le scandale
des écoutes téléphoniques illégales
contre des personnes supposées appartenir à
l'opposition municipale, pour ne citer que ceux-là).
Titre de une : "nés pour tirer".
Le
quotidien de gauche (opposition à Macri et majorité
nationale) dressait ce matin un bilan désastreux des actions
de maintien de l'ordre par la police métropolitaine : quatre
opérations en deux ans et demi d'existence et des blessés
à la clé à chaque fois, sans oublier les deux
morts de décembre 2010 (voir mes articles sur les événements du quartier prolétarien de Villa Soldati). Il rappelle aussi
comment Mauricio Macri et son Gouvernement ont monté ce corps
à la va-vite, grâce à un premier noyau de 900
hommes, issus de la Police Fédérale (4) comme leur chef
d'alors, Fino Palacios, avec parmi eux un certain nombre d'officiers
révoqués de la Fédérale pour ce qu'on
appelle en France des "bavures" (parce que somme toute c'est assez rare) et qu'on
appelle en Argentine des "violences policières" parce que la
tradition est loin d'en être éteinte, officiers toujours
en service actif aujourd'hui à la Métropolitaine, dont
trente-trois sont poursuivis pour les incidents de Villa Soldati (le
procès est toujours à l'instruction). Le journaliste
fait alors le compte des opérations qui ont mal tourné
et démontre que ce corps est fondé sur une tradition de
répression de l'opposition qui vient tout droit de la Dictature.
L'un des enquêteurs de la rédaction a donc pris la peine
d'aller aussi regarder les écarts entre le discours officiel
tenu à l'Institut Supérieur de Sécurité
Publique, qui forme les cadres et les hommes de rang de la
Métropolitaine, dont je vous donne en illustration deux
slogans de derrière les fagots, et la réalité
sur le terrain que l'on peut observer depuis l'entrée en
fonction de ces forces municipales.
"Nous sommes là pour le strict respect de la loi
pour le respect de tous les droits du citoyen"
Un
dossier instructif qui montre qu'il faut que les choses évoluent
et vite dans cette capitale...
Hier,
Daniel Paz et Rudy nous régalaient d'un nouveau croquis bien
méchant pour Macri mais c'est le jeu de la démocratie
et il est bon que ces deux-là existent pour que les méthodes
en vogue au Gouvernement portègne n'aient pas le dernier mot
(sur la distance entre discours et action chez Macri, allez aussi
regarder l'article que j'avais consacré à sa manière,
bien particulière, de fêter la Semaine Sainte cette
année).
Le
collaborateur : Comment avez-vous vécu ce qui s'est passé
dans cette répression au Borda ?
Macri
(assis) : Quelle découverte ça a été !
Avant, moi je croyais que le seul stimulant dans le rôle de
ministre, c'était de procéder à des
augmentations (5). Mais non...
Lire
l'article de Página/12 sur les écarts entre le discours
officiel et la pratique du maintien de l'ordre
Lire
l'interview du charpentier qui enseigne dans l'atelier protégé
que les forces de police ont commencé à démanteler
hier alors qu'il est placé sous protection de la justice qui
interdit la démolition des locaux et y maintient une activité
qui visent à rétablir la vie sociale et économique
des malades traités dans l'hôpital. L'homme est arrivé
vendredi à 7 h du matin et la police était déjà
à l'action. L'outil de travail n'est plus opérationnel,
le matériel a été démonté. Tout
est à reconstruire.
Lire
l'article sur les condamnations émises par les différentes
ONG des droits de l'homme, CELS en tête (l'organisme dirigé
par le journaliste Horacio Verbitsky, dont je vous ai beaucoup parlé
ces derniers temps à cause de ses articles sur le cardinal
Bergoglio, aujourd'hui pape).
Ecouter
l'interview de Fabio Basteiro, député de Proyecto Sur à
la Legislatura, et blessé à l'épaule et à
la jambe lors de l'opération de maintien de l'ordre, sur les
ondes de Radio Nacional.
Voir
également mon article du 30 septembre 2009 (sur la démission,
déjà, du tout premier chef de cette police municipale
avant même son entrée en fonction) et mon article du 28 janvier 2010 sur la mise en place de la Métropolitaine et le
cortège de scandales que l'institution traînait déjà
derrière elle.
Pour vous aider dans la consultation des documents écrits en espagnol, vous pouvez utiliser le traducteur en ligne Reverso dont vous trouverez le lien dans la rubrique Cambalache casi ordenado, dans la partie basse de la Colonne de droite.
(1) "Fino" est son surnom. Il le doit à son élégance
vestimentaire. On pourrait traduire par le coquet. Cela se dit de
personnes à l'élégance raffinée et trop recherchée, obsédées ou dépendantes de leur
apparence. C'est un ex-commissaire de la Police Fédérale.
(2)
Dans lequel Mauricio Macri et Guillermo Montenegro, son ministre de
la Sécurité, sont mouillés jusqu'au cou mais
auquel ils ont jusqu'à présent réussi à
échapper.
(3)
C'est de cet hôpital que s'est échappé le fou de
Balada para un loco, le célèbre tango du duo
Piazzolla-Ferrer. Mais à cette époque, 1969, on le
connaît encore sous son surnom de Vieytes, du nom de la rue qui
le dessert et dont cette section s'appelle maintenant Dr. Ramón
Castillo (un ministre de la Santé du gouvernement de Perón). A Buenos Aires pendant longtemps, "être bon pour
Vieytes" a sonné comme en France "être bon pour
Sainte-Anne" et pour les mêmes raisons. Aujourd'hui, l'évolution
des mentalités par rapport aux maladies psychiques a changé
et on désigne donc cet établissement par son nom
officiel et plus rien ne sonne ni moqueur ni méprisant chez
les Portègnes normalement constitués. Balada para un loco est traduit dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins (ed. du Jasmin), à la page 316.
(4)
Ce qui n'est pas en soi un gage de mesure dans le maintien de
l'ordre. La Fédérale a derrière elle une longue
suite de scandales pour violences diverses, même si un effort
soutenu est fait par l'actuel Gouvernement national pour lui faire
adopter des mœurs plus civilisées. La Police argentine qui
garde la pire réputation reste tout de même la
Bonaerense, celle de la Province de Buenos Aires, qui s'est illustrée
par sa brutalité avant, pendant et après la Dictature
(1976-1983).
(5)
Tous les services publics payants augmentent à Buenos Aires
dans des proportions inquiétantes et exagérées,
la dernière hausse étant celle, démentielle, du
ticket de métro (voir mes articles des derniers mois sur le
métro à Buenos Aires)
Le civil en bleu ciel au second plan est un médecin
Gros titre : jeu de mot entre Macri et Métro (la police s'appelle la Metropolitana)
En manchette, le dessin de Paz et Rudy (sur la violence policière)
et une interview de Raúl Zaffaroni,
l'unique juge de la Cour Suprême ouvertement favorable à la réforme judiciaire.
Il
n'est pas facile de savoir exactement ce qu'il s'est passé et
qui a commencé les hostilités. La Police ou les
manifestants du Partido Obrero. A en croire les photos que montrent
la presse, y compris Clarín et La Nación, peu
susceptibles de noircir le tableau contre les intérêts
politiques de Mauricio Macri, il semblerait que la police
métropolitaine, qui dépend du Gouvernement portègne,
lourdement équipée, pour une partie au moins des
effectifs (1), ait chargé des manifestants en jeans et
T-shirts, voire en blouse médicale ou para-médicale (comme ci-dessus).
Selon
les journaux, il y a 32, 36 ou 50 blessés à coup de
matraques ou de projectiles de caoutchouc et il a été
procédé à huit arrestations, dont une majorité
de médecins et d'infirmiers (hommes et femmes) qui ont tenté
de s'interposer entre les forces de l'ordre et les patients pris dans
la rixe. Un policier est aussi dans un état grave, avec une
fracture du crâne après un impact de pierre, et un autre
souffre d'un décollement de la rétine. Le gaz
lacrymogène a été utilisé par les forces
de l'ordre indistinctement, y compris contre les médecins et
les patients.
Cette
scène d'une rare violence urbaine a eu lieu hier matin sur le
campus de l'hôpital Borda, dans le quartier de Barracas, où
Mauricio Macri tente de donner les premiers coups de pioche de son
projet pharaonique de futur siège du gouvernement de la Ville
(voir mon article du 8 septembre 2011), malgré l'arrêt
du tribunal qui gèle l'ouverture du chantier jusqu'à ce
que l'ensemble de la procédure respecte les dispositions
constitutionnelles de consultation des citoyens et des élus
parlementaires (voir mon article du 29 octobre 2012). On en est loin,
le Gouvernement portègne n'a pas fait une seule démarche
en ce sens depuis novembre l'année dernière.
Hier
matin, Mauricio Macri a envoyé des engins de chantier pour
détruire les locaux d'un atelier protégé qui
fonctionne sur le domaine de l'hôpital au bénéfice
des patients, qui sont atteints de différentes pathologiques
psychiatriques et traités en ambulatoire. Or cet atelier
bénéficie des mesures conservatoires prises par la
justice en octobre dernier. Devant l'arrivée des engins, on a
donc vu des militants syndicaux du personnel de l'hôpital, des
militants du Partido Obrero (extrême-gauche anti-capitaliste),
des malades, des membres de leurs familles ainsi que des
parlementaires de l'opposition municipale intervenir pour empêcher
l'avancée des bulldozers. Il semblerait que quelques opposants
à la destruction aient jeté des pierres contre les
forces de l'ordre, on parle aussi de personnes armées de
bâtons. Résultat des opérations : des blessés,
des détenus et parmi eux quelques journalistes venus là
faire leur métier, avec leurs micros, leurs appareils photo et
leurs caméras, ce qui a le don de faire l'unanimité de
la presse contre Macri et son gouvernement, ce qui n'est pas fréquent
en Argentine.
Dans
l'après-midi, Maurico Macri a osé expliquer devant la
presse que l'opération était légitime, qu'elle
visait à faire respecter la loi et que la réaction
policière était proportionnée eu égard au
niveau de violence manifestée par les opposants devant lequel
il n'était pas question que son Gouvernement cède mais
ce matin, convoqué par la Legislatura en séance
exceptionnelle organisée en urgence, le ministre de la
Sécurité portègne, Guillermo Montenegro, a
reconnu que le Gouvernement allait devoir faire une autocritique
claire sur le déroulé des événéments
et qu'une enquête administrative était lancée
contre les agissements de la police (et c'est encore les lampistes
qui vont payer).
La
justice quant à elle a réagi dans l'après-midi
même en infligeant aussitôt à Mauricio Macri et
plusieurs de ses ministres une amende de 20 000 pesos par personne
pour mise en péril d'un arrêt pris par la justice et
toujours valide pour la préservation du lieu en l'état.
L'équivalent du Procureur de Buenos Aires entamera en plus
tout prochainement des poursuites pénales contre ces mêmes
responsables politiques pour non-respect des obligations publiques
liés à leur mandat ministériel et remise en
cause d'une décision de justice.
Sous
cette affaire, une juteuse opération immobilière, le
domaine des entreprises dont Macri est l'héritier, qui
consistera à racheter à bas prix les terrains, bâtis
ou non, de ce quartier populaire pour y installer des infrastructures
résidentielles ou des bureaux à haut profit.
Quant
à Juan Cabandié, tout juste rentré de Rome (il
était avec Estela de Carlotto à l'Audience générale
du Pape mercredi passé), en sa qualité de président
du groupe Frente para la Victoria a la Legislatura (kirchneriste), il
a réclamé la démission du ministre de la
Sécurité. Il est fort peu probable qu'il l'obtienne
mais avoir fait avouer au ministre que l'opération était
contestable, c'est déjà une grande victoire contre
Macri, qui ne manque jamais d'aplomb pour tenir tête, avec le
plus profond cynisme, aux deux autres pouvoirs constitutionnels
locaux que sont la Justice et l'assemblée législative.
lire
l'article de Página/12 sur les condamnations émises par
l'opposition portègne et la majorité nationale
lire
l'article principal de Clarín, dont un photographe a été
frappé, blessé et menoté lors d'une arrestation
musclée et publique dont son collègue de La Nación
a pris des clichés très compromettants pour les forces
de l'ordre
(1)
Les autres arboraient la casquette ordinaire et le gilet jaune
des simples gardiens de la paix. La Métropolitaine arbore la
couleur jaune et la Police Fédérale porte le même gilet mais de couleur orange. Parmi ces forces en tenue
ordinaire, sur les photos publiées par la presse, de tout
camp, on distingue nettement qu'il y a des femmes. Alors que les
colosses en combinaison d'assaut qu'on voit épauler leur arme
de service semblent bien être tous des hommes...
Clarín
et La Nación se préparent dare-dare au "couronnement",
mardi prochain aux Pays-Bas, de la princesse Máxima qu'il
désigne déjà comme reine en s'emmêlant les
pinceaux dans le protocole royal du Vieux Continent... C'est neu-neu
au possible mais ça occupe tout de même deux dossiers
complets dans chacun de ces deux journaux qui se présentent, à
l'étranger, comme les deux quotidiens majeurs du pays.
En
revanche, le Prince d'Orange reste désespérément
inconnu. On sait qu'il s'appelle "Guillermo" (les Argentins continuent
obstinément de traduire les prénoms, ce que les
Français ont abandonné depuis longtemps) mais pour le
reste, c'est le black-out.
En
revanche, les deux journaux rappellent le caractère de
personae non gratae de la famille Zorreguieta aux Pays-Bas pour tous
les événements officiels autour de la future
reine, du fait de l'appartenance au gouvernement Videla du père
de la princesse.
Clarín
Si
ça vous dit de voir ce que donne l'actualité people
creuse dans la langue de Baires, plongez-vous dans ces deux dossiers
aussi bling bling l'un que l'autre:
Litto Nebbia, vous le connaissez déjà
un peu si vous suivez ce blog et encore plus si vous avez acheté
mon tout premier livre, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos
argentins (Ed. du Jasmin). C'est lui qui a produit le disque qui
accompagne le livre et on l'y entend chanter ce chef d'œuvre du
répertoire qu'est Fuimos et y interpréter Los
Nocturnos, un instrumental de sa composition.
Litto Nebbia, c'est un grand de la
musique populaire contemporaine de l'Argentine (1) : premier rockeur
à avoir chanté du rock à texte dans la langue de
Cervantes (La Balsa, 1967), musicien prolifique (plus de 1300 titres
différents à son actif) et artiste multi-genre qui a
roulé sa bosse dans le rock, le tango, le folclore, la musique
de film et de théâtre...
Jusqu'à novembre, le voilà
occupé, à bientôt 65 ans, à rééditer
chez Melopea Discos, le label indépendant qu'il a fondé
en 1990 à Buenos Aires, l'ensemble ou presque de ses 140
disques déjà sortis. Seuls 5 albums, les cinq premiers,
ceux de son tout premier groupe, Los Gatos (entendez les petits gars
de rien du tout) échapperont à cette grande
rétrospective. Ils sont malheureusement toujours placés
sous les contrats léonins signés avec des grosses
firmes qui conservent les droits ad vitam eternam...
Página/12 en profitait
avant-hier, mercredi 25 avril 2013, pour faire sur lui la une de ses
pages culturelles (ci-dessus), avec une interview à la clé, comme
presque toujours...
Extraits :
“Me lo impiden los contratos leoninos
que firmé de adolescente, la necedad y el desinterés de
los actuales directivos. Los contratos de la mayoría de estas
compañías, y mucho más en esa época, son
tramposos, usan mucho la ‘letra chica’ y abusan de la ignorancia
que generalmente el músico tiene sobre lo que es un contrato.
Por cualquier lugar que se lean biografías de músicos
de rock de todos los tiempos y estilos se encuentran anécdotas
de que los han estafado: sea The Kinks de Inglaterra, The Byrds en
Estados Unidos, Los Shakers de Uruguay o Los Gatos y Almendra en
Argentina”, sentencia el principio motor –a tracción
humana– del rock argentino.
Litto Nebbia, in Página/12
Le journaliste l'interroge sur
l'absence des 5 disques des Gatos dans la future édition de la
discographie complète :
Ce sont les contrats léonins que
j'ai signé adolescent, l'imbécilité et le désintérêt
des dirigeants actuels [de ses premiers labels] qui m'empêchent
[de le faire]. Les contrats de la majorité de ces sociétés
et encore plus à cette époque-là sont trompeurs,
ils recourent beaucoup aux petits caractères et ils abusent de
l'ignorance du musicien en général sur ce qu'est un
contrat. Partout où on lit une biographie de musicien de rocks
de tous les temps et tous les styles, on trouve des anecdotes sur les
escroqueries dont ils ont été victimes, que ce soit The
Kings en Angleterre, The Byrds aux Etats-Unis, Los Shakers en Uruguay
ou Los Gatos et Almendra en Argentine, lance la première
locomotive -à traction humaine (2)- du rock argentin.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
–El yo, no el otro, del Señor
Negocios...
–(Risas.) Los otros días leí
una nota que le hicieron a uno de estos perversos y no lo podía
creer. El tipo decía algo así como “mis artistas
nunca ganan menos que el sello discográfico”. Increíble,
porque esos contratos están hechos de tal manera que no vencen
nunca... y eso ya es ilegal, mucho más cuando el sello no
argumenta qué es lo que va a hacer por vos. Estos contratos ni
siquiera dicen que los álbumes deben estar publicados todo el
tiempo, porque si los discos no se publican, esto perjudica la
carrera y la obra del artista. El artista, al no tener su disco a la
venta, pierde promoción de su imagen, de su música y de
sus derechos autorales por todos lados. Siendo más claro: las
ventas de discos son las que movilizan la actuación en vivo de
un artista y, junto con los derechos autorales y regalías por
discos, son la entrada salarial de cualquier músico. La última
vez que aparecieron los discos de Los Gatos fue aquella edición
que realizó Página/12 hace unos años (2002). Esa
vez se vendieron aproximadamente 60 mil CD y el sello me pagó
0,03 centavos por disco. No es mucho, ¿no? (risas), es raro
tener un socio que se lleva el 98 por ciento y a vos te da el 2 por
ciento... así se manejan las discográficas, en general.
Litto Nebbia, in Página/12
- Le moi(3), pas l'autre, de Monsieur
Business...
- (Rires) L'autre jour, j'ai lu un
article qu'on a fait sur l'un de ces tordus et je n'arrivais à
en croire mes yeux. Le type disait quelque chose dans le genre : "Mes
artistes n'ont jamais gagné moins que le label discographique".
Incroyable, parce que ces contrats sont faits de telle sorte qu'ils
n'ont jamais de fin... Et ça,
d'abord c'est illégal, encore plus quand le label ne donne
aucun argument sur ce qu'il va faire pour toi. Ces contrats ne disent
même pas que les albums doivent être disponibles tout le
temps parce que si les disques ne sont pas disponibles, ça
fait du tort à la carrière et à l'œuvre de
l'artiste. L'artiste, s'il n'a pas son disque sur le marché,
manque la promotion de son image, de sa musique, de ses droits
d'auteur sur tous les plans. Soyons plus clair : la vente de disques,
c'est ce qui mobilise les prestations publiques d'un artiste et, avec
les droits d'auteur et les royalties des disques, c'est le revenu
salarial de n'importe quel musicien. La dernière fois que sont
sortis les disques de Los Gatos, c'est cette édition qu'a
réalisée Página/12 il y a quelques années
(2002). Cette fois-là, on a vendu approximativement soixante
mille CD et le label m'a payé 0,03 centimes de peso le disque.
C'est pas terrible, hein ? C'est bizarre d'avoir un partenaire qui se
prend 98% et à toi, il te donne 2%... C'est comme ça
que les discographies sont gérées, en général.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
[...]
–La edición irá
acompañada de un librito, algo que naturalmente se incorpora a
la necesidad de registrar todo...
–Sí, lo del libro fue un
“invento” mío, algo que siempre quiero agregarles a los
discos: escritos, detalles o cualquier cosa que los transforme en un
elemento más comunicativo. En el libro original había
algunos dibujitos míos acompañando una sección
de acordes para guitarra para tocar las canciones, pero la editorial
que lo publicó hizo un par de reediciones y luego lo dejó
anclado. Hay cosas graciosas y extrañas con este librito:
hablo del estado de la música popular y parece que lo hubiera
escrito hoy (risas). Muerte en la Catedral pasó a ser un álbum
clásico de mi carrera, nunca paró de venderse y ciertos
temas han pasado a la eternidad.
Litto Nebbia, in Página/12
- L'édition sera accompagnée
d'un livret, quelque chose qui naturellement se joint à la
nécessité de repasser tout en détail...
- Oui, le truc du livre, c'est une
invention à moi, quelque chose que j'aime toujours ajouter aux
disques : des écrits, des détails ou n'importe quoi qui
en font un élément plus communicatif. Dans le livre
original, il y avait des petits dessins à moi pour accompagner
une suite d'accords pour guitare pour jouer les chansons, mais la
maison d'édition que l'a publié a fait une ou deux
rééditions et après elle a tout laissé
tomber. Il y a des choses drôles et bizarres dans ce livret :
j'y parle de la situation de la musique populaire et on croirait que
j'ai écrit ça aujourd'hui (rires). Muerte en la
Catedral est devenu un album classique dans ma carrière, il
n'a jamais cessé de se vendre et certains thèmes sont
devenus immortels.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
[...]
Mientras estaba haciendo la banda
sonora de Flop, estaba produciendo ya algunos discos para Melopea.
Entonces me venía a ver Adriana Varela para ver si podía
grabar. Yo tenía el primer casete que me había enviado,
donde cantaba temas de Fito, Silvio, Spinetta y algunos míos...
pero claro, ya tenía esa voz bien climática de tango
que le conocemos. Entonces, entre las “rarezas” que tenía
que escribir y ambientar para la película, que transcurre tipo
en los años ‘20, tenía que hacer una especie de
zarzuela (que canta Pinti en el film), y también necesitábamos
una mujer que cantara un tanguito bien arrabalero, en una especie de
vaudeville de la época. Inmediatamente se me ocurrió
que Adriana daba perfecto para esto. Aceptó, pero el problema
fue que yo, el día que se filmaba, no podía tocar
porque andaba por el interior. Así fue que lo metí a
tocar al guitarrista del grupo Nuevos Aires, Fernando Egozcue, que
recién habían grabado en Melopea... cosas que pasan
(risas).
Litto Nebbia, in Página/12
Pendant que je travaillais sur la
musique de Flop (4), je produisais déjà quelques
disques pour Melopea. Et Adriana Varela(5)venait me voir alors pour
voir si elle pouvait faire des enregistrements. Moi j'avais la
première cassette qu'elle m'avait envoyée où
elle chantait des morceaux de Fito, Silvio, Spinetta(6) et quelques
uns de moi... mais bon, elle avait déjà cette voix bien
acclimatée au tango que nous lui connaissons. Alors entre les
bizarreries que je devais écrire et mettre en atmosphère
pour le film, qui se passe vers les années 20, il fallait que
je fasse une espèce de zarzuela (que chante Pinti dans le
film) et nous avions aussi besoin d'une femme pour chanter un petit
tango des familles, bien faubourien, dans une espèce de
vaudeville de l'époque. Immédiatement, j'ai eu l'idée
que Adriana allait être parfaite là-dedans. Et c'est
comme ça que j'ai lancé dans l'aventure le guitariste
du groupe Nuevos Aires, Fernando Egozcue, qui venait d'enregistrer à
Melopea... c'est des trucs qui arrivent, ça (rires).
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Lire l'interview intégrale sur
Página/12 en cliquant sur ce lien.
Litto Nebbia chantant La Balsa en mai 2012
dans l'un des auditoriums de Radio Nacional (Buenos Aires)
(1) C'est à ce titre que j'ai
introduit plusieurs de ses chansons dans mon autre anthologie
bilingue, Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine
à travers le patrimoine littéraire du tango (Tarabuste
Editions), parmi lesquelles La Balsa qui est un incontournable en
Argentine aujourd'hui...
(2) En Argentine, pour la traction
animale, on parle de tracción a sangre. Mais c'est vraiment
réservé aux chevaux et aux bœufs. Le journaliste,
Cristián Vitale, a trop de respect pour oser l'expression.
Donc il la transforme.
(3) Toute la rédaction de
Página/12 biberonne à la psychanalyse pur sucre,
version Freud ou version Lacan selon les cas.
(4) Un film. Litto Nebbia a composé
beaucoup de musique de film, pour le grand écran mais aussi
pour la télévision.
(5) Une des grandes voix féminines
du tango aujourd'hui. Son style d'interprétation a ses
admirateurs et ses détracteurs. Litto Nebbia fait partie des
premiers. C'est même lui qui lui a mis le pied à
l'étrier en matière de tango et lui a permis de
travailler avec Enrique Cadícamo d'une part et avec Roberto
Goyeneche d'autre part.
(6) Différents grands du rock
argentin (rock nacional).
Cours du peso (ARS) : 1 € = 41 $ au 01.11.18 (1 $ = 100 centavos) Décalage horaire (Paris) : - 5 h Population BsAs : 3 millions Superficie BsAs : 202,4 km2 Pop. Gran BsAs : 12,5 millions Superficie Gran BsAs : 3833 km2
Population totale : 47 327 407 hab (mai 2022) Superficie Argentine : 2.780.400 km2
MONTEVIDEO : infos pratiques
Cours du peso (UYU) : 1 € = 37 $ au 01.11.18 (1 $ = 100 centesimos) Décalage horaire (Paris) : -5 h Pop. Montevideo : 1,3 million Superficie Montevideo : 193 km2 Pop. région Capitale : 2 millions Sup. région Capitale : 525,54 km2 Pop. Uruguay : 3,4 millions Superficie Uruguay : 176 220 km2
Asado : barbecue (du genre monstre, même en petit comité)
Baires : apocope de Buenos Aires
Boliche : tout établissement qui permet de se rencontrer autour d'une consommation solide ou liquide
Bombilla : pipette métalique ou végétale dont on se sert pour boire le mate (voir ce mot) en évitant d'avaler la poussière de yerba mate (voir ce mot). Lorsque le mate est partagé entre plusieurs convives, tous boivent à la même bombilla.
BsAs (ou BA) : initiales de Buenos Aires
Cambalache : Sens premier : dépôt-vente, brocante, voire mont-de-piété. D’où bazar, souk, bric-à-brac.
Candombe : musique d'origine afro-sud-américaine conçue pour les défilés festifs sans doute au 19e siècle au moment de la fin de l’esclavage. Cette musique est restée très populaire en Uruguay où elle est présente tout le temps.
Canyengue : caractéristique des faubourgs
Charla : conférence, causerie
Confitería : café-salon de thé et/ou pâtisserie-traiteur
Cuadra : portion de voie publique entre deux esquinas. Une cuadra faisant la plupart du temps 100 m, elle sert de mesure des distances dans la ville. Tel lieu se trouve à tant de cuadras de tel autre.
Empanada : chausson fourré à déguster chaud
Esquina : croisement de deux voies publiques (rues, avenues...) qui constitue un point de repère fixe dans la ville. On donne une adresse en indiquant sa cuadra (entre telle et telle rue) et sa distance par rapport à la esquina
GCBA : anagramme de Gobierno de la Ciudad de Buenos Aires (Gouvernement de la Ville de Buenos Aires)
Gorra (a la) : littéralement "à la casquette". En français, "au chapeau". Il s'agit d'un mode de rémunération artistique traditionnel dans toute la région du Rio de la Plata
Guampa : récipient pour préparer, boire et partager le tereré (voir ce mot) quand on n'utilise pas un mate classique (voir ce mot). Le guampa est creusé dans une corne de vache.
Guita : l'argent en lunfardo. Désigne aussi la devise nationale (la guita nacional)
Legislatura : nom de l’assemblée législative unicamérale de la Ville Autonome de Buenos Aires
Mate : 1. boisson nationale argentine, uruguayenne, chilienne et paraguayenne, très appréciée aussi dans le sud du Brésil. La boisson est produite par l'infusion de la yerba maté. En Bolivie et dans certaines zones du Pérou, on boit un mate de coca. 2. récipient de toute forme, de toute matière et de différentes contenances dans lequel le mate se prépare, se boit et se partage. (Voir ce mot)
Milonga : 1- musique qui a précédé le tango, toujours très vivante (caractérisée de nos jours par un rythme vif et allègre quand bien même les paroles raconteraient un drame) ; 2- bal de tango argentin
Milonguero : l´homme qui vit la nuit dans le monde dominé par le tango. Contrairement à ce que pensent les Français, le mot ne sert que rarement à désigner le danseur de tango en tant que tel. Attention quand vous employez le mot au féminin : il a longtemps désigné une réalité sociale disparue à la fin des années 50, la cocotte qui dansait dans les cabarets et se faisait entretenir. Danseur se dit la plupart du temps bailarin (bailarina au féminin)
Murga : musique festive de défilé de carnaval et autres grandes fêtes collectives.
Orquesta típica : ensemble musical comprenant au minimum 1 piano, 1 violon, 1 bandonéon et 1 contrebasse.
Peso : devise nationale (non convertible). Sigle : $
Picada : assortiment de fromages et/ou de charcuterie
Plenario : réunions académiques que les Academias organisent dans le cadre de leurs activités culturelles publiques
Porteño : gentilé de Buenos Aires. Se dit de toute personne née à BsAs. Nul n’est jamais vraiment porteño s’il est né hors de la Ville. Sauf à s’appeller Carlos Gardel, et ce quel que soit le lieu de sa naissance.
Show : tout concert, récital, tour de chant, spectacle. Le mot n’est pas réservé aux spectacles de revue ni aux grand événements ultra-marketés drainant des milliers de spectateurs.
Tango baile : le tango dans sa dimension dansée, une dimension parmi d’autres.
Tango salón : tango qui se danse en société (par opposition au tango professionnel, pour la scène)
Tereré : mate préparé avec de l'eau froide ou à température ambiante ou du jus d'orange ou de citron, parfois de pamplemousse, très apprécié par grandes chaleurs.
Troesma : verlan de Maestro (maître)
Yerba mate : feuilles d'un arbuste de la famille du houx, originaire du Paraguay et du nord de l'Argentine et de l'Uruguay. Séchées à l'air chaud ou au four, fermentées puis hachées, elles forment l'ingrédient essentiel du mate et du tereré.
CENTENARIO TROILO (2014)
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